3 juin 2017

Du Pape François

La Pentecôte marque le début d’une nouvelle saison, une saison qui vient d’en haut



La fête de la Pentecôte nous fait revivre les débuts de l’Église. Le livre des Actes des Apôtres raconte que, cinquante jours après Pâques, dans la maison où se trouvaient les disciples de Jésus, « un bruit survint du ciel comme un violent coup de vent… et tous furent remplis d’Esprit Saint » (2, 1-2). Cette effusion transforme complètement les disciples : la peur est remplacée par le courage, la fermeture cède le pas à l’annonce, et une foi pleine d’amour chasse tous leurs doutes. C’est le “baptême“ de l’Église, qui commence ainsi son chemin dans l’histoire, guidée par la force de l’Esprit Saint.
Cet événement change le cœur et la vie des apôtres et des autres disciples, se répercutant aussitôt à l’extérieur du Cénacle. En effet, cette porte gardée fermée pendant cinquante jours est finalement ouverte en grand, et la première communauté chrétienne, qui n’est plus repliée sur elle-même, commence à raconter aux foules de différentes provenances les merveilles de Dieu (cf. v. 11) : Jésus, qui avait été crucifié, est ressuscité. Et chaque personne présente entend les disciples lui parler dans sa langue : le don de l’Esprit rétablit l’unité de langage, perdue après Babel, et préfigure la dimension universelle de la mission des apôtres. L’Église ne naît pas isolée, elle naît universelle, une, catholique, avec une identité précise mais ouverte à tous, non fermée, une identité qui embrasse le monde entier, sans exclure personne. La mère Église ne ferme sa porte à personne ! Pas même au plus grand des pécheurs, à personne ! Et ceci par la force, par la grâce de l’Esprit Saint. La mère Église ouvre, elle ouvre grand ses portes à tous parce qu’elle est mère.
L’Esprit Saint, descendu dans le cœur des disciples le jour de la Pentecôte, marque le début d’une nouvelle saison : la saison du témoignage et de la fraternité. Une saison qui vient d’en haut, qui vient de Dieu, comme les langues de feu qui se posent sur la tête de chaque disciple. C’est la flamme de l’amour qui brûle toute âpreté, c’est la langue de l’Évangile qui franchit les frontières tracées par les hommes, et qui touche les cœurs des multitudes sans distinction de langue, de race ou de nationalité.
Comme ce jour-là, jour de Pentecôte, l’Esprit Saint descend aujourd’hui sur l’Église et sur chacun de nous pour que nous sortions de notre médiocrité et de nos fermetures, et que nous communiquions au monde entier l’amour miséricordieux du Seigneur. Communiquer l’amour miséricordieux du Seigneur, voilà notre mission ! La “langue“ de l’Évangile et le “feu“ de l’Esprit Saint nous ont été donnés à nous aussi pour que, au moment où nous annonçons le Christ ressuscité, vivant et présent au milieu de nous, nous réchauffions nos cœurs et celui des peuples en les rapprochant de Lui, chemin, vérité et vie.
Nous nous confions à l’intercession maternelle de Marie qui était présente comme Mère au milieu des disciples dans le Cénacle : elle est la mère de l’Église, la mère de Jésus devenue mère de l’Église. Nous nous confions à Elle afin que l’Esprit Saint descende en abondance sur l’Église de notre temps, remplisse les cœurs de tous les fidèles et allume en eux le feu de son amour.

Angélus de la Pentecôte, 24 mai 2015



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