7 juillet 2018

Du Pape François


Les commandements ? Des paroles d’un Père qui nous aime




Les « commandements » de Dieu, plus que des commandements, sont des « paroles » de Dieu à son peuple, pour qu’il marche bien. Des paroles pleines d’amour d’un père. Les Dix Paroles commencent ainsi : « Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’a fait sortir du pays d’Égypte, de la condition d’esclave » (Ex 20, 2). Ce début peut paraître étranger aux lois proprement dites qui suivent, mais il n’en est pas ainsi.
Pourquoi cette proclamation que Dieu fait de lui-même et de la libération ? Parce que le peuple arrive au Mont Sinaï après avoir traversé la Mer Rouge : le Dieu d’Israël sauve d’abord, puis il demande la confiance. C’est-à-dire que le Décalogue commence par la générosité de Dieu : Dieu ne demande jamais sans donner d’abord, jamais. D’abord, il sauve, d’abord il donne, après il demande. Notre Père est ainsi, il est Dieu bon.
Et nous comprenons l’importance de la première déclaration: « Je suis le Seigneur ton Dieu ». C’est-à-dire qu’il y a un possessif, il y a une relation - il nous appartient ! Dieu n’est pas un étranger, il est mon Dieu ! Cela éclaire tout le Décalogue et révèle aussi le secret de l’action chrétienne, car c’est le même mouvement que celui de Jésus qui dit : « Comme le Père m’a aimé, je vous ai aimés » (Jn 15,9). Le Christ est aimé par le Père et nous aime avec ce même amour. Il ne part pas de lui-même, mais du Père.
Souvent, nos œuvres échouent parce que nous partons de nous-mêmes et non de la gratitude. Et celui qui part de lui-même, où arrive-t-il ? Il arrive à lui-même ! Il est incapable d’avancer, il revient à lui-même. C’est précisément l’attitude égoïste dont, en plaisantant, les gens disent : « Cette personne est un je : moi avec moi, et pour moi » - il sort de lui-même et revient à lui-même.
La vie chrétienne est avant tout la réponse reconnaissante à un Père généreux. Les chrétiens qui ne suivent que des “devoirs“ montrent qu’ils n’ont pas d’expérience personnelle de ce Dieu qui est « nôtre ». Je dois faire ceci, cela… seulement des devoirs. Mais il te manque quelque chose : quel est le fondement de ce devoir ? Le fondement de ce devoir, c’est l’amour de Dieu le Père, qui donne d’abord, puis commande.
Mettre la loi avant la relation n’aide pas le chemin de la foi. Comment un jeune peut-il désirer être chrétien si nous partons d’obligations, d’engagements, de “cohérences“, et pas de la libération? Mais être chrétien, c’est un chemin de libération : les commandements te libèrent de ton égoïsme, et ils te libèrent parce que l’amour de Dieu te fait avancer ! La formation chrétienne n’est pas basée sur la force de la volonté, mais sur l’accueil du salut, sur le fait de se laisser aimer. D’abord la Mer Rouge - ensuite le Mont Sinaï. Le salut d’abord - Dieu sauve son peuple de la Mer Rouge -, puis au Sinaï, il lui dit ce qu’il doit faire. Mais ce peuple sait qu’il fait cela parce qu’il a été sauvé par un Père qui l’aime.
La gratitude est un trait caractéristique du cœur visité par le Saint Esprit : pour obéir à Dieu, il faut d’abord se souvenir de ses bienfaits. Où cela nous amène-t-il ? A faire un exercice de mémoire: combien de belles choses Dieu a faites pour chacun de nous ! Comme notre Père céleste est généreux ! Voilà la libération de Dieu : Dieu fait beaucoup de belles choses, et nous libère.
Pourtant, quelqu’un peut sentir qu’il n’a pas encore fait une véritable expérience de la libération de Dieu. Ça peut arriver. Il se peut que l’on regarde en soi-même et que l’on y trouve seulement un sens du devoir, une spiritualité de serviteur, et non pas d’enfant. Que faire dans ce cas? Ce qu’a fait le peuple élu. Le Livre de l’Exode dit :  Du fond de leur esclavage, les fils d’Israël gémirent et crièrent. Du fond de leur esclavage, leur appel monta vers Dieu, et Dieu entendit leur plainte. Dieu se souvint de son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob. Dieu regarda les fils d’Israël, et Dieu les reconnut » (Ex 2,23-25) - Dieu pense à moi !
L’action libératrice de Dieu, placée au début du Décalogue, c’est-à-dire des commandements, est la réponse à ce gémissement. Nous ne nous sauvons pas tout seuls, mais nous pouvons lancer un appel à l’aide : Seigneur, sauve-moi, Seigneur, enseigne-moi le chemin, Seigneur, caresse-moi, Seigneur, donne-moi un peu de joie ! C’est un cri demandant de l’aide, et c’est à nous de demander à être libérés de l’égoïsme, du péché, des chaînes de l’esclavage.
Ce cri est important, c’est une prière, c’est la conscience de ce qui est encore opprimé et n’est pas libéré en nous. Il y a tant de choses qui ne sont pas libérées dans notre âme, alors : « Sauve-moi, aide-moi, libère-moi ! ». C’est une belle prière au Seigneur. Dieu attend ce cri, parce qu’il peut et veut briser nos chaînes. Dieu ne nous a pas appelés à la vie pour rester opprimés, mais pour être libres et vivre dans la gratitude, en obéissant joyeusement à Celui qui nous a tant donné, infiniment plus que nous ne pourrons jamais lui donner.
C’est beau ! Que Dieu soit toujours béni pour tout ce qu’il a fait, fait et fera en nous!

Audience du 27 juin 2018


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