29 août 2020

Du Pape François

 

Confiance !


Le passage de l’Évangile que nous avons entendu (Mt 14, 22-33) nous parle de Jésus qui marche sur les eaux du lac en tempête. Après avoir rassasié les foules avec cinq pains et deux poissons, Jésus ordonne aux disciples de monter dans la barque et de retourner sur l’autre rive. Il donne congé à la foule, puis il monte sur la colline, seul, pour prier - il se plonge dans la communion avec le Père.

Durant la traversée nocturne du lac, la barque des disciples se trouve prise dans une tempête de vent soudaine - ce qui est fréquent sur le lac. À un moment donné, ils voient quelqu’un qui marche sur les eaux en venant vers eux. Épouvantés, ils pensent que c’est un fantôme et crient de peur. Jésus les rassure : « Ne craignez pas : c’est moi ! N’ayez pas peur ! ». Pierre dit alors : « Seigneur, si c’est bien toi, donne-moi l'ordre de venir à toi sur les eaux ». C’est un défi, et Jésus lui dit : « Viens ! ». Pierre descend de la barque et fait quelques pas, puis le vent et les vagues l’effraient et il commence à couler. « Seigneur, sauve-moi !», crie-t-il, et Jésus lui saisit la main et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? ».

Ce récit est une invitation à nous abandonner à Dieu avec confiance à chaque moment de notre vie, en particulier au moment de l’épreuve et du trouble. Quand nous ressentons fortement le doute et la peur, que nous avons l’impression de sombrer, dans les moments difficiles de la vie où tout devient sombre, nous ne devons pas avoir honte de crier comme Pierre : « Seigneur, sauve-moi !». Frapper au cœur de Dieu, au cœur de Jésus - « Seigneur, sauve-moi ! » -, c’est une belle prière. Nous pouvons la répéter très souvent : « Seigneur, sauve-moi ! ». Et le geste de Jésus - qui tend immédiatement sa main et saisit celle de son ami - doit être contemplé longuement : c’est cela Jésus, et c’est Jésus qui fait cela. Jésus est la main du Père qui ne nous abandonne jamais, il est la main forte et fidèle du Père qui veut toujours et seulement notre bien. Dieu n’est pas le grand bruit, il n’est pas l’ouragan, il n’est pas l’incendie, il n’est pas le tremblement de terre comme le rappelle aujourd’hui le récit du prophète Elie. Dieu est la brise légère - littéralement, il est le “souffle qui fait résonner le silence“ -, qui ne s’impose pas mais qui demande d’être écouté (cf. 1 R 19, 11-13).

Avoir la foi au milieu de la tempête veut dire garder son cœur tourné vers Dieu, vers son amour, vers sa tendresse de Père. C’est ce que Jésus voulait enseigner à Pierre et à ses disciples, et c’est ce qu’il veut nous enseigner à nous aussi aujourd’hui. Dans les moments sombres, dans les moments de tristesse, il sait bien que notre foi est pauvre - nous sommes tous des gens de peu de foi, nous tous, moi aussi, tous - et que notre chemin peut être tourmenté, bloqué par des forces adverses. Mais il est le Ressuscité ! N’oublions pas cela : Il est le Seigneur qui a traversé la mort pour nous emmener en lieu sûr. Avant même que nous commencions à le chercher, il est présent à nos côtés, et en nous relevant de nos chutes, il nous fait croître dans la foi. Peut-être que nous, dans l’obscurité, nous nous écrions : « Seigneur ! Seigneur ! », en pensant qu’il est loin. Et lui nous dit : « Je suis là ! ». Ah ! Il était avec moi !...

La barque en proie à la tempête est l’image de l’Église qui affronte à chaque époque des vents contraires, parfois des épreuves très dures. Pensons à certaines persécutions longues et acharnées, du siècle dernier, mais aussi d’aujourd’hui dans certains endroits. C’est précisément dans ces moments que resplendit davantage le témoignage de la foi, le témoignage de l’amour, le témoignage de l’espérance. C’est la présence du Christ ressuscité dans son Église qui donne la grâce du témoignage jusqu’au martyre, d’où germent de nouveaux chrétiens, et des fruits de réconciliation et de paix pour le monde entier.

Quand l’obscurité et les tempêtes de la vie mettent en crise notre confiance en Dieu, que l’intercession de Marie nous aide à persévérer dans la foi et dans l’amour fraternel.


Angélus du 9 août 2020



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