5 juillet 2024

Du Pape François

 Dieu ne nous tient pas à distance

  

   L’Évangile de la liturgie d’aujourd’hui nous raconte deux miracles qui semblent s’entrecroiser. Alors que Jésus se rend à la maison de Jaïre, l’un des chefs de la synagogue, parce que sa petite fille est gravement malade, en chemin une femme atteinte de ménorragie touche son manteau, et lui s’arrête pour la guérir. Pendant ce temps, on annonce que la fille de Jaïre est morte, mais Jésus ne s’arrête pas : il entre dans la maison, va dans la chambre de la jeune fille, la prend par la main et la relève, la ramenant à la vie (Mc 5, 21-43) - deux miracles, l’un de guérison, et l’autre de résurrection.

   Ces deux guérisons sont racontées en un seul épisode, et toutes deux se produisent par un contact physique : la femme touche le manteau de Jésus, et Jésus prend la jeune fille par la main. Pourquoi ce “contact“ est-il important ? Parce que ces deux femmes - l’une qui saigne, et l’autre qui est morte - sont considérées comme impures, et qu’il ne peut donc y avoir de contact physique avec elles.

   Au contraire, Jésus se laisse toucher, et n’a pas peur de toucher. Avant même la guérison physique, il remet en question une fausse conception religieuse selon laquelle Dieu sépare les purs d’un côté, et les impurs de l’autre. Au contraire, Dieu ne fait pas cette séparation, car nous sommes tous ses enfants, et l’impureté ne vient pas de la nourriture, de la maladie, ou même de la mort, mais d’un cœur impur.

   Apprenons donc ceci : face à la souffrance du corps et de l’esprit, aux blessures de l’âme, aux situations qui nous écrasent, et même face au péché, Dieu ne nous tient pas à distance. Il n’a pas honte de nous, il ne nous juge pas. Au contraire il s’approche pour se laisser toucher et nous toucher, et il nous relève toujours de la mort. Il nous prend toujours par la main pour nous dire : Fille, fils, lève-toi ! (cf. Mc 5, 41). Marche, avance ! - Mais Seigneur, je suis un pécheur… - Eh bien Je me suis fait péché pour toi, pour te sauver - Mais toi, Seigneur, tu n’es pas pécheur ! - Non, mais j’ai subi toutes les conséquences du péché pour te sauver !

   C’est magnifique ! Fixons dans notre cœur cette image que Jésus nous donne : Dieu est celui qui me prend par la main et me relève, celui qui se laisse toucher par ma douleur et me touche pour me guérir et me redonner la vie. Il ne discrimine personne parce qu’il aime chacun.

   Nous pouvons alors nous demander : Croyons-nous que Dieu est ainsi ? Nous laissons-nous toucher par le Seigneur, par sa Parole, par son amour ? Entrons-nous en relation avec nos frères et sœurs en leur tendant la main pour qu’ils se relèvent, ou gardons-nous nos distances, et étiquetons-nous les gens selon nos goûts et nos préférences ? Je vous pose une question. Est-ce que Dieu, le Seigneur Jésus, étiquette les gens ?  Que chacun réponde ! 

   Frères et sœurs, regardons le Cœur de Dieu car nous avons besoin d’une Église et d’une société qui n’excluent personne, qui ne traitent personne d'“impur“, afin que chacun, avec sa propre histoire, soit accueilli et aimé, sans étiquette, ni préjugés.

   Prions la Sainte Vierge : elle qui est la Mère de la tendresse. Qu’elle intercède pour nous et pour le monde entier.  

 

     Angélus du 30 juin 2024

 

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