14 septembre 2024

Du Pape François

 Kaibauk : puissance de Dieu qui donne la vie, et Belak, tendresse de la Mère…

 

 

« Un enfant nous est né, un fils nous a été donné ! » (Is 9, 5). Arrêtons-nous sur cette image : Dieu fait briller sa lumière qui sauve à travers le don d’un fils.

En tout lieu, la naissance d’un fils est un moment lumineux, un moment de joie et de fête, qui souvent suscite en nous de bons désirs, le désir de nous renouveler dans le bien, de retourner à la pureté et à la simplicité. Devant un nouveau-né, même le cœur le plus dur se réchauffe et se remplit de tendresse. La fragilité d’un enfant porte toujours un message si fort qu’il touche même les âmes les plus endurcies, apportant avec elle des mouvements et des résolutions d’harmonie et de sérénité. C’est merveilleux, frères et sœurs, ce qui se passe à la naissance d’un enfant !

La proximité de Dieu passe par un enfant : Dieu se fait enfant. Et pas seulement pour nous étonner et nous émouvoir, mais aussi pour nous ouvrir à l'amour du Père, et nous laisser modeler par lui afin qu'il puisse guérir nos blessures, réparer nos désaccords, remettre de l’ordre dans notre existence.

Au Timor Oriental, c’est magnifique parce qu’il y a beaucoup d’enfants : vous êtes un pays jeune où l’on sent partout la vie palpiter, exploser. Et c’est un cadeau, un grand don : la présence de tant de jeunesse et de tant d’enfants, en effet, renouvelle constamment notre énergie et notre vie. Mais plus encore, c’est un signe, parce que faire de la place aux enfants, aux petits, les accueillir, prendre soin d’eux, et nous faire petits, devant Dieu et les uns devant les autres, ce sont précisément les attitudes qui nous ouvrent à l’action du Seigneur : en nous faisant enfants, nous permettons l’action de Dieu en nous.

Aujourd’hui, nous vénérons la Vierge comme Reine, c’est-à-dire la mère d’un Roi, Jésus, qui a voulu naître petit, se faire notre frère, en demandant le “oui” d’une jeune femme humble et fragile (cf. Lc 1, 38). Et Marie l’a compris, au point de choisir de rester petite toute sa vie, de se faire toujours plus petite en servant, en priant, en disparaissant pour faire place à Jésus, même quand cela lui a beaucoup coûté.

Alors chers frères, chères sœurs, n’ayons pas peur de nous faire petits devant Dieu, et les uns devant les autres. N’ayons pas peur de perdre notre vie, de donner de notre temps, de revoir nos programmes et de redimensionner nos projets lorsque c’est nécessaire, non pas pour les diminuer, mais pour les rendre encore plus beaux par le don de nous-mêmes et l’accueil des autres.

Tout cela est très bien symbolisé par deux magnifiques bijoux traditionnels de ce pays : le Kaibauk et le Belak. Tous deux sont en métal précieux, et cela signifie qu’ils sont importants !

Le premier symbolise les cornes du buffle et la lumière du soleil. Il est placé en hauteur, comme ornement du front, comme sommet des maisons. Il évoque la force, l’énergie et la chaleur, et il peut représenter la puissance de Dieu qui donne la vie. Mais ce n’est pas tout : placé au niveau de la tête, en effet, et au sommet des maisons, il nous rappelle qu’avec la lumière de la Parole du Seigneur et la puissance de sa grâce, nous pouvons nous aussi coopérer par nos choix et nos actions au grand plan de la Rédemption.

Le second, le Belak, qui se porte sur la poitrine, est complémentaire du premier. Il rappelle la douce lueur de la lune, qui reflète humblement la lumière du soleil dans la nuit, enveloppant tout d’une légère fluorescence. Il évoque la paix, la fertilité, la douceur, et symbolise la tendresse de la mère qui, par les délicats reflets de son amour, rend tout ce qu’elle touche lumineux de la même lumière que celle qu’elle reçoit de Dieu.

Kaibauk et Belak, force et tendresse du Père et de la Mère : c’est ainsi que le Seigneur manifeste sa royauté, faite de charité et de miséricorde.

Alors demandons ensemble dans cette Eucharistie, chacun de nous, comme femmes et hommes, comme Église, comme société, de savoir refléter dans le monde la lumière forte, la lumière tendre du Dieu d’amour, de ce Dieu qui, comme nous l’avons prié dans le Psaume responsorial, « de la poussière relève le faible, qui retire le pauvre de la cendre pour qu’il siège parmi les princes » (Ps 112, 7-8).

 

Messe du mardi 10 septembre 2024 à Tili, Timor oriental

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