12 octobre 2024

Du Pape François

 Ne jamais finir la journée sans faire la paix…

 

  

Dans l’Évangile d’aujourd’hui (Mc 10, 2-16), Jésus nous parle de l’amour conjugal. Comme d’autres fois, des pharisiens lui posent une question provocatrice sur un sujet controversé : la répudiation de la femme par le mari. Ils voudraient l’entraîner dans une polémique, mais Jésus ne se laisse pas faire et profite même de l’occasion pour attirer leur attention sur un sujet plus important : la valeur de l’amour entre l’homme et la femme.

A l’époque de Jésus, la condition de la femme dans le mariage était très désavantageuse par rapport à celle de l’homme : le mari pouvait chasser, répudier sa femme, même pour des motifs futiles, et cela était justifié par des interprétations légalistes des Écritures. C’est pourquoi le Seigneur ramène ses interlocuteurs aux exigences de l’amour. Il leur rappelle que l’homme et la femme ont été voulus par le Créateur égaux en dignité, et complémentaires dans leur diversité, pour pouvoir être l’un pour l’autre une aide qui accompagne, et en même temps un stimulant et un défi pour grandir (cf. Gn 2, 20-23).

Pour que cela ait lieu, il souligne la nécessité que leur don réciproque soit plein, engageant, sans demi-mesure - voilà ce qu’est l’amour. Qu’il soit le début d’une vie nouvelle (cf. Mc 10, 7; Gn 2, 24), destinée à durer non pas “tant que cela me convient“, mais pour toujours, en s’acceptant réciproquement et en vivant unis comme « une seule chair » (cf. Mc 10, 8; Gn 2, 24).

Bien sûr, cela n’est pas facile, cela demande de la fidélité, même dans les difficultés. Cela demande du respect, de la sincérité, de la simplicité (cf. Mc 10, 15), cela demande d’être ouvert à la confrontation, parfois à la discussion quand c’est nécessaire, mais en étant toujours prêt au pardon et à la réconciliation. Je vous en prie, maris et femmes, disputez-vous autant que vous le voulez, à condition de faire la paix avant que la journée ne finisse !

Savez-vous pourquoi ? Parce que la guerre froide du lendemain est dangereuse. Mais père, direz-vous, comment fait-on la paix ? Il suffit d’une caresse toute simple - mais ne jamais finir la journée sans faire la paix.

Et n’oublions pas non plus qu’il est essentiel que les époux soient ouverts au don de la vie, au don des enfants, qui sont le plus beau fruit de l’amour, la plus grande bénédiction de Dieu, source de joie et d’espérance pour chaque foyer et pour toute la société. Hier, j’ai eu une grande consolation : c’était la fête de la gendarmerie, et un gendarme est venu avec ses huit enfants ! C’était très beau de les voir. S’il vous plaît, soyez ouverts à la vie, à ce que Dieu envoie.

Chères sœurs, chers frères, l’amour est exigeant, certes, mais il est beau, et plus nous le laissons nous entraîner, plus nous découvrons en lui le vrai bonheur. Alors que chacun se demande à présent dans son cœur : Comment est mon amour ? Est-il fidèle ? Est-il généreux ? Est-il créatif ? Comment sont nos familles ? Sont-elles ouvertes à la vie, au don des enfants ?

 Que la Vierge Marie aide les époux chrétiens. Nous nous adressons à Elle en union spirituelle avec les fidèles réunis au sanctuaire de Pompéi pour la Supplique à Notre-Dame du Saint Rosaire.

 

 

Angélus 6 octobre 2024

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