27 décembre 2014

Du Pape Francois 17 dec 2014

La grande mission de la famille : faire de la place à Jésus qui vient




Noël éclaire le mystère de la famille d'une grande lumière. L’incarnation du Fils de Dieu marque un nouveau départ dans l’histoire universelle de l’homme et de la femme, et ce nouveau départ a lieu au sein d’une famille, à Nazareth. Jésus est né dans une famille - il aurait pu venir de façon spectaculaire, comme un guerrier, comme un empereur... Eh bien non : il est venu sous les traits d’un fils d’une famille, dans une famille. Ceci est important : regardez dans la crèche, cette si jolie scène !
Dieu a choisi de naître dans une famille humaine, qu’Il a lui-même formée. Il l’a formée dans un village perdu de la périphérie de l’Empire romain. Pas à Rome qui était la capitale de l’Empire, pas dans une grande ville, mais dans une périphérie presqu’invisible, voire plutôt mal famée - voyez ce que dit l’Évangile : « De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? » (Jn 1,46). Il est probable que nous-mêmes, dans tant de coins du monde, parlons encore comme ça quand nous entendons le nom de quelque lieu périphérique d’une grande ville. Eh bien c’est là, dans une périphérie, celle du grand Empire, qu’a commencé la plus sainte et la plus bienfaisante des histoires, celle de Jésus parmi les hommes : c’est là que se trouvait cette famille.
Jésus est resté dans cette périphérie pendant trente ans. Voici comment l’évangéliste Luc résume cette période : Jésus « leur était soumis » - à Marie et Joseph. On pourrait se dire : Mais ce Dieu qui vient nous sauver a perdu trente années là-bas, dans cette périphérie mal famée ? Il a perdu trente ans ? C’est Lui qui a voulu cela : le chemin de Jésus était dans cette famille. « Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements. Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes » (Lc 2,51-52). On ne parle pas de miracles, ni de guérisons ou de prédications - il n’en faisait aucune à ce moment-là -, ni de foules qui accourent : à Nazareth tout paraît se passer “normalement“, selon les habitudes d’une famille juive pieuse et vaillante. On travaillait, la mère cuisinait, s’occupait de la maison, repassait les chemises... toutes les choses que faisait une maman. Le père, menuisier, travaillait, apprenait à son fils le métier… Trente ans ! - Mais père, quel gâchis ! Les voies de Dieu sont mystérieuses, mais là, c’est la famille qui était l’important, et ce n’était pas du gâchis ! C’étaient de grands saints : Marie, la plus sainte des femmes, immaculée, et Joseph, le plus juste des hommes... La famille…
Chaque famille chrétienne - comme l’ont fait Marie et Joseph - a la possibilité d’accueillir Jésus, de l’écouter, de parler avec Lui, de veiller sur Lui, de le protéger, de grandir avec Lui - et ainsi d’améliorer le monde. Faisons de la place au Seigneur dans nos cœurs et dans nos journées. C’est ce que Marie et Joseph ont fait, et ce n’a pas été facile : que de difficultés ils ont eu à surmonter ! Leur famille n’était pas une fausse famille, une famille irréelle… La famille de Nazareth nous engage à redécouvrir la vocation et la mission de chaque famille. Et il se pourrait que ce qui s’est passé durant ces trente années à Nazareth se passe aussi pour nous : que l’amour - et non la haine - devienne le fait normal, que l’aide réciproque - et non l’indifférence ou l’hostilité - devienne le fait ordinaire. 
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si “Nazareth“ signifie “Celle qui garde“, comme Marie - dit l’Évangile - qui « gardait dans son cœur tous ces événements » (cf. Lc 2,19.51). Depuis, à chaque fois qu’une famille « garde » ce mystère, fut-ce également à la périphérie du monde, le mystère du Fils de Dieu, le mystère de Jésus qui vient nous sauver est à l’œuvre, et il vient sauver le monde. Telle est la grande mission de la famille : faire de la place à Jésus qui vient, l’accueillir au sein de la famille en la personne des enfants, de l’époux, de l’épouse, des grands-parents... Jésus est là. L’accueillir là, pour qu’il grandisse spirituellement dans cette famille.
Que le Seigneur nous donne cette grâce. Merci.

Audience du mercredi 17 décembre 2014



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