23 décembre 2014

Du Pape Francois 19 dec 2014


Qu’avant tout l’Église soit mère, comme Marie



La liturgie nous parle de deux femmes qui de stériles, deviennent fécondes : la première lecture nous parle de la naissance miraculeuse de Samson, l’Évangile de celle de Jean Baptiste.
Dans le peuple d’Israël, c’était presque une malédiction que de ne pas avoir d’enfants, et dans la Bible, nous rencontrons tant de femmes stériles - et c’est là que le Seigneur fait des miracles. L’Église nous propose ces exemples juste avant la naissance de Jésus, qui advient aussi par l’intermédiaire d’une femme qui ne pouvait avoir d’enfant puisqu’elle avait décidé de rester vierge. Ça nous parle d’une humanité incapable de faire un pas de plus - et l’Église veut nous faire réfléchir sur l’humanité stérile.
À partir de la stérilité, le Seigneur est capable de recommencer une nouvelle descendance, une nouvelle vie, et c’est le message d’aujourd’hui : quand l’humanité est épuisée, qu’elle ne peut plus avancer, c’est là qu’arrive la grâce - le Fils vient, et avec lui le salut. Et la création épuisée laisse la place à la nouvelle création…
Cette seconde création qui advient quand la terre est épuisée, c’est le message d’aujourd’hui : nous attendons Celui qui est capable de recréer toutes choses, de « faire toutes choses nouvelles ». Nous attendons la nouveauté de Dieu. C’est ça Noël : la nouveauté de Dieu qui refait toutes choses, d’une manière plus merveilleuse que la première création. Nous le voyons : aussi bien la femme de Manoah, la mère de Samson, qu’Élisabeth auront un fils grâce à l’action de l’Esprit du Seigneur. Quel est donc le message de ces lectures ? La réponse, c’est : Ouvrons-nous à l’Esprit de Dieu. Tout seuls, nous n’y arriverons pas. C’est Lui qui peut faire les choses !
Ça me fait penser à notre mère, l’Église, à toute cette stérilité qui afflige notre mère l’Église. Quand elle met son espérance dans les commandements, et que sous le poids de ce pélagianisme que nous portons, jusque dans nos os, elle devient stérile. Elle se croit capable d’enfanter, mais non, elle ne peut pas ! L’Église est mère, mais elle le devient seulement quand elle s’ouvre à la nouveauté de Dieu, à la force de l’Esprit. Et lorsqu’elle se dit : Je fais tout, mais je suis au bout, je ne peux plus avancer, c’est là qu’arrive l’Esprit.
En ce jour aussi, nous devons prier pour notre mère l’Église, pour tant de stérilité dans le peuple de Dieu. La stérilité de l’égoïsme, du pouvoir… Quand l’Église croit avoir tous les pouvoirs, qu’elle veut s’emparer des consciences des gens, qu’elle marche sur la route des pharisiens, des sadducéens, la route de l’hypocrisie, eh bien l’Église est stérile.
Prions ! Que ce Noël rende notre Église ouverte aux dons de Dieu, qu’elle se laisse surprendre par l’Esprit Saint, et qu’elle soit une Église qui fait des enfants : qu’elle soit une Église mère. Une mère ! Si souvent, je pense que dans certains endroits, l’Église est plus un entrepreneur qu’une mère…
En regardant cette histoire de la stérilité du peuple de Dieu - et tant d’histoires dans l’histoire de l’Église qui ont rendu l’Église stérile -, regardons la Crèche, et demandons au Seigneur la grâce de la fécondité pour l’Église. Qu’avant tout, l’Église soit mère, comme Marie.

Homélie du vendredi 19 décembre 2014 (Jg 13, 2… 25 ; Lc 1, 5-25)


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