19 décembre 2015

Du Pape François

Que Marie, Mère de Miséricorde, nous aide à comprendre combien Dieu nous aime




« Le Seigneur, ton Dieu, est au milieu de toi. Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour, il exultera pour toi et se réjouira » (So 3, 17-18). Ces paroles du prophète Sophonie, adressées à Israël, peuvent être aussi adressées à notre Mère, la Vierge Marie, à l’Église, et à chacun de nous, à notre âme, aimée de Dieu d’un amour miséricordieux. Oui, Dieu nous aime au point d’avoir en nous sa joie et de se réjouir avec nous. Il nous aime d'un amour gratuit, sans limites, sans rien attendre en échange. Cet amour miséricordieux est l'attribut le plus surprenant de Dieu, la synthèse en laquelle est concentré le message évangélique, la foi de l’Église.
Le mot “miséricordieux“ est composée de deux mots : misère et cœur. Le cœur indique la capacité d'aimer, la miséricorde est l'amour qui embrasse la misère de la personne. C'est un amour qui “ressent“ notre indigence comme si c’était la sienne, avec l'objectif de nous en libérer. « Voici en quoi consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés, et il a envoyé son Fils en sacrifice de pardon pour nos péchés » (1 Jn 4,10). « Le Verbe s'est fait chair » : il a voulu partager toutes nos fragilités, il a voulu expérimenter  notre condition humaine, jusqu'à se charger de la Croix de toute la douleur de l'existence humaine.
Telle est la profondeur de sa compassion et de sa miséricorde : s'humilier pour se transformer en compagnie et en service de l'humanité blessée. Aucun péché ne peut effacer sa proximité miséricordieuse, ni l'empêcher de mettre en acte sa grâce de conversion, à condition que nous l'invoquions. Au contraire, le péché lui-même fait resplendir avec une plus grande force l'amour de Dieu le Père qui, pour racheter l'esclave, a sacrifié son Fils. Cette miséricorde de Dieu nous rejoint par le don de l'Esprit Saint qui, dans le baptême, rend possible, génère et alimente la vie nouvelle de ses disciples. Si grands et graves que puissent être les péchés du monde, l'Esprit, qui renouvelle la face de la terre, rend possible le miracle d'une vie plus humaine, pleine de joie et d'espérance.
Et nous aussi, nous crions avec joie : « Le Seigneur est mon Dieu et mon Sauveur ! ». « Le Seigneur est proche », c'est l'apôtre Paul qui dit cela. Rien ne doit nous faire peur : il est proche. Et il n'est pas seul, il est avec sa Mère. Elle disait à saint Juan Diego : « Pourquoi as-tu peur ? Ne suis-je pas ici, moi qui suis ta Mère ? ». Il est proche - lui et sa Mère. La plus grande miséricorde est dans le fait qu'elle soit au milieu de nous, dans sa présence et sa compagnie. Elle marche avec nous, nous montre la route de l'amour, elle nous relève quand nous tombons - et elle le fait avec tendresse ! Elle nous soutient dans nos fatigues, elle nous accompagne dans toutes les circonstances de notre existence. Elle nous ouvre les yeux pour que nous voyions nos misères et celles du monde, mais en même temps elle nous remplit d'espérance.
Dieu se réjouit et se complaît de manière toute spéciale en Marie. Dans une des prières les plus chères au peuple chrétien, le Salve Regina, nous appelons Marie « Mère de miséricorde ». Elle a expérimenté la miséricorde divine, et elle a accueilli dans son sein la source même de cette miséricorde : Jésus Christ. Elle qui a toujours vécu intimement unie à son Fils, elle sait mieux que quiconque ce qu'il veut : que tous les hommes soient sauvés, que personne ne vienne jamais à manquer de la tendresse et de la consolation de Dieu. Que Marie, Mère de Miséricorde, nous aide à comprendre combien Dieu nous aime.


Homélie en la fête de Notre Dame de Guadalupe 12 décembre 2015

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