Laissons-nous
émouvoir par le regard de Dieu
« Demeurez
en moi, comme moi en vous »
(Jn 15,
4). Ces paroles, prononcées par
Jésus dans le contexte de la dernière Cène, nous permettent de
nous approcher du Cœur du Christ
peu avant qu’il ne se livre définitivement sur la Croix. Nous
pouvons sentir les battements de son
amour pour nous, et son
désir d’unité pour tous ceux qui croient en lui.
Il nous dit qu’il est la vraie vigne et nous, les sarments, et que,
comme lui est uni au Père, de même nous devons être unis à lui si
nous voulons porter du fruit.
Dans cette
rencontre de prière, ici à Lund, nous voulons manifester notre
désir commun de rester unis à lui
pour avoir la vie. Jésus nous dit
que le Père est le vigneron (cf.
v. 1), qu’il prend soin du
sarment et le taille pour qu’il porte plus de fruit (cf.
v. 2). Le Père se soucie
constamment de notre relation avec
Jésus, pour voir si nous sommes
vraiment unis à lui (cf.
v. 4). Il nous regarde, et son
regard d’amour nous encourage à purifier notre passé, et à
travailler dans le présent pour faire de cet avenir d’unité que
nous désirons une réalité.
Nous aussi,
nous devons regarder avec amour et honnêteté notre passé, et
reconnaître notre faute et demander pardon - Dieu seul est juge. On
doit reconnaître avec la même honnêteté et le même amour que
notre division s’éloignait de
l’intuition originelle du peuple
de Dieu, qui désire être uni, et que notre division a été
historiquement perpétuée plus par des hommes de pouvoir de ce monde
que par la volonté du peuple fidèle,
qui toujours et en tout lieu a besoin
d’être guidé avec assurance et tendresse par son Bon Pasteur.
Dieu est le
vigneron, qui avec un amour immense prend soin de la vigne et la
protège. Laissons-nous émouvoir par
le regard de Dieu : la seule
chose qu’il souhaite, c’est que nous demeurions comme des
sarments vivants unis à son Fils
Jésus.
Jésus nous
rappelle : « En dehors de moi, vous ne pouvez rien faire » (v.
5). Il est celui qui nous
soutient et nous encourage à chercher les moyens pour que l’unité
soit une réalité toujours plus évidente. Sans doute, la séparation
a été une source immense de souffrance et d’incompréhensions.
Mais elle nous a également conduits à prendre sincèrement
conscience que sans lui nous ne pouvons rien faire, en nous donnant
la possibilité de mieux comprendre certains aspects de notre foi.
Avec gratitude, nous reconnaissons que la
Réforme a contribué à mettre davantage au centre la Sainte
Écriture dans la vie de l’Église.
Demandons au Seigneur que sa Parole
nous maintienne unis, car elle est
source d’aliment et de vie : sans son inspiration nous ne
pouvons rien faire.
Jésus
intercède pour nous comme médiateur auprès du Père et il lui
demande l’unité de ses disciples «
pour que le monde croie » (Jn17,
21). C’est ce qui nous
réconforte et nous encourage à nous unir à Jésus pour lui
demander avec insistance : Donne-nous le don de l’unité pour que
le monde croie dans le pouvoir de ta miséricorde. C’est le
témoignage que le monde attend de nous.
Nous les chrétiens, nous serons un témoignage crédible de la
miséricorde dans la mesure où le
pardon, la
rénovation et la
réconciliation sont une expérience
quotidienne au milieu de nous.
Ensemble, nous pouvons annoncer et manifester de manière concrète
et avec joie la miséricorde de Dieu, en défendant et en servant la
dignité de chaque personne. Sans ce
service au monde et dans le monde, la foi chrétienne est incomplète.
Luthériens
et Catholiques, nous prions ensemble dans cette Cathédrale et nous
sommes conscients qu’en dehors de Dieu nous ne pouvons rien faire.
Nous demandons son aide pour être des membres vivants unis à lui,
ayant toujours besoin de sa grâce pour pouvoir porter ensemble sa
Parole au monde, qui a besoin de sa tendresse et de sa miséricorde.
Homélie
prononcée par le pape François lors de la prière œcuménique
pour
les 500 ans de la Réforme le 31 octobre 2016 (extraits)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.