Le
baptême
La
catéchèse sur le sacrement du baptême nous conduit à parler
aujourd’hui du bain accompagné de l’invocation de la Sainte
Trinité, à savoir le rite central qui à proprement parler
“baptise“ - c’est-à-dire immerge - dans le mystère pascal du
Christ. Le baptême nous ouvre la porte à une vie de résurrection,
une vie selon Jésus, et non à une vie mondaine.
Les
fonts baptismaux sont le lieu où se fait la Pâque avec le Christ !
L’homme ancien est enseveli avec ses passions, pour que renaisse
une créature nouvelle. Vraiment, les choses anciennes disparaissent,
et de nouvelles naissent (cf. 2 Co 5,17). La renaissance du nouvel
homme exige que soit réduit en poussière l’homme corrompu par le
péché. Les images de la tombe et du sein maternel, auxquelles il
est fait référence devant les fonts, sont en effet très incisives
pour exprimer ce qui se produit de grand à travers les simples
gestes du baptême.
Dans
l’ancien baptistère romain du Latran on peut lire, écrite en
latin, cette expression attribuée au pape Sixte III : « Notre
Mère l’Église met au monde de façon virginale, à travers l’eau,
les fils qu’elle conçoit par le souffle de Dieu. Vous qui êtes
nés de nouveau à partir de ces fonts, espérez dans le Royaume des
cieux ».
L’Église
nous fait naître, elle est le sein, elle est notre Mère par le
moyen du baptême. Si nos parents nous ont engendrés à la vie
terrestre, l’Église nous a régénérés à la vie éternelle dans
le baptême. Nous sommes devenus des fils dans le Fils Jésus (cf. Rm
8,15 ; Gal 4,5-7), et sur chacun de nous aussi, nés à nouveau
de l’eau et de l’Esprit Saint, le Père céleste fait résonner
avec un amour infini sa voix qui dit : « Tu es mon fils
bien-aimé » (cf. Mt 3,17). Cette voix paternelle,
imperceptible à l’oreille, mais bien audible par le cœur de celui
qui croit, nous accompagne pour toute la vie, sans jamais nous
abandonner.
Pendant
toute la vie, le Père nous dit : « Tu es mon fils
bien-aimé, tu es ma fille bien-aimée ». Dieu nous aime comme
un Père, et il ne nous laisse pas seuls, et cela, depuis le moment
du baptême. Nés de nouveau comme enfants de Dieu, nous le sommes
pour toujours, et le baptême ne se répète pas parce qu’il
imprime un sceau spirituel indélébile : le sceau du baptême
ne se perd jamais ! Même si les péchés graves empêchent le
baptême de porter des fruits de salut, la marque du baptême n’est
effacée par aucun péché. Celui qui va contre Dieu continue d’être
fils de Dieu, et Dieu ne renie jamais ses enfants.
Incorporés
au Christ par le baptême, les baptisés sont donc conformés à lui,
« le premier-né de nombreux frères » (Rm 8,29). À
travers l’action de l’Esprit Saint, le baptême purifie,
sanctifie, justifie, pour former dans le Christ un seul corps, à
partir d’un grand nombre (cf. 1 Co 6,11 ; 12,13). C’est ce
qu’exprime l’onction chrismale, qui est le signe du
sacerdoce royal du baptisé et de son agrégation à la communauté
du peuple de Dieu. C’est pourquoi le prêtre bénit avec le saint
chrême la tête de chaque baptisé en disant : « Dieu lui-même
vous consacre avec le chrême du salut pour que, insérés dans le
Christ, prêtre, roi et prophète, vous soyez toujours membres de son
corps pour la vie éternelle ».
Frères
et sœurs, la vocation chrétienne est là tout entière : vivre
unis au Christ dans la sainte Église, participants de la même
consécration pour remplir la même mission dans ce monde, en portant
un fruit qui dure pour toujours. Animé de l’unique Esprit, le
peuple de Dieu tout entier participe aux fonctions de Jésus Christ,
prêtre, prophète et roi, et porte la responsabilité de la mission
et du service qui en découlent.
Catéchèse
du mercredi 9 mai 2018
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