12 mai 2018

Du Pape François



Le baptême


La catéchèse sur le sacrement du baptême nous conduit à parler aujourd’hui du bain accompagné de l’invocation de la Sainte Trinité, à savoir le rite central qui à proprement parler “baptise“ - c’est-à-dire immerge - dans le mystère pascal du Christ. Le baptême nous ouvre la porte à une vie de résurrection, une vie selon Jésus, et non à une vie mondaine.
Les fonts baptismaux sont le lieu où se fait la Pâque avec le Christ ! L’homme ancien est enseveli avec ses passions, pour que renaisse une créature nouvelle. Vraiment, les choses anciennes disparaissent, et de nouvelles naissent (cf. 2 Co 5,17). La renaissance du nouvel homme exige que soit réduit en poussière l’homme corrompu par le péché. Les images de la tombe et du sein maternel, auxquelles il est fait référence devant les fonts, sont en effet très incisives pour exprimer ce qui se produit de grand à travers les simples gestes du baptême.
Dans l’ancien baptistère romain du Latran on peut lire, écrite en latin, cette expression attribuée au pape Sixte III : « Notre Mère l’Église met au monde de façon virginale, à travers l’eau, les fils qu’elle conçoit par le souffle de Dieu. Vous qui êtes nés de nouveau à partir de ces fonts, espérez dans le Royaume des cieux ».
L’Église nous fait naître, elle est le sein, elle est notre Mère par le moyen du baptême. Si nos parents nous ont engendrés à la vie terrestre, l’Église nous a régénérés à la vie éternelle dans le baptême. Nous sommes devenus des fils dans le Fils Jésus (cf. Rm 8,15 ; Gal 4,5-7), et sur chacun de nous aussi, nés à nouveau de l’eau et de l’Esprit Saint, le Père céleste fait résonner avec un amour infini sa voix qui dit : « Tu es mon fils bien-aimé » (cf. Mt 3,17). Cette voix paternelle, imperceptible à l’oreille, mais bien audible par le cœur de celui qui croit, nous accompagne pour toute la vie, sans jamais nous abandonner.
Pendant toute la vie, le Père nous dit : « Tu es mon fils bien-aimé, tu es ma fille bien-aimée ». Dieu nous aime comme un Père, et il ne nous laisse pas seuls, et cela, depuis le moment du baptême. Nés de nouveau comme enfants de Dieu, nous le sommes pour toujours, et le baptême ne se répète pas parce qu’il imprime un sceau spirituel indélébile : le sceau du baptême ne se perd jamais ! Même si les péchés graves empêchent le baptême de porter des fruits de salut, la marque du baptême n’est effacée par aucun péché. Celui qui va contre Dieu continue d’être fils de Dieu, et Dieu ne renie jamais ses enfants.
Incorporés au Christ par le baptême, les baptisés sont donc conformés à lui, « le premier-né de nombreux frères » (Rm 8,29). À travers l’action de l’Esprit Saint, le baptême purifie, sanctifie, justifie, pour former dans le Christ un seul corps, à partir d’un grand nombre (cf. 1 Co 6,11 ; 12,13). C’est ce qu’exprime l’onction chrismale, qui est le signe du sacerdoce royal du baptisé et de son agrégation à la communauté du peuple de Dieu. C’est pourquoi le prêtre bénit avec le saint chrême la tête de chaque baptisé en disant : « Dieu lui-même vous consacre avec le chrême du salut pour que, insérés dans le Christ, prêtre, roi et prophète, vous soyez toujours membres de son corps pour la vie éternelle ».
Frères et sœurs, la vocation chrétienne est là tout entière : vivre unis au Christ dans la sainte Église, participants de la même consécration pour remplir la même mission dans ce monde, en portant un fruit qui dure pour toujours. Animé de l’unique Esprit, le peuple de Dieu tout entier participe aux fonctions de Jésus Christ, prêtre, prophète et roi, et porte la responsabilité de la mission et du service qui en découlent.

Catéchèse du mercredi 9 mai 2018



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