31 août 2019

Du Pape François


L’amour est exigeant


L’Évangile de ce jour (Lc 13, 22-30) nous présente Jésus qui passe en enseignant dans les villes et les villages en direction de Jérusalem, où il sait qu’il doit mourir sur la croix pour notre salut à tous. C’est dans ce contexte que s’insère la question de quelqu’un qui lui demande : « Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? ». La question était discutée à cette époque - combien seront sauvés, combien non -, et il existait différentes manières d’interpréter l’Écriture à ce sujet, selon les textes que l’on prenait.
Mais Jésus retourne la question - qui concerne davantage la quantité, « peu de gens ? » - et il situe au contraire la réponse sur le plan de la responsabilité, nous invitant à bien employer le temps présent. Il dit en effet : « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car, je vous le dis, beaucoup chercheront à entrer et n’y parviendront pas ».
Par ces paroles, Jésus fait comprendre que ce n’est pas une question de nombre, il n’y a pas de “numerus clausus“ au paradis ! Mais il s’agit de passer dès maintenant par le bon passage, et ce bon passage est pour tous, mais il est étroit.
Jésus ne veut pas que nous soyons dans l’illusion en disant : Oui, soyez tranquilles, c’est facile, il y a une belle autoroute et au fond un grand portail ! Il nous parle de la « porte étroite » - il nous dit les choses telles qu’elles sont : le passage est étroit. Dans quel sens ? Dans le sens où, pour être sauvé, il faut aimer Dieu et son prochain, et c’est une « porte étroite » parce que c’est exigeant. L’amour est toujours exigeant, il demande un engagement, une volonté déterminée et persévérante de vivre selon l’Évangile. Saint Paul l’appelle « le bon combat de la foi » (1 Tm 6, 12). Il faut une vigilance de tous les jours, de tout le jour pour aimer Dieu et son prochain.
Pour mieux s’expliquer, Jésus raconte une parabole. Il y a un maître de maison, qui représente le Seigneur. Sa maison symbolise la vie éternelle, c’est-à-dire le salut. Et l’image de la porte revient ici. Jésus dit : « Lorsque le maître de maison se sera levé pour fermer la porte, si vous, du dehors, vous vous mettez à frapper à la porte, en disant : Seigneur, ouvre-nous, il vous répondra : Je ne sais pas d’où vous êtes ». Alors ces personnes essaieront de se faire reconnaître, rappelant au maître de maison : J’ai mangé avec toi, j’ai bu avec toi. J’ai écouté tes conseils, tes enseignements en public - j’étais là quand tu as donné telle conférence… Mais le Seigneur redira qu’il ne les connaît pas, et il s’adresse à eux en disant « vous tous qui commettez l’injustice ».
C’est là la question ! Le Seigneur nous reconnaîtra, non pas par nos titres. Le Seigneur nous reconnaîtra seulement par notre vie humble, une vie bonne, une vie de foi qui se traduit dans les œuvres.
Pour nous, chrétiens, cela signifie que nous sommes appelés à vivre une véritable communion avec Jésus en priant, en allant à l’église, en recevant les sacrements et en nous nourrissant de sa Parole. Cela nous garde dans la foi, nourrit notre espérance et ravive notre charité. Avec la grâce de Dieu, nous pourrons alors employer notre vie pour le bien de nos frères, combattre toute forme de mal et d’injustice.
Que la Vierge Marie nous y aide. Elle a accueilli Jésus de tout son cœur et l’a suivi tous les jours de sa vie, même lorsqu’elle ne comprenait pas, même lorsqu’une épée transperçait son âme. C’est pourquoi nous l’invoquons comme « Porte du ciel » : Marie, Porte du ciel, une porte qui reproduit exactement la forme de Jésus, Porte du Cœur de Dieu.

Angélus 25 août 2019


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