23 octobre 2021

Du Pape François

 

La liberté chrétienne


Nous reprenons aujourd’hui notre réflexion sur la lettre aux Galates. Saint Paul y a écrit des paroles immortelles sur la liberté chrétienne, et aujourd’hui, nous allons nous concentrer sur ce thème : la liberté chrétienne. Qu’est-ce que la liberté chrétienne ?

La liberté est un trésor que l’on n’apprécie vraiment que lorsqu’on le perd. Pour beaucoup d’entre nous, habitués à vivre dans la liberté, celle-ci apparaît souvent plus comme un droit acquis que comme un don et un héritage à préserver. Combien de malentendus autour du thème de la liberté, et combien de visions différentes se sont affrontées au cours des siècles !

Dans le cas des Galates, l’Apôtre ne pouvait supporter que ces chrétiens, après avoir connu et accueilli la vérité du Christ, se laissent attirer par des propositions trompeuses, passant de la liberté à l’esclavage, de la présence de Jésus qui libère, à l’esclavage du péché et du légalisme. Paul invite donc les chrétiens à tenir bon dans la liberté qu’ils ont reçue par le baptême, sans se laisser remettre sous le « joug de l’esclavage  » (Ga 5,1).

Paul est à juste titre jaloux de la liberté. Il est conscient que certains faux frères - c’est ainsi qu’il les désigne - se sont infiltrés comme des espions pour « épier », comme il l’écrit, « la liberté que nous avons dans le Christ Jésus, afin de nous réduire en esclavage » (Ga 2,4). Retourner en arrière, cela Paul ne peut le tolérer. Une prédication qui entraverait la liberté dans le Christ n’est jamais évangélique. On ne peut jamais contraindre quelqu’un, ni le rendre esclave au nom de Jésus qui nous rend libres. La liberté est un don qui nous est donné dans le baptême.

Mais l’enseignement de saint Paul sur la liberté est avant tout positif. L’Apôtre propose l’enseignement de Jésus que nous trouvons également dans l’Évangile de Jean : « Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples. Alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. » (8,31-32). L’appel est donc avant tout de demeurer en Jésus, source de la vérité qui nous rend libres. La liberté chrétienne repose donc sur deux piliers fondamentaux : premièrement, la grâce du Seigneur Jésus, deuxièmement, la vérité que le Christ nous révèle et qu’il est lui-même.

Avant tout, c’est un don du Seigneur. La liberté que les Galates ont reçue - et nous comme eux par le baptême - est le fruit de la mort et de la résurrection de Jésus. L’Apôtre concentre toute sa prédication sur le Christ, qui l’a libéré des liens de sa vie passée : c’est seulement de lui que jaillissent les fruits de la vie nouvelle selon l’Esprit. En fait, la véritable liberté, la libération de l’esclavage du péché, a jailli de la Croix du Christ : nous sommes libérés de l’esclavage du péché par la Croix du Christ.

Au lieu où Jésus s’est laissé suspendre, s’est fait esclave, Dieu a placé la source de la libération radicale de l’homme. Et cela ne cesse de nous étonner : que le lieu où nous sommes dépouillés de toute liberté, à savoir la mort, puisse devenir la source de la liberté… C’est le mystère de l’amour de Dieu - on ne le comprend pas facilement, mais on le vit. Jésus lui-même l’avait annoncé lorsqu’il dit : « Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau. Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau » (Jn 10, 17-18). C’est en se livrant à la mort que Jésus réalise sa pleine liberté - il sait qu’ainsi seulement, il peut obtenir la vie pour tous.

Paul, nous le savons, avait fait l’expérience directe de ce mystère d’amour, c’est pourquoi il dit aux Galates, avec une expression extrêmement audacieuse : « J’ai été crucifié avec le Christ » (Ga 2,19). Dans cet acte d’union suprême avec le Seigneur, il sait qu’il a reçu le plus grand don de sa vie : la liberté. Sur la Croix, en effet, il a cloué « la chair avec ses passions et ses désirs » (5,24).

Nous comprenons combien la foi animait l’Apôtre, combien grande était son intimité avec Jésus, et si d’un côté, nous sentons que cela nous manque, de l’autre, le témoignage de l’Apôtre nous encourage à avancer dans cette vie de liberté. Le chrétien est libre, doit être libre et est appelé à ne pas retourner à être esclave de préceptes, de choses étranges.

Le deuxième pilier de la liberté est la vérité. Ici aussi, il est nécessaire de se rappeler que la vérité de la foi n’est pas une théorie abstraite, mais la réalité du Christ vivant, qui touche directement le sens quotidien et global de notre vie personnelle. Combien de personnes qui n’ont pas étudié, qui même ne savent ni lire ni écrire, ont bien compris le message du Christ et ont cette sagesse qui les rend libres : c’est la sagesse du Christ qui est entrée par l’Esprit Saint avec le baptême. Combien de personnes trouvons-nous qui vivent de la vie du Christ - souvent plus que les grands théologiens -, offrant un grand témoignage de la liberté de l’Évangile.

Elle est le chemin du bonheur, elle nous rend joyeux, nous rend heureux.


Catéchèse du mercredi 6 octobre 2021



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