14 mai 2022

Du Pape François

 Les brebis du Bon Pasteur…

 

 

L'Évangile de la liturgie d'aujourd'hui nous parle du lien entre le Seigneur et chacun de nous. Jésus utilise pour cela une image tendre et belle, celle du pasteur qui est avec ses brebis. Et il l'explique par trois verbes : « Mes brebis, dit Jésus, écoutent ma voix, je les connais et elles me suivent ». Trois verbes : écouter, connaître, suivre.

Voyons ces trois verbes. Tout d'abord, les brebis écoutent la voix du pasteur. L'initiative vient toujours du Seigneur, tout part de sa grâce : c'est Lui qui nous appelle à la communion avec Lui. Mais cette communion ne se réalise que si nous nous ouvrons à l’écoute. Si nous restons sourds, il ne peut pas nous donner cette communion, et écouter signifie disponibilité, docilité, signifie temps consacré au dialogue.

Aujourd'hui nous sommes submergés par les mots, et par la hâte de devoir toujours dire et faire quelque chose, et combien de fois deux personnes parlent, et l’une n’attend pas que l’autre finisse sa pensée, la coupe à mi-chemin, répond... Or si elle ne la laisse pas parler, il n’y a pas d’écoute. C’est un mal de notre temps. Aujourd’hui, nous sommes emportés par les paroles, par la hâte de devoir toujours dire quelque chose, et nous avons peur du silence. Qu’il est difficile de s’écouter les uns les autres ! S’écouter jusqu’à la fin, laisser l’autre s’exprimer, s’écouter en famille, s’écouter à l'école, s’écouter au travail, et même dans l’Église !

Pour le Seigneur, il faut avant tout écouter. Il est la Parole du Père et le chrétien est un enfant de l'écoute, appelé à vivre avec la Parole de Dieu. Demandons-nous aujourd’hui si nous sommes des enfants de l'écoute, si nous trouvons du temps pour la Parole de Dieu, et si nous réservons une place et de l'attention à nos frères et sœurs, si nous savons écouter jusqu’à ce que l’autre puisse pleinement s’exprimer, sans lui couper la parole. Celui qui écoute les autres sait écouter aussi le Seigneur, et vice versa, et il fait l’expérience de quelque chose de très beau, à savoir que le Seigneur lui-même écoute : il nous écoute quand nous le prions, quand nous nous confions à lui, quand nous l'invoquons.

Écouter Jésus devient ainsi le moyen de découvrir qu'il nous connaît, et voici le deuxième verbe qui concerne le bon pasteur : Il connaît ses brebis. Cela ne signifie pas seulement qu'il sait beaucoup de choses sur nous. Connaître au sens biblique signifie également aimer. Le Seigneur, tout en “lisant en nous“, nous aime, et ne nous condamne pas. Si nous l'écoutons, nous découvrons que le Seigneur nous aime, et le chemin pour découvrir l’amour du Seigneur est de l’écouter. Alors notre relation avec Lui ne sera plus impersonnelle, froide ou superficielle.

Jésus cherche une amitié, une confiance, une intimité. Il veut nous donner une connaissance nouvelle et merveilleuse : savoir que nous sommes toujours aimés de Lui, et donc jamais livrés à nous-mêmes. En étant avec le bon pasteur, nous vivons l'expérience dont parle le Psaume : « Passerais-je un ravin de ténèbres, je ne crains aucun mal car tu es avec moi » (Ps 23, 4). En particulier dans les souffrances, dans les épreuves, dans les crises qui sont des ténèbres, il nous soutient en les traversant avec nous. Et précisément dans les situations difficiles, nous pouvons découvrir que nous sommes connus et aimés par le Seigneur.

Demandons-nous alors : Est-ce que je me laisse connaître par le Seigneur ? Est-ce que je lui laisse de la place dans ma vie, est-ce que je lui apporte ce que je vis ? Et après toutes les fois où j'ai fait l'expérience de sa proximité, de sa compassion, de sa tendresse, est-ce que je sais combien le Seigneur est proche, combien le Seigneur est le Bon Pasteur ?

Enfin, le troisième verbe : les brebis qui écoutent et se sentent connues du Seigneur le suivent, lui qui est leur pasteur. Et celui qui suit le Christ, que fait-il ? Il va où Lui va, sur la même route, dans la même direction. Il va chercher celui qui est égaré, il s'intéresse à celui qui est loin, il prend à cœur la situation de celui qui souffre, il sait pleurer avec celui qui pleure, il tend la main à son prochain, il le porte sur ses épaules. Alors moi, est-ce que je me laisse simplement aimer par Jésus - et de me laisser aimer, est-ce que je passe de l'aimer à l’imiter ?

Que la Sainte Vierge nous aide à écouter le Christ, à le connaître toujours plus, et à le suivre sur le chemin du service.

 

Regina caeli 8 mai 2022

 

 

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