2 juillet 2022

Du Pape François

  Dieu nous désire

 

 Desiderio desideravi hoc Pascha manducare vobiscum, antequam patiar -  «  J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous avant de souffrir ! » (Lc 22,15), ce sont les paroles de Jésus par lesquelles s’ouvre le récit de la Dernière Cène, et elles sont comme la fente par laquelle nous est donnée la surprenante possibilité de percevoir la profondeur de l’amour des Personnes de la Sainte Trinité pour nous.

Pierre et Jean ont été envoyés pour faire les préparatifs nécessaires pour manger la Pâque. Mais à y regarder de plus près, toute la création, toute l’histoire - qui va finalement se révéler comme l’histoire du salut - est une grande préparation à ce repas.

Pierre et les autres apôtres se tiennent à cette table, peu conscients de l’amplitude de ce qui se passe, et pourtant nécessaires, parce que tout don est fait pour être donné, et doit donc avoir quelqu’un disposé à le recevoir. Ici, la disproportion entre l’immensité du don et la petitesse du destinataire est infinie et peut surprendre. Mais par la miséricorde du Seigneur, le don est confié aux apôtres afin qu’il soit apporté à tout homme et à toute femme.

Les apôtres ont été invités - mais de fait, tous ont été attirés par le désir ardent que Jésus avait de manger cette Pâque avec eux. Jésus sait qu’il est l’Agneau de ce repas de Pâque, il sait qu’il est la Pâque. C’est la nouveauté absolue de ce repas, la seule vraie nouveauté de l’histoire, qui rend ce repas unique, et pour cette raison, ultime, non reproductible : c’est “la Dernière Cène“.

Toutefois, le désir infini de rétablir la communion entre Dieu et nous, qui était et qui reste le sens de sa venue, ne sera pas satisfait tant que tout homme de toute tribu, langue, peuple et nation (Ap 5,9) n’aura pas mangé son Corps et bu son Sang. C’est pourquoi ce même repas sera rendu présent, jusqu’à son retour, dans la célébration de l’Eucharistie.

Le monde ne le sait pas encore, mais tous sont invités au repas des noces de l’Agneau (Ap 19, 9). Pour être admis à ce festin, il suffit de porter l’habit de noces de la foi, et la foi vient de l’écoute de sa Parole : « La foi naît de ce qu’on entend,  et ce qu’on entend, c’est l’annonce de la Parole du Christ » (Rm 10, 17). L’Église taille ce vêtement sur mesure pour chacun, avec la blancheur d’un tissu lavé dans le Sang de l’Agneau (cf. Ap 7, 14).

Eh bien nous ne devrions pas nous permettre ne serait-ce qu’un seul instant de repos, sachant que tous n’ont pas encore reçu l’invitation à ce repas, ou que d’autres l’ont oubliée, ou qu’ils se sont perdus en chemin dans les méandres de la vie humaine : que tous puissent s’asseoir au repas du sacrifice de l’Agneau et vivre de Lui devrait être notre désir ardent !

Mais avant notre réponse à son invitation - bien avant ! -, il y a son désir de nous. Nous n’en sommes peut-être guère conscients, mais chaque fois que nous allons à la messe, la raison première est que nous sommes attirés par son désir de nous. En vérité, toute réception de la communion au Corps et au Sang du Christ a déjà été désirée par Lui lors de la Dernière Cène.

Oserons-nous nous abandonner à son amour et nous laisser attirer par lui jusqu’au bout ?

 

Desiderio deravi Lettre apostolique du pape François

sur la formation liturgique du peuple de Dieu 29 juin 2022

 

 

 

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