6 mai 2023

Du Pape François

 Le Bon Pasteur nous appelle, et il nous fait sortir !

 

 

Les dernières paroles que Jésus prononce dans l'Évangile que nous venons d’écouter résument le sens de sa mission : « Je suis venu pour que les brebis aient la vie, et la vie en abondance » (Jn 10, 10). C’est ce que fait un bon pasteur : il donne sa vie pour ses brebis. Ainsi Jésus, comme un berger qui va à la recherche de son troupeau, est venu nous chercher alors que nous étions perdus, comme un pasteur, il est venu nous arracher à la mort, comme un pasteur qui connaît ses brebis une par une et qui les aime avec une infinie tendresse, il nous a fait entrer dans l’enclos du Père, en faisant de nous ses enfants.

Contemplons donc l’image du Bon Pasteur et arrêtons-nous sur deux actions que selon l'Évangile, il accomplit pour ses brebis : d’abord il les appelle, ensuite il les fait sortir.

D’abord, « il appelle ses brebis ». Ce n’est pas nous qui sommes au début de l’histoire de notre salut, avec nos mérites, nos capacités, nos structures. À l’origine, il y a l’appel de Dieu, son désir de nous rejoindre, sa sollicitude pour chacun d’entre nous, l’abondance de sa miséricorde qui veut nous sauver du péché et de la mort, pour nous donner la vie en abondance et la joie sans fin. Jésus est venu comme bon Pasteur de l’humanité, pour nous appeler et nous ramener à la maison. Nous pouvons alors nous rappeler avec gratitude son amour pour nous qui étions loin de lui. Oui, alors que « nous étions tous errants comme des brebis » et que « chacun suivait son propre chemin » (Is 53, 6), Il a pris sur lui nos iniquités et s’est chargé de nos péchés, nous ramenant au Cœur du Père.

C’est ce que nous avons entendu de l’apôtre Pierre dans la seconde lecture : « Vous étiez errants comme des brebis, mais à présent vous êtes retournés vers votre berger, le gardien de vos âmes » (1 P 2, 25). Et aujourd’hui encore, dans toutes les situations de la vie, dans ce que nous portons dans notre cœur, dans nos égarements, dans nos peurs, dans le sentiment de défaite qui nous assaille parfois, dans la prison de la tristesse qui menace de nous enfermer, Il nous appelle. Il vient comme bon Pasteur et nous appelle par notre nom, pour nous dire combien nous sommes précieux à ses yeux, pour guérir nos blessures et prendre sur lui nos faiblesses, pour nous rassembler dans l’unité dans son enclos, et fait de nous une famille, une famille entre nous et avec le Père.

Après avoir appelé les brebis, le Pasteur « les fait sortir » (Jn 10, 3). Il les a d’abord fait entrer dans la bergerie en les appelant, maintenant il les pousse dehors. Nous sommes d’abord rassemblés dans la famille de Dieu pour former son peuple, mais nous sommes ensuite envoyés dans le monde pour devenir, avec courage et sans crainte, des hérauts de la Bonne Nouvelle, des témoins de l’Amour qui nous a régénérés. Ce mouvement - entrer et sortir - nous pouvons le saisir à partir d’une autre image que Jésus utilise : celle de la porte. Il dit : « Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé. Il pourra entrer, et il pourra sortir et trouver un pâturage ». Entendons bien de nouveau : il entrera et il sortira. D’une part, Jésus est la porte qui s’est largement ouverte pour que nous entrions dans la communion du Père et que nous fassions l’expérience de sa miséricorde. Mais comme chacun le sait, une porte ouverte ne sert pas seulement à entrer, mais aussi à sortir de l’endroit où l’on se trouve. Ainsi, après nous avoir ramenés à l’étreinte de Dieu et dans le bercail de l’Église, Jésus est la porte qui nous fait sortir vers le monde : il nous pousse à aller à la rencontre de nos frères. Et rappelons-nous le bien : tous, sans exception, nous sommes appelés à cela, à sortir de nos conforts et à avoir le courage de rejoindre les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Évangile.

Frères et sœurs, être “en sortie” signifie pour chacun devenir, comme Jésus, une porte ouverte. Il est triste et douloureux de voir des portes fermées.  Frères et sœurs, s’il vous plaît, ouvrons les portes ! Essayons d’être nous aussi - avec nos paroles, nos gestes, nos activités quotidiennes - comme Jésus : une porte ouverte, une porte qui n’est jamais claquée au nez de personne, une porte qui permet à chacun d’entrer et de faire l’expérience de la beauté de l’amour et du pardon du Seigneur.

Bien-aimés, Jésus Bon Pasteur nous appelle par notre nom et prend soin de nous avec une infinie tendresse. Il est la porte, et celui qui entre par Lui a la vie éternelle : Il est donc notre avenir, un avenir de « vie en abondance » (Jn 10, 10). Ne nous décourageons donc jamais, ne nous laissons pas voler la joie et la paix qu’il nous a données, ne nous enfermons pas dans les problèmes ou dans l’apathie. Laissons-nous accompagner par notre Pasteur : avec Lui qui est notre vie, que nos familles, nos communautés chrétiennes, et toute la Hongrie, resplendissent de vie nouvelle !

 

Homélie du 4ème dimanche de Pâques 30 avril 2023 à Budapest

 

 

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