et
aucun troupeau ne peut renoncer à un frère
« Si l’un de vous a cent brebis et
qu’il en perd une, n’abandonne-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf
autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue,
jusqu’à ce qu’il la retrouve ? » (Lc
15, 4). Le Seigneur ne peut se
résigner au fait que même une seule personne puisse se perdre. La
manière d’agir de Dieu est
d’aller à la recherche de ses
enfants perdus, pour faire
ensuite une fête et se
réjouir avec tous parce qu’il les
a retrouvés.
Il s’agit d’un désir impossible à
réfréner : pas même quatre-vingt-dix-neuf brebis ne peuvent
arrêter le pasteur et le garder enfermé dans la bergerie. Il
pourrait raisonner ainsi : “Je fais le bilan : j’en ai
quatre-vingt-dix-neuf, j’en ai perdu une, mais ce n’est pas une
grande perte“. Au contraire, il va chercher celle-là parce que
chacune a beaucoup d’importance
pour lui, et c’est celle-là qui
est la plus démunie,
la plus abandonnée,
la plus écartée,
et il part à sa recherche.
Nous sommes tous prévenus : la
miséricorde envers les pécheurs
est le style de l’agir de Dieu et il est absolument fidèle à
cette miséricorde, et rien ni
personne ne pourra le
détourner de sa
volonté de salut. Dieu ne connaît
pas notre culture actuelle du rebut, cela n’a pas cours chez Dieu.
Dieu ne rejette personne, Dieu nous aime tous, il
nous cherche tous : un
par un ! Il ne connaît pas
l’expression “rejeter les gens“, parce qu’il est tout amour
et toute miséricorde.
Le troupeau du Seigneur est toujours en
chemin : il ne possède pas le Seigneur, il ne peut se faire des
illusions en croyant l’emprisonner dans nos schémas à nous et
dans nos stratégies. Le pasteur sera
trouvé là où est la brebis perdue :
il faut donc chercher le Seigneur là où il veut nous
rencontrer, et non pas là où nous prétendons le trouver ! On
ne pourra recomposer le troupeau
en aucune autre manière qu’en
suivant la voie tracée par la miséricorde du Pasteur.
Tandis qu’il recherche la brebis perdue, il provoque les
quatre-vingt-dix-neuf autres pour qu’elles participent
à la réunification du troupeau.
Alors non seulement la brebis portée sur ses épaules, mais tout
le troupeau suivra le pasteur jusque chez lui
pour faire une fête,
avec « les amis et les voisins ».
Nous devrions souvent réfléchir à cette
parabole, parce que dans la communauté chrétienne, il y a toujours
quelqu’un qui manque et qui est parti en laissant sa place vide.
Parfois, c’est décourageant et ça nous pousse à croire que c’est
une perte inévitable, une maladie sans remède. C’est alors que
nous courons le risque de nous renfermer à l’intérieur d’une
bergerie où il n’y aura pas l’odeur des brebis, mais une
mauvaise odeur de renfermé ! Nous les chrétiens, nous ne
devons pas être fermés parce que nous sentirons mauvais, comme ce
qui est enfermé. Jamais ! Il faut sortir et ne pas se replier
sur soi, dans les petites communautés, dans la paroisse, en se
considérant comme “les justes“. C’est ce qui arrive lorsque
manque l’élan missionnaire qui nous pousse à rencontrer les
autres.
Dans la vision de Jésus, il
n’y a pas de brebis définitivement perdues,
mais seulement des brebis qu’il
faut retrouver. Cela, nous devons
bien le comprendre : pour Dieu, personne n’est définitivement
perdu. Jamais ! Jusqu’au
dernier moment, Dieu nous cherche -
pensez au bon larron ! Mais c’est seulement dans la vision de
Jésus que personne n’est définitivement perdu : la
perspective est alors tout entière dynamique, ouverte, stimulante et
créative. Il nous pousse à sortir
« à la recherche »,
pour emprunter un chemin de fraternité. Aucune
distance ne peut garder le pasteur loin,
et aucun troupeau ne peut renoncer à
un frère. Trouver celui qui s’est
perdu est la joie du pasteur
et de Dieu,
mais c’est aussi la joie de tout le
troupeau !
Nous sommes tous
des brebis retrouvées
et rassemblées par la miséricorde
du Seigneur, appelées
à rassembler avec lui tout le troupeau !
Catéchèse
du mercredi 4 mai 2016
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