7 mai 2016

Du Pape François 04 mai 2016


la brebis perdue






Aucune distance ne peut garder le pasteur loin,
et aucun troupeau ne peut renoncer à un frère



« Si l’un de vous a cent brebis et qu’il en perd une, n’abandonne-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il la retrouve ? » (Lc 15, 4). Le Seigneur ne peut se résigner au fait que même une seule personne puisse se perdre. La manière d’agir de Dieu est d’aller à la recherche de ses enfants perdus, pour faire ensuite une fête et se réjouir avec tous parce qu’il les a retrouvés.
Il s’agit d’un désir impossible à réfréner : pas même quatre-vingt-dix-neuf brebis ne peuvent arrêter le pasteur et le garder enfermé dans la bergerie. Il pourrait raisonner ainsi : “Je fais le bilan : j’en ai quatre-vingt-dix-neuf, j’en ai perdu une, mais ce n’est pas une grande perte“. Au contraire, il va chercher celle-là parce que chacune a beaucoup d’importance pour lui, et c’est celle-là qui est la plus démunie, la plus abandonnée, la plus écartée, et il part à sa recherche.
Nous sommes tous prévenus : la miséricorde envers les pécheurs est le style de l’agir de Dieu et il est absolument fidèle  à cette miséricorde, et rien ni personne ne pourra le détourner de sa volonté de salut. Dieu ne connaît pas notre culture actuelle du rebut, cela n’a pas cours chez Dieu. Dieu ne rejette personne, Dieu nous aime tous, il nous cherche tous : un par un ! Il ne connaît pas l’expression “rejeter les gens“, parce qu’il est tout amour et toute miséricorde.
Le troupeau du Seigneur est toujours en chemin : il ne possède pas le Seigneur, il ne peut se faire des illusions en croyant l’emprisonner dans nos schémas à nous et dans nos stratégies. Le pasteur sera trouvé là où est la brebis perdue : il faut donc chercher le Seigneur là où il veut nous rencontrer, et non pas là où nous prétendons le trouver ! On ne pourra recomposer le troupeau en aucune autre manière qu’en suivant la voie tracée par la miséricorde du Pasteur. Tandis qu’il recherche la brebis perdue, il provoque les quatre-vingt-dix-neuf autres pour qu’elles participent à la réunification du troupeau. Alors non seulement la brebis portée sur ses épaules, mais tout le troupeau suivra le pasteur jusque chez lui pour faire une fête, avec « les amis et les voisins ».
Nous devrions souvent réfléchir à cette parabole, parce que dans la communauté chrétienne, il y a toujours quelqu’un qui manque et qui est parti en laissant sa place vide. Parfois, c’est décourageant et ça nous pousse à croire que c’est une perte inévitable, une maladie sans remède. C’est alors que nous courons le risque de nous renfermer à l’intérieur d’une bergerie où il n’y aura pas l’odeur des brebis, mais une mauvaise odeur de renfermé ! Nous les chrétiens, nous ne devons pas être fermés parce que nous sentirons mauvais, comme ce qui est enfermé. Jamais ! Il faut sortir et ne pas se replier sur soi, dans les petites communautés, dans la paroisse, en se considérant comme “les justes“. C’est ce qui arrive lorsque manque l’élan missionnaire qui nous pousse à rencontrer les autres.
Dans la vision de Jésus, il n’y a pas de brebis définitivement perdues, mais seulement des brebis qu’il faut retrouver. Cela, nous devons bien le comprendre : pour Dieu, personne n’est définitivement perdu. Jamais ! Jusqu’au dernier moment,  Dieu nous cherche - pensez au bon larron ! Mais c’est seulement dans la vision de Jésus que personne n’est définitivement perdu : la perspective est alors tout entière dynamique, ouverte, stimulante et créative. Il nous pousse à sortir « à la recherche », pour emprunter un chemin de fraternité. Aucune distance ne peut garder le pasteur loin, et aucun troupeau ne peut renoncer à un frère. Trouver celui qui s’est perdu est la joie du pasteur et de Dieu, mais c’est aussi la joie de tout le troupeau !
Nous sommes tous des brebis retrouvées et rassemblées par la miséricorde du Seigneur, appelées à rassembler avec lui tout le troupeau !

Catéchèse du mercredi 4 mai 2016


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.