28 mai 2016

Du Pape François



Quel chemin veux-tu choisir ?




Chers jeunes, merci beaucoup pour le rosaire que vous avez prié pour moi : merci, merci beaucoup ! Et merci de votre présence, de votre présence enthousiaste !
Il y a une question à la base de toutes les questions que Linette et Manuel m’ont posées : Pourquoi y a-t-il des divisions, des luttes, des guerres, des morts, des fanatismes, des destructions entre jeunes ? Que faire pour qu’un fanatisme idéologique ne nous vole pas un frère, ne nous vole pas un ami ?
Il y a un mot qui peut paraître gênant, mais je ne veux pas l’éviter parce que vous l’avez employé avant moi. Vous l’avez employé quand vous m’avez apporté les rosaires, en comptant les rosaires que vous avez prié pour moi, et l’évêque l’a employé aussi quand il a présenté ceux qui se sont préparés à cette visite par la prière. La première chose que je répondrai c’est qu’un homme perd le meilleur de son être humain, une femme perd le meilleur de son être humain, quand ils oublient de prier, parce qu’ils se sentent tout-puissants, parce qu’ils ne sentent pas le besoin de demander de l’aide devant tant de tragédies.
La vie est pleine de difficultés, mais il y a deux manières de voir les difficultés : ou bien tu les vois comme quelque chose qui te bloque, qui te détruit, qui t’immobilise, ou bien tu les vois comme une opportunité. À toi de choisir. Pour moi, une difficulté est-elle un chemin de destruction, ou est-elle une occasion de la transformer en bien - le mien, celui de ma famille, de mes amis, de mon pays ?
Jeunes, garçons ou filles, la terre est pleine de difficultés. La terre est pleine, non seulement de difficultés, mais aussi d’invitations à dévier vers le mal. Mais il y a une chose que vous tous, les jeunes, vous avez, qui dure un temps plus ou moins long : la capacité de choisir. Quel chemin je veux choisir ? Laquelle de ces deux choses je veux choisir : me laisser vaincre par la difficulté, ou bien transformer la difficulté en une opportunité pour vaincre, moi ?
Certaines des difficultés que vous avez mentionnées sont de vrais défis. Et donc, d’abord une question : Voulez-vous remporter les défis, ou bien vous laisser vaincre par les défis ? Etes-vous comme ces sportifs qui, lorsqu’ils viennent jouer au stade, veulent gagner, ou bien êtes-vous comme ceux qui ont déjà vendu la victoire aux autres et se sont mis l’argent dans la poche ? À vous de choisir !
Il y avait une question sur la manière d’utiliser les moyens de communication pour répandre le message d’espérance du Christ, et promouvoir des initiatives justes afin que se voie la différence. Le premier moyen de communication c’est la parole, c’est le geste, c’est le sourire. Le premier geste de communication, c’est la proximité. Le premier geste de communication, c’est chercher l’amitié. Si vous parlez bien entre vous, si vous vous souriez, si vous vous rapprochez comme des frères, si vous êtes proches les uns des autres, même si vous appartenez à des tribus différentes, et si vous êtes proches de ceux qui en ont besoin, de celui qui est pauvre, le malade, l’abandonné, la personne âgée que personne ne visite, ces gestes de communication sont plus contagieux que n’importe quelle chaîne de télévision.
La question que tu m’as posée, Manuel, est une question de professeur de théologie : Comment pouvons-nous comprendre que Dieu est notre Père ? Comment pouvons-nous voir la main de Dieu dans les tragédies de la vie ? Comment pouvons-nous trouver la paix de Dieu ?  Cette question, des hommes et des femmes de partout dans le monde se la posent, d’une manière ou d’une autre, et ils ne trouvent pas d’explication. Comment est-ce que je peux voir la main de Dieu dans une tragédie de la vie ? Il y a une seule réponse - mais non, ce n’est pas une réponse… Il n’y a qu’un seul chemin : regarder le Fils de Dieu. Dieu l’a livré pour nous sauver tous. Le Fils de Dieu lui-même s’est laissé détruire sur la Croix. Et quand tu ne comprends pas quelque chose, quand tu es désespéré, quand le monde te tombe dessus, regarde la Croix ! Là se trouve “l’échec“ de Dieu, mais là se trouve aussi le défi à notre foi : l’espérance. Parce que l’histoire ne se termine pas par cet échec, mais par la Résurrection qui nous a tous renouvelés.
Je vais vous faire une confidence. Dans mes poches  j’ai toujours deux choses : un rosaire pour prier, et une chose qui peut sembler étrange, qui est ceci : un petit Chemin de Croix montrant comment Jésus a souffert depuis le moment où il a été condamné à mort, jusqu’au moment où il a été enseveli, puis est ressuscité. Et avec ces deux choses je cherche à faire de mon mieux. Mais grâce à ces deux choses je ne perds pas l’espérance.

Rencontre avec les jeunes au stade Kasarani à Nairobi au Kenya, le 27.11.2015




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