Oui, je
me lèverai, et j’irai vers mon Père, pour sa joie !
Ils
critiquent son comportement et ils disent : « Celui-là
accueille les pécheurs et il mange avec eux » (v.
2). Par ces trois récits, Jésus
veut faire comprendre que Dieu le Père est le premier à avoir une
attitude accueillante et miséricordieuse envers les pécheurs. C’est
l’attitude de Dieu.
Dans la
première parabole, Dieu est présenté comme un berger qui laisse
ses quatre-vingt-dix-neuf brebis pour aller à la recherche de celle
qui est perdue. Dans la deuxième, il est comparé à une femme qui a
perdu une pièce de monnaie et qui la cherche jusqu’à ce qu’elle
la trouve. Dans la troisième parabole, Dieu est imaginé comme un
père qui accueille son fils qui s’était éloigné : la
figure du père révèle le Cœur de Dieu, du Dieu miséricordieux,
manifesté en Jésus.
Un élément
commun à ces paraboles est exprimé par les verbes qui signifient
“se réjouir ensemble, faire la fête“. On ne parle pas de deuil.
On se réjouit, on fait la fête.
Le berger
appelle ses amis et ses voisins et il leur dit: « Réjouissez-vous
avec moi, parce que j’ai trouvé ma brebis, celle qui était
perdue ». La femme appelle ses amies et ses voisines en
disant : « Réjouissez-vous avec moi parce que j’ai
trouvé la pièce de monnaie que j’avais perdue » (v.
9). Le père dit à son autre
fils : « Il faut faire la fête et se réjouir car ton frère
qui était mort est revenu à la vie, il était perdu et il est
retrouvé » (v.
32).
Dans les
deux premières paraboles, l’accent est mis sur une joie qui est si
irrépressible qu’elle doit être partagée avec « amis et
voisins ». Dans la troisième parabole, l’accent est mis sur
la fête qui part du cœur du père miséricordieux, et s’étend à
toute la maison. Cette fête de Dieu pour ceux qui reviennent à lui,
repentis, est tout à fait en harmonie avec l’Année jubilaire que
nous sommes en train de vivre - comme le dit le mot « jubilé »
lui-même !
Par ces
trois paraboles, Jésus nous présente le vrai visage de Dieu :
un Père aux bras ouvert, qui traite les pécheurs avec tendresse et
compassion. La parabole qui émeut le plus - qui émeut tout le monde
-, parce qu’elle manifeste l’amour infini de Dieu, c’est celle
du père qui serre contre lui et qui embrasse son fils retrouvé.
Et ce qui
frappe le plus ce n’est pas tant la triste histoire d’un jeune
qui se précipite dans la dégradation, mais ses paroles décisives :
« Je me lèverai et j’irai chez mon père » (v.
18). Le chemin du retour vers la
maison est le chemin de l’espérance et de la vie nouvelle. Dieu
attend toujours que nous nous remettions en voyage, il nous attend
avec patience, il nous voit alors que nous sommes encore loin, il
court à notre rencontre, il nous embrasse, il nous donne des
baisers, il nous pardonne. Dieu est comme cela ! Nous Père est
comme cela !
Et son
pardon efface le passé et nous régénère dans l’amour. Il
oublie le passé : voilà la faiblesse
de Dieu. Quand
il nous embrasse et qu’il nous pardonne, il perd la mémoire,
il n’a pas de mémoire ! Il oublie le passé. Lorsque nous,
pécheurs, nous nous convertissons et nous nous laissons retrouver
par Dieu, ce ne sont pas des reproches et des duretés qui nous
attendent, parce que Dieu sauve, accueille de nouveau chez lui avec
joie et il fait la fête.
Dans
l’Evangile d’aujourd’hui, Jésus lui-même parle ainsi :
« Il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui
se convertit que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas
besoin de conversion » (Lc 15,7).
Alors je
vous pose la question : avez-vous déjà pensé qu’à
chaque fois que nous venons au confessionnal, il y a de la joie dans
le ciel ? Avez-vous pensé à
cela ? Que c’est beau !
Cela nous
donne une grande espérance, parce qu’il n’y a pas de péché
dans lequel nous soyons tombés dont, par la grâce de Dieu, nous ne
puissions nous relever. Il n’y a personne d’irrécupérable,
personne n’est irrécupérable !
Parce que
Dieu ne cesse jamais de vouloir notre bien, même quand nous péchons.
Que la
Vierge Marie, Refuge des pécheurs, fasse jaillir de nos cœurs la
confiance qui s’est allumée dans le cœur du fils prodigue :
« Je me lèverai, et j’irai vers mon père et je lui dirai :
Père, j’ai péché » (v.
18).
C’est sur
cette voie que nous pouvons donner de la joie à Dieu, et que sa joie
peut devenir sa fête et la nôtre.
Angélus du
dimanche 11 septembre 2016
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