La
joie de Noël : Dieu détruit les murs par le pardon
« Comme ils sont beaux sur les montagnes,
les pas du messager, celui qui annonce la paix, qui porte la bonne
nouvelle, qui annonce le salut, et vient dire à Sion : Il
règne, ton Dieu ! Éclatez en cris de joie, vous, ruines de
Jérusalem, car le Seigneur console son peuple, il rachète
Jérusalem ! Le Seigneur a montré la sainteté de son bras aux
yeux de toutes les nations. Tous les lointains de la terre ont vu le
salut de notre Dieu » (Is
52,7.9-10).
Ces paroles d’Isaïe font référence au
miracle de la paix, et on dirait l’Époux du Cantique des Cantiques
qui court derrière sa bien-aimée : « C’est lui, il
vient… Il bondit sur les montagnes, il court sur les collines »
(Ct
2,8). Le messager de la paix
court lui aussi, portant la joyeuse nouvelle de la libération, du
salut, et proclamant que Dieu règne.
Dieu n’a pas abandonné son peuple. Il ne
s’est pas laissé vaincre par le mal parce qu’il est fidèle, et
que sa grâce est plus grande que le
péché. Nous devrions apprendre
cela, mais nous sommes têtus, et nous ne l’apprenons pas. Alors je
pose la question : Qui est le plus grand, Dieu ou le péché ?
Dieu ! Et qui est vainqueur à la fin ? Dieu ou le péché ?
Dieu ! Est-il capable de vaincre le péché le plus gros, le
plus honteux, le plus terrible, le pire des péchés ? Avec
quelle arme Dieu est-il vainqueur du péché ?
Avec l’amour !
Ça veut dire que « Dieu règne ». Ce sont là les
paroles de la foi en un Seigneur dont la puissance se penche sur
l’humanité, s’abaisse, pour offrir la miséricorde et libérer
l’homme de ce qui défigure en lui la belle image de Dieu - car
lorsque nous sommes dans le péché, l’image de Dieu est défigurée.
Et l’accomplissement de tant d’amour sera précisément le
Royaume instauré par Jésus, ce Royaume de pardon et de paix que
nous célébrons à Noël, et qui se réalise définitivement à
Pâques. Et la plus belle joie de
Noël est cette joie
intérieure de paix : le
Seigneur a effacé mes péchés, le Seigneur m’a pardonné, le
Seigneur a eu miséricorde de moi, il est venu me sauver. Voilà la
joie de Noël !
Ce sont là, frères et sœurs, les motifs de
notre espérance. Quand tout semble fini, quand face à tant de
réalités négatives, la foi peine et la tentation vient de dire que
rien n’a plus de sens, voilà au contraire la bonne nouvelle
apportée par ces pas rapides : Dieu
vient réaliser quelque chose de nouveau,
instaurer un règne de paix. Dieu a « déployé son bras »
et il vient porter liberté et consolation. Le mal ne triomphera pas
pour toujours, il y a une fin à la douleur. Le désespoir est vaincu
parce que Dieu est parmi nous.
Dieu détruit les murs par le pardon,
et nous devons prier pour que Dieu nous donne tous les jours
l’espérance, qu’il la donne à tous, cette espérance qui naît
quand nous voyons Dieu dans la crèche à Bethléem. Le message de la
Bonne Nouvelle nous est confié, et nous devons nous aussi courir
comme le messager sur les montagnes parce que le monde ne peut pas
attendre, l’humanité a faim et soif de justice, de vérité, de
paix.
En voyant le petit enfant de Bethléem, les
petits du monde sauront que la promesse s’est accomplie, que le
message s’est réalisé. Dans un enfant à peine né, qui a besoin
de tout, enveloppé de langes et déposé dans une mangeoire, c’est
toute la puissance du Dieu qui sauve qui est renfermée. Noël est un
jour pour ouvrir notre cœur : il faut ouvrir notre cœur à
tant de petitesse qui est là, dans ce petit enfant, et à tant de
merveille. C’est la surprise d’un Dieu petit enfant, d’un Dieu
pauvre, d’un Dieu faible, d’un Dieu qui abandonne sa grandeur
pour se faire proche de chacun de nous.
Audience du 14 décembre
2016
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