11 février 2017

Du Pape François

L’espérance chrétienne, une respiration communautaire, ecclésiale




Dans la première Lettre aux Thessaloniciens, saint Paul exhorte à demeurer enraciné dans l’espérance de la résurrection (cf. 5,4-11), avec cette belle expression : « nous serons toujours avec le Seigneur » (4,17). Dans le même contexte, l’apôtre montre que l’espérance chrétienne n’est pas seulement une respiration personnelle, individuelle, mais communautaire, ecclésiale.
C’est pourquoi le regard est tout de suite élargi par Paul à toutes les réalités qui composent la communauté chrétienne, demandant de prier les uns pour les autres et de se soutenir mutuellement. Non pas seulement nous aider dans le besoin, dans les nombreux besoins de la vie quotidienne, mais nous aider dans l’espérance, nous soutenir dans l’espérance. Et il commence en faisant référence à ceux auxquels sont confiées la responsabilité et la direction pastorale : ce sont les premiers à être appelés à alimenter l’espérance, et ceci non pas parce qu’ils sont meilleurs que les autres, mais en vertu d’un ministère divin qui va bien au-delà de leurs forces. Pour cette raison, ils ont plus que jamais besoin du respect, de la compréhension et du soutien bénévole de tous.
L’attention est ensuite portée sur les frères qui risquent davantage de perdre l’espérance, de tomber dans le désespoir. Il fait référence à ceux qui sont découragés, à ceux qui sont faibles, à ceux qui se sentent abattus par le poids de la vie et de leurs fautes, et qui ne parviennent plus à se relever. Dans ces cas, la proximité et la chaleur de toute l’Église doivent se faire encore plus intenses et pleines d’amour et doivent assumer la forme délicate de la compassion, qui n’est pas de la commisération : la compassion consiste à endurer avec l’autre, souffrir avec l’autre, m’approcher de celui qui souffre. Un mot, une caresse, mais qui vient du cœur, voilà la compassion. L’espérance chrétienne ne peut se passer de la charité authentique et concrète.
Ensuite, ce témoignage ne reste pas enfermé dans les frontières de la communauté chrétienne : il résonne aussi de toute sa vigueur à l’extérieur, dans le contexte social et civil, comme un appel à ne pas créer des murs mais des ponts, à ne pas rendre le mal pour le mal, à vaincre le mal par le bien, l’offense par le pardon - le chrétien ne peut jamais dire : Tu me le paieras ! Jamais ! Ce n’est pas un geste chrétien : l’offense est vaincue par le pardon. Vivre en paix avec tous, voilà l’Église ! Et toutes ces attitudes concrétisent l’espérance chrétienne en assumant les traits forts et en même temps tendres de l’amour : l’amour est fort et tendre, et c’est ce qui est beau.
On comprend alors qu’on n’apprend pas à espérer seul. Personne n’apprend à espérer seul. Ce n’est pas possible. Pour être alimentée, l’espérance a nécessairement besoin d’un “corps“ dans lequel les différents membres se soutiennent et se raniment mutuellement. Cela veut donc dire que si nous espérons, c’est parce que beaucoup de nos frères et sœurs nous ont enseigné à espérer, et ont gardé vivante leur espérance. Et parmi ceux-ci, on distingue les petits, les pauvres, les simples, les personnes marginalisées. Ce sont ces frères qui nous donnent le plus beau témoignage, le plus fort, parce qu’ils demeurent fermes dans leur confiance dans le Seigneur, sachant qu’au-delà de la tristesse, de l’oppression, et du caractère inéluctable de la mort, la dernière parole sera la Sienne, et ce sera une parole de miséricorde, de vie et de paix. Celui qui espère, espère entendre un jour cette parole : Viens, viens à moi, mon frère ! Viens, viens à moi, ma sœur, pour toute l’éternité.
Chers amis, si, comme nous l’avons dit, la demeure naturelle de l’espérance est un “corps“ solidaire, dans le cas de l’espérance chrétienne ce corps est l’Église, et le souffle vital, l’âme de cette espérance est le Saint Esprit. Sans le Saint Esprit, on ne peut avoir l’espérance. Voilà alors pourquoi l’apôtre Paul nous invite à la fin à l’invoquer continuellement. Il est plus difficile d’espérer que de croire, c’est plus difficile, mais quand le Saint Esprit habite en nos cœurs, il nous fait comprendre que nous ne devons pas craindre, que le Seigneur est proche et prend soin de nous. Et c’est lui qui, dans une Pentecôte pérenne, modèle nos communautés comme des signes vivants d’espérance pour la famille humaine.

Catéchèse du mercredi 8 février 2017




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