18 février 2017

Du Pape François




Dieu m’aime !




Dans la Lettre aux Romains, l’apôtre Paul nous surprend dans la mesure où, au moins deux fois, il nous exhorte à nous vanter. De quoi peut-il être juste de se vanter ?
Paul nous invite d’abord à nous vanter de l’abondance de la grâce dont nous sommes pénétrés en Jésus Christ, par la foi. Il veut nous faire comprendre que si nous apprenons à tout lire avec la lumière du Saint Esprit, nous nous apercevons que tout est grâce, tout est don ! Si nous regardons attentivement l’histoire, tout comme notre vie, ce n’est pas seulement nous qui agissons, mais c’est avant tout Dieu. C’est lui le protagoniste absolu qui crée toute chose comme un don d’amour, qui a tissé la trame de son dessein de salut, et qui le mène à son achèvement pour nous par son Fils Jésus.
À nous, il est demandé de reconnaître tout cela, de l’accueillir avec gratitude et d’en faire un motif de louange, de bénédiction et de grande joie. Si nous le faisons, nous sommes en paix avec Dieu, et nous faisons l’expérience de la liberté. Et cette paix s’étend ensuite à tous les domaines et à toutes les relations de notre vie : nous sommes en paix avec nous-mêmes, nous sommes en paix en famille, dans notre communauté, au travail, et avec les personnes que nous rencontrons tous les jours sur notre chemin.
Mais Paul exhorte aussi à se vanter dans les tribulations. Ce n’est pas facile à comprendre. Ça nous est plus difficile et peut sembler ne rien avoir à faire avec l’état de paix que nous venons de décrire. Et pourtant, cela en constitue le fondement le plus authentique, le plus vrai. En effet, la paix que le Seigneur nous offre et nous garantit ne doit pas être comprise comme l’absence de préoccupations, de déceptions, de manques, de motifs de souffrance. S’il en était ainsi, le moment où nous réussirions à rester dans la paix finirait rapidement, et nous tomberions inévitablement dans le découragement.
En revanche, la paix qui jaillit de la foi est un don : c’est la grâce qui nous fait expérimenter que Dieu nous aime, et qu’il est toujours à nos côtés, qu’il ne nous laisse pas un seul moment dans notre vie. Et comme l’affirme l’apôtre, c’est ce qui génère la patience, parce que nous savons que même dans les moments les plus durs et bouleversants, la miséricorde et la bonté du Seigneur sont plus grandes que tout, et que rien ne nous arrachera de ses mains et de la communion avec lui.
Voici donc pourquoi l’espérance chrétienne est solide, voilà pourquoi elle ne déçoit pas, et que jamais elle ne déçoit : « L’espérance ne déçoit pas » ! Elle n’est pas fondée sur ce que nous pouvons faire ou être, ni même sur ce en quoi nous pouvons croire. Son fondement, le fondement de l’espérance chrétienne, c’est ce qu’il y a de plus fidèle et de plus sûr : l’amour que Dieu lui-même nourrit pour chacun de nous.
C’est facile de dire : Dieu nous aime - et nous le disons tous. Mais chacun de nous est-il capable de dire : Je suis sûr que Dieu m’aime ? Ce n’est pas si facile à dire, mais c’est vrai. C’est un bon exercice que de se dire : Dieu m’aime. C’est la racine de notre sécurité, la racine de l’espérance, et le Seigneur a répandu abondamment dans nos cœurs l’Esprit – qui est l’amour de Dieu – comme celui qui nous confirme, nous conforte, qui nourrit en nous la foi et maintient vivante cette espérance et cette sécurité : Dieu m’aime.
En ce moment difficile ? – Dieu m’aime ! Et moi, qui ai fait telle bêtise ? – Dieu m’aime ! Cette sécurité, personne ne nous l’enlève, et nous devons le répéter comme une prière : Dieu m’aime ! Je suis sûr que Dieu m’aime, je suis sure que Dieu m’aime !
Maintenant, nous comprenons pourquoi l’apôtre Paul nous exhorte à nous vanter : Je me vante de l’amour de Dieu parce qu’il m’aime. L’espérance qui nous a été donnée ne nous sépare pas des autres, et elle nous pousse encore moins à les discréditer ou à les marginaliser. Il s’agit au contraire d’un don extraordinaire dont nous sommes appelés à nous faire les “canaux“, avec humilité et simplicité, pour tous. Et alors notre fierté la plus grande sera d’avoir pour Père un Dieu qui ne fait pas de préférences, qui n’exclut personne, mais qui ouvre sa maison à tous les êtres humains, à commencer par les derniers et ceux qui sont loin, pour qu’étant ses enfants, nous apprenions à nous consoler et à nous soutenir les uns les autres.

Et n’oubliez pas : « L’espérance ne déçoit pas » !

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