12 mars 2017

Du Pape François


On triomphe du mal par le bien




Il y a un seul et même message dans les lectures de ce jour. Dans la première lecture, le Seigneur nous dit : « Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint » (Lv 19,2). C’est Dieu le Père qui parle. Et l’Évangile se termine par cette parole de Jésus : « Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5,48). C’est la même chose, c’est le programme de vie : soyez saints parce qu’Il est saint, soyez parfaits parce que Lui est parfait. Vous allez me demander : Mais père, quel est le chemin pour devenir des saints ? Jésus l’explique bien dans l’Évangile, il l’explique de manière concrète.
« Moi je vous dis de ne pas riposter au méchant » (Mt 5,38-39) - autrement dit pas de vengeance. Si j’ai du ressentiment dans le cœur pour quelque chose que quelqu’un m’a fait, et que je veuille me venger, je m’éloigne du chemin qui conduit à la sainteté, donc pas de vengeance - “Tu me le payeras“, ce n’est pas dans le langage d’un chrétien. Pas de vengeance, pas de rancœur. “Cette voisine dit du mal de moi tous les jours. Moi aussi je dirai du mal d’elle !“ Eh bien non. Que dit le Seigneur ? Prie pour elle - Moi, je devrai prier pour elle ? - Oui, prie pour elle. C’est le chemin du pardon, de l’oubli des offenses. On triomphe du mal par le bien, on triomphe du péché avec cette générosité, avec cette force.
Le ressentiment, ce n’est pas bon. Nous voyons tous les jours, dans les infos à la télé et les journaux, ces massacres de gens, d’enfants… Que de haine ! Mais cette haine est la même, la même haine que celle que tu as dans ton cœur pour un tel ou une telle, pour tel ou tel parent, ou pour ta belle-mère, ou qui que ce soit d’autre. C’est la même haine. Elle est plus grande, mais c’est la même haine. Le ressentiment, l’envie de se venger – “Tu me le paieras !“ -, non, ce n’est pas chrétien.
La guerre commence dans l’amertume, dans la rancœur, dans l’envie de vengeance, de faire payer. Ça détruit les familles, ça détruit les amitiés, ça détruit les quartiers, ça détruit tellement, tellement ! “Et que dois-je faire, Père, quand j’éprouve cela ?“ Jésus le dit : « Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent » (Mt 5,44). - Prier pour celui qui m’a fait du mal ? - Oui, pour qu’il change de vie, pour que le Seigneur lui pardonne.
Je vous suggère de commencer à petite échelle. Nous savons tous si quelqu’un dit du mal sur nous, nous le savons tous. Eh bien commençons petit. Je sais que cet homme m’a calomnié, a dit de mauvaises choses sur moi. Eh bien prends une minute, adresse-toi à Dieu le Père : “Cet homme, ou cette femme, est Ton fils, Ta fille : change son cœur. Bénis-le, bénis-la“. C’est ce qui s’appelle prier pour quelqu’un qui ne nous aime pas, « prier pour nos ennemis ». Du ressentiment restera peut-être en nous, mais nous prenons le chemin de ce Dieu si bon, miséricordieux, saint et parfait, qui fait lever le soleil sur les méchants et sur les bons. Il est pour tous, Il est bon pour tous, et nous devons être bons pour tous et prier pour ceux qui ne sont pas bons, pour tous.
La prière est un antidote contre la haine, contre les guerres, ces guerres qui commencent à la maison, qui commencent dans les quartiers, qui commencent dans les familles… Si je sais que quelqu’un me veut du mal, ne m’aime pas, je dois prier spécialement pour lui. La prière est puissante, la prière triomphe du mal, la prière amène la paix.
Je vous demande, s’il vous plait, de faire cette expérience : tous les jours une prière. “Ah, il ne m’aime pas, mais, Seigneur, je t’en prie… “ Une par jour. Voilà comment nous prendrons ce chemin vers la sainteté et la perfection.


Homélie du dimanche 19.2.2017 à la paroisse romaine Santa Maria Josefa del Cuore di Gesù


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