7 mai 2017

Du Pape François

Nous sommes aimés et accompagnés par notre Père


« Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde », nous dit Jésus (Mt 28,20). Ces dernières paroles de l’Évangile de Matthieu rappellent l’annonce prophétique que nous trouvons au début de ce même Évangile : « On lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : Dieu-avec-nous » (Mt 1,23 ; cf. Is 7,14). Dieu sera avec nous tous les jours, jusqu’à la fin du monde, Jésus marchera avec nous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.
Tout l’Évangile est renfermé dans ces deux paroles : elles communiquent le mystère de Dieu dont le nom, dont l’identité est d’être-avec. Dieu n’est pas un Dieu isolé, c’est un Dieu-avec, et en particulier avec nous, c’est-à-dire avec la créature humaine. Notre Dieu n’est pas un Dieu absent, séquestré dans un ciel très lointain. Au contraire, il est un Dieu “passionné“ de l’homme, si tendrement aimant qu’il est incapable de se séparer de lui. Nous autres humains, nous sommes habiles à couper les liens et les ponts. Lui en revanche, non. Si notre cœur se refroidit, le sien reste toujours incandescent. Notre Dieu nous accompagne toujours, même si par mésaventure, nous devions l’oublier. Sur l’arête qui sépare l’incrédulité de la foi, une découverte est décisive : nous sommes aimés et accompagnés par notre Père, et il ne nous laisse jamais seuls.
Notre existence est un pèlerinage, un chemin. Notre âme est une âme pèlerine, et la Bible est pleine d’histoires de pèlerins et de voyageurs. La vocation d’Abraham commence par ce commandement : « Quitte ton pays » (Gn 12,1) - et le patriarche laisse ce bout de monde qu’il connaissait bien, et qui était un des berceaux de la civilisation de son époque. Tout allait contre le bien-fondé de ce voyage, et pourtant Abraham part.
Jusques à quand durera le souci de Dieu pour l’homme ? Jusques à quand le Seigneur Jésus qui marche avec nous aura-t-il soin de nous ? La réponse de l’Évangile ne laisse aucun doute : jusqu’à la fin du monde ! Les cieux passeront, la terre passera, les espérances humaines seront effacées. Mais la Parole de Dieu est plus grande que tout et ne passera pas, et Dieu est Dieu avec nous, Jésus est Dieu qui marche avec nous. Il n’y a pas un jour de notre vie où nous cesserons d’être objet de sollicitude pour le Cœur de Dieu, pas un jour. Il se préoccupe de nous et il marche avec nous. Et pourquoi le fait-il ? Simplement parce qu’il nous aime. Oui, il nous aime ! Et Dieu pourvoira assurément à tous nos besoins, il ne nous abandonnera pas au temps de l’épreuve et de l’obscurité. Cette certitude demande à être inscrite dans notre cœur pour ne jamais s’éteindre, et ça s’appelle la foi en la Providence. La proximité de Dieu, l’amour de Dieu, Dieu qui marche avec nous, ça s’appelle aussi la Providence de Dieu : il pourvoit à notre vie.
Parmi les symboles chrétiens de l’espérance, l’un me plaît beaucoup : c’est l’ancre ! Elle exprime le fait que notre espérance n’est pas vague, et il ne faut pas la confondre avec le sentiment changeant de celui qui veut améliorer les choses de ce monde de manière velléitaire, en s’appuyant uniquement sur la force de sa volonté. L’espérance chrétienne trouve sa racine non pas dans la tension vers l’avenir, mais dans l’assurance qui nous vient de ce que Dieu nous a promis et qu’il a réalisé en Jésus Christ. S’il nous a garanti qu’il ne nous abandonnerait jamais, si le début de toute vocation est un « Suis-moi ! » par lequel il nous assure de rester toujours devant nous, alors pourquoi craindre ? Avec cette promesse, les chrétiens peuvent aller partout. Même si nous traversons des portions du monde blessé, où les choses ne vont pas bien, nous faisons partie de ceux qui, là aussi, continuent d’espérer. Le psaume dit : « Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi » (Ps 23,4). C’est précisément là où l’obscurité se propage qu’il faut garder une lampe allumée.
Revenons à l’ancre : notre foi est une ancre plantée dans le ciel, notre vie est ancrée dans le ciel, et nous avançons parce que nous sommes sûrs que notre vie a une ancre dans le ciel, qui est la rive que nous atteindrons.
Le long du chemin, la promesse de Jésus « Je suis avec vous » nous garde debout, droits dans l’espérance, confiants que le Dieu bon est déjà au travail pour réaliser ce qui paraît humainement impossible, parce que l’ancre est déjà sur la plage du ciel.
Le saint peuple fidèle de Dieu, ce sont des personnes qui marchent, debout dans l’espérance. Et partout où elles vont, elles savent que l’amour de Dieu les a précédées : il n’y a pas de lieu dans le monde qui échappe à la victoire du Christ ressuscité, et la victoire du Christ ressuscité, c’est la victoire de l’amour.

Catéchèse du mercredi 26 avril 2017



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