14 octobre 2017

Du Pape François

Apportons le vin nouveau de la miséricorde



La liturgie du 27ème dimanche nous propose la parabole des vignerons auxquels le propriétaire confie la vigne qu’il a plantée, puis il s’en va (Mt 21,33-43). C’est ainsi que la loyauté de ces vignerons est mise à l’épreuve : la vigne leur est confiée, ils doivent la garder, la faire fructifier et remettre la récolte au propriétaire.
Une fois arrivé le temps de la vendange, le propriétaire envoie ses serviteurs recueillir les fruits, mais les vignerons adoptent une attitude possessive : ils se considèrent comme des propriétaires, et ils refusent de remettre la récolte. Ils maltraitent les serviteurs au point de les tuer. Le propriétaire se montre patient avec eux : il envoie d’autres serviteurs, plus nombreux que les premiers, mais le résultat est le même. À la fin, avec patience, il décide d’envoyer son propre fils, mais ces vignerons, prisonniers de leur comportement possessif, tuent aussi le fils, en pensant qu’ils auront ainsi l’héritage.
Pour faire comprendre comment Dieu répond aux refus opposés à son amour et à sa proposition d’alliance, le passage évangélique place sur les lèvres du propriétaire de la vigne une question : « Quand viendra le propriétaire de la vigne, que fera-t-il aux vignerons ? »
La déception de Dieu face au comportement mauvais des hommes n’est pas le dernier mot, et voilà la grande nouveauté du christianisme : Dieu, même déçu par nos erreurs et par nos péchés, ne manque pas de parole,  ne se ferme pas, et surtout ne se venge pas ! Frères et sœurs, Dieu ne se venge pas, Dieu aime, il ne se venge pas, et il nous attend pour nous pardonner, nous embrasser.
C’est par les “pierres rejetées“ - le Christ est la première pierre que les constructeurs ont rejetée -, c’est par les situations de faiblesse et de péché que Dieu continue à mettre en circulation le « vin nouveau » de sa vigne,  c’est-à-dire la miséricorde. Voilà le vin nouveau de la vigne du Seigneur : la miséricorde.
Il n’y a qu’un obstacle face à la volonté tenace et tendre de Dieu : notre arrogance et notre présomption - qui peut parfois aussi se transformer en violence ! Face à ces attitudes où là, on ne porte pas de fruit, la parole de Dieu conserve toute sa force de reproche et d’avertissement : « Le Royaume de Dieu vous sera enlevé et il sera donné à une peuple qui en produise des fruits ».
Il y a une urgence à répondre avec des fruits de bien à l’appel du Seigneur qui nous appelle à devenir sa vigne, et ça nous aide à comprendre ce qu’il y a de nouveau et d’original dans le christianisme : il n’est pas une somme de préceptes et de normes morales. Il est avant tout une proposition d’amour que Dieu, par Jésus, a faite et continue de faire à l’humanité. C’est une invitation à entrer dans cette histoire d’amour, en devenant une vigne vivace et ouverte, riche en fruits et en espérance pour tous.
Une vigne fermée peut devenir sauvage et produire des raisins sauvages. Chers frères et sœurs, invoquons l’intercession de la Vierge Marie pour qu’elle nous aide à être partout, spécialement dans les périphéries de la société,  la vigne que le Seigneur a plantée pour le bien de tous, et à apporter le vin nouveau de la miséricorde du Seigneur.


Angélus du 8 octobre 2017

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