Apportons
le vin nouveau de la miséricorde
La
liturgie du 27ème dimanche nous propose la parabole des vignerons
auxquels le propriétaire confie la vigne qu’il a plantée, puis il
s’en va (Mt 21,33-43). C’est ainsi que la loyauté de ces
vignerons est mise à l’épreuve : la vigne leur est confiée,
ils doivent la garder, la faire fructifier et remettre la récolte au
propriétaire.
Une fois
arrivé le temps de la vendange, le propriétaire envoie ses
serviteurs recueillir les fruits, mais les vignerons adoptent une
attitude possessive : ils se considèrent comme des
propriétaires, et ils refusent de remettre la récolte. Ils
maltraitent les serviteurs au point de les tuer. Le propriétaire se
montre patient avec eux : il envoie d’autres serviteurs, plus
nombreux que les premiers, mais le résultat est le même. À la fin,
avec patience, il décide d’envoyer son propre fils, mais ces
vignerons, prisonniers de leur comportement possessif, tuent aussi le
fils, en pensant qu’ils auront ainsi l’héritage.
Pour faire
comprendre comment Dieu répond aux refus opposés à son amour et à
sa proposition d’alliance, le passage évangélique place sur les
lèvres du propriétaire de la vigne une question : « Quand
viendra le propriétaire de la vigne, que fera-t-il aux vignerons ? »
La
déception de Dieu face au comportement mauvais des hommes n’est
pas le dernier mot, et voilà la grande nouveauté du christianisme :
Dieu,
même déçu par nos erreurs et par nos péchés, ne manque pas de
parole, ne se ferme pas,
et surtout ne se venge pas !
Frères et sœurs, Dieu ne se venge pas, Dieu
aime, il ne se venge pas, et il
nous attend pour nous pardonner, nous embrasser.
C’est
par les “pierres rejetées“ - le Christ est la première pierre
que les constructeurs ont rejetée -, c’est
par les situations de faiblesse et
de péché
que Dieu continue à mettre en
circulation le « vin nouveau » de sa vigne,
c’est-à-dire la miséricorde.
Voilà le vin nouveau de la vigne du Seigneur : la miséricorde.
Il n’y a
qu’un obstacle face à la volonté tenace et tendre de Dieu : notre
arrogance et notre présomption - qui peut parfois aussi se
transformer en violence ! Face à ces attitudes où là, on ne
porte pas de fruit, la parole de Dieu conserve toute sa force de
reproche et d’avertissement : « Le Royaume de Dieu vous
sera enlevé et il sera donné à une peuple qui en produise des
fruits ».
Il y a une
urgence
à répondre avec des fruits de bien
à l’appel du Seigneur qui nous appelle
à devenir sa vigne, et ça nous
aide à comprendre ce qu’il y a de nouveau et d’original dans le
christianisme : il n’est pas une somme de préceptes et de
normes morales. Il est avant tout une proposition
d’amour que Dieu, par Jésus, a
faite et continue de faire à l’humanité. C’est une invitation
à entrer dans cette histoire d’amour,
en devenant une vigne vivace
et ouverte,
riche en fruits
et en espérance
pour tous.
Une vigne
fermée peut devenir sauvage et produire des raisins sauvages. Chers
frères et sœurs, invoquons l’intercession de la Vierge Marie pour
qu’elle nous aide à être partout, spécialement dans les
périphéries de la société, la vigne que le Seigneur a
plantée pour le bien de tous, et à apporter
le vin nouveau de la miséricorde du Seigneur.
Angélus
du 8 octobre 2017
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