28 octobre 2017

Du Pape François

Le paradis ? L’étreinte avec Dieu…


Le mot « Paradis » est l’un des derniers mots prononcés par Jésus sur la croix, adressé au bon larron. Arrêtons-nous un instant sur ce moment. Sur la croix, Jésus n’est pas seul : à côté de lui, à droite et à gauche, il y a deux malfaiteurs. Peut-être qu’en passant devant ces trois croix hissées sur le Golgotha, quelqu’un a poussé un soupir de soulagement en pensant que la justice était enfin rendue, en mettant à mort ce genre de personnes.
À côté de Jésus, il y a aussi quelqu’un qui s’avoue coupable : quelqu’un qui reconnaît avoir mérité ce terrible supplice. Nous l’appelons le “bon larron“ qui, s’opposant à l’autre, dit : Nous, nous recevons ce que nous avons mérité par nos actions (Lc 23,41).
Sur le Calvaire, Jésus est allé à l’extrême de son incarnation, de sa solidarité avec nous, pécheurs. Là se réalise ce que le prophète Isaïe avait dit du Serviteur souffrant : « il a été compté avec les pécheurs » (Is 53,21 ; cf. Lc 22,37).
C’est là, sur le Calvaire, que Jésus a son dernier rendez-vous avec un pécheur, pour lui ouvrir tout grand à lui aussi les portes de son Royaume. C’est intéressant : c’est la seule fois que le mot « paradis » apparaît dans les Évangiles. Jésus le promet à un “pauvre diable“ qui, sur le bois de la croix, a eu le courage de lui adresser la plus humble des demandes : « Souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume » (Lc 23,42). Il n’a pas de bonnes œuvres à faire valoir, il n’a rien, mais il se confie à Jésus, qu’il reconnaît innocent, bon, si différent de lui (v.41). Cette parole d’humble repentance est suffisante pour toucher le cœur de Jésus.
Le bon larron nous rappelle notre véritable condition devant Dieu : que nous sommes ses enfants, qu’il éprouve de la compassion pour nous, qu’il est désarmé chaque fois que nous lui manifestons notre attente de son amour. Dans les chambres de tant d’hôpitaux ou dans les cellules des prisons, ce miracle se répète d’innombrables fois : il n’y a pas une personne, aussi mal ait-elle vécu, à qui il ne reste que le désespoir et à qui la grâce soit interdite. Devant Dieu, nous nous présentons tous les mains vides, un peu comme le publicain de la parabole qui s’était arrêté pour prier au fond du temple (cf. Lc 18,13). Et chaque fois qu’un homme, faisant le dernier examen de conscience de sa vie, découvre que les manques dépassent de beaucoup les œuvres de bien, il ne doit pas se décourager, mais se confier à la miséricorde de Dieu. Et cela nous donne de l’espérance, cela nous ouvre le cœur !
Dieu est Père et il attend notre retour, jusqu’au bout. Et lorsque le fils prodigue de retour commence à confesser ses fautes, son père lui ferme la bouche en l’embrassant (cf. Lc 15,20). Voilà Dieu : c’est comme cela qu’il nous aime !
Le paradis n’est pas un lieu de conte de fée, et encore moins un jardin enchanté. Le paradis est l’étreinte avec Dieu, Amour infini, et nous y entrons grâce à Jésus, qui est mort sur la croix pour nous. Là où est Jésus, se trouvent la miséricorde et le bonheur. Sans lui, se trouvent le froid et les ténèbres. À l’heure de la mort, le chrétien redit à Jésus : « Souviens-toi de moi ». Et même si plus personne ne se souvenait de nous, Jésus est là, à côté de nous. Il veut nous emmener dans le lieu le plus beau qui existe. Il veut nous y emmener avec ce peu ou beaucoup de bien qu’il y a eu dans notre vie, pour que rien ne soit perdu de ce qu’il avait déjà racheté. Et dans la maison du Père, il emportera aussi tout ce qui, en nous, a encore besoin de rachat : les manques et les erreurs d’une vie entière. C’est cela, le but de notre existence : que tout s’accomplisse et soit transformé en amour.
Si nous croyons cela, la mort cesse de nous faire peur et nous pouvons même espérer partir de ce monde de manière sereine, avec une grande confiance. Celui qui a connu Jésus ne craint plus rien. Et nous pourrons redire nous aussi les paroles du vieillard Siméon, lui aussi béni par sa rencontre avec le Christ après une vie entière consumée dans l’attente : « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu le salut » (Lc 2,29-30).
Et à cet instant, enfin, nous n’aurons plus besoin de rien, nous ne verrons plus de manière confuse. Nous ne pleurerons plus inutilement parce que tout est passé, même les prophéties, même la connaissance. Mais l’amour, non, il demeure. Parce que « l’amour ne passera jamais » (1 Cor 13,8).

Catéchèse du mercredi 25 octobre 2017



2 commentaires:

  1. De tout coeur MERCI pour la retranscription de ces précieuses paroles qui nourrissent mon âme assoiffée :-)

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  2. Merci Celia pour votre commentaire, cela nous fait bien plaisir de savoir que cette publication hebdomadaire réchauffe les âmes !


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