8 septembre 2018

Du Pape François


Prends-Moi sur toi parce que Je t’ai pris sur Moi



Il est dit dans le livre de l’Exode : « Tu n’invoqueras pas en vain le nom du Seigneur ton Dieu » (Ex 20,7). Littéralement, en hébreu comme en grec, l’expression traduite par invoquer est : « Tu ne prendras pas sur toi, tu ne te chargeras pas », et l’expression « en vain » veut dire : « à vide, vainement ». Elle fait référence à une enveloppe vide, à une forme privée de contenu. C’est la caractéristique de l’hypocrisie, du formalisme et du mensonge, d’un usage de paroles ou du nom de Dieu qui est vide, sans vérité.
Le nom, dans la Bible, dit la vérité intime des choses, et surtout des personnes. Le nom représente souvent la mission. Par exemple, Abraham dans la Genèse et Simon Pierre dans les Évangiles reçoivent un nom nouveau pour indiquer le changement de direction de leur vie. Et connaître vraiment le nom de Dieu conduit à la transformation de sa propre vie : à partir du moment où Moïse connaît le nom de Dieu, son histoire change.
Le nom de Dieu, dans les rites hébraïques, est proclamé solennellement le Jour du Grand Pardon et le peuple est pardonné parce que, par le nom, on est en contact avec la vie même de Dieu qui est miséricorde.
Alors « prendre sur soi le nom de Dieu » veut dire assumer sur soi sa réalité, entrer dans une relation forte, dans une relation étroite avec lui. Pour nous, chrétiens, ce commandement est un rappel à nous souvenir que nous sommes baptisés « au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit », comme nous l’affirmons chaque fois que nous faisons sur nous le signe de croix, pour vivre nos actions quotidiennes en communion sincère et réelle avec Dieu, c’est-à-dire dans son amour. Et à ce propos, je voudrais redire encore une fois : enseignez aux enfants à faire le signe de croix, comme leur premier acte de foi d’enfants.
Prendre sur soi le nom de Dieu, c’est risquer notre existence avec le Seigneur en qui se trouve la vie. Si se multiplient les chrétiens qui prennent sur eux le nom de Dieu sans fausseté - en pratiquant ainsi la première demande du Notre Père, « que ton nom soit sanctifié » - l’annonce de l’Église est davantage écoutée et devient plus crédible. Si notre vie concrète manifeste le nom de Dieu, on voit comme le baptême est beau et le grand don qu’est l’Eucharistie, l’union sublime qui existe entre notre corps et le Corps du Christ : le Christ en nous et nous en lui ! Unis !
Depuis la Croix du Christ, personne ne peut se mépriser soi-même et mal penser de sa propre existence. Personne et jamais, quoi que nous ayons fait, parce que le nom de chacun de nous est sur les épaules du Christ. C’est lui qui nous porte ! Ça vaut la peine de prendre sur soi le nom de Dieu parce que lui-même s’est chargé de notre nom jusqu’au bout, y compris du mal qui est en nous. Il s’en est chargé pour nous pardonner, pour mettre son amour dans notre cœur, c’est pourquoi Dieu proclame, dans ce commandement : « Prends-moi sur toi, parce que je t’ai pris sur moi ».
Dans n’importe quelle situation, nous pouvons tous invoquer le saint nom du Seigneur, qui est amour fidèle et miséricordieux. Dieu ne dira jamais non à un cœur qui l’invoque sincèrement.

Audience du 22 août 2018



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