Prends-Moi
sur toi parce que Je t’ai pris sur Moi
Il est dit dans le
livre de l’Exode : « Tu n’invoqueras pas en vain le
nom du Seigneur ton Dieu » (Ex 20,7). Littéralement, en hébreu
comme en grec, l’expression traduite par invoquer est : « Tu
ne prendras pas sur toi, tu ne te chargeras pas », et
l’expression « en vain » veut dire : « à
vide, vainement ». Elle fait référence à une enveloppe vide,
à une forme privée de contenu. C’est la caractéristique de
l’hypocrisie, du formalisme et du mensonge, d’un usage de paroles
ou du nom de Dieu qui est vide, sans vérité.
Le nom, dans la Bible,
dit la vérité intime des choses, et surtout des personnes.
Le nom représente souvent la mission. Par exemple, Abraham
dans la Genèse et Simon Pierre dans les Évangiles reçoivent un nom
nouveau pour indiquer le changement de direction de leur vie. Et
connaître vraiment le nom de Dieu conduit à la
transformation de sa propre vie : à partir du moment où
Moïse connaît le nom de Dieu, son histoire change.
Le nom de Dieu, dans
les rites hébraïques, est proclamé solennellement le Jour du Grand
Pardon et le peuple est pardonné parce que, par le nom, on
est en contact avec la vie même de Dieu qui est miséricorde.
Alors « prendre
sur soi le nom de Dieu » veut dire assumer sur soi sa réalité,
entrer dans une relation forte, dans une relation étroite
avec lui. Pour nous, chrétiens, ce commandement est un rappel à
nous souvenir que nous sommes baptisés « au nom du Père et du
Fils et du Saint-Esprit », comme nous l’affirmons chaque fois
que nous faisons sur nous le signe de croix, pour vivre nos actions
quotidiennes en communion sincère et réelle avec Dieu, c’est-à-dire
dans son amour. Et à ce propos, je voudrais redire encore une fois :
enseignez aux enfants à faire le signe de croix, comme leur premier
acte de foi d’enfants.
Prendre sur soi le nom
de Dieu, c’est risquer notre existence avec le Seigneur en qui se
trouve la vie. Si se multiplient les chrétiens qui prennent sur eux
le nom de Dieu sans fausseté - en pratiquant ainsi la première
demande du Notre Père, « que ton nom soit sanctifié » -
l’annonce de l’Église est davantage écoutée et devient plus
crédible. Si notre vie concrète manifeste le nom de Dieu, on
voit comme le baptême est beau et le grand don qu’est
l’Eucharistie, l’union sublime qui existe entre notre corps et le
Corps du Christ : le Christ en nous et nous en lui ! Unis !
Depuis la Croix du
Christ, personne ne peut se mépriser soi-même et mal penser de sa
propre existence. Personne et jamais, quoi que nous ayons fait, parce
que le nom de chacun de nous est sur les épaules du
Christ. C’est lui qui nous porte ! Ça vaut la peine de
prendre sur soi le nom de Dieu parce que lui-même s’est chargé de
notre nom jusqu’au bout, y compris du mal qui est en nous. Il s’en
est chargé pour nous pardonner, pour mettre son amour dans notre
cœur, c’est pourquoi Dieu proclame, dans ce commandement :
« Prends-moi sur toi, parce que je t’ai pris sur
moi ».
Dans n’importe quelle
situation, nous pouvons tous invoquer le saint nom du Seigneur, qui
est amour fidèle et miséricordieux. Dieu ne dira jamais non à un
cœur qui l’invoque sincèrement.
Audience
du 22 août 2018
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