15 décembre 2018

Du Pape François


Me voici !

La Parole de Dieu d’aujourd’hui nous présente une alternative. Dans la première lecture, il y a l’homme qui à l’origine a dit non à Dieu, et dans l’Évangile, il y a Marie qui, à l’Annonciation, dit oui à Dieu. Dans les deux lectures, c’est Dieu qui cherche l’homme. Mais dans le premier cas, après le péché, il se rend auprès d’Adam et lui demande : « Où es-tu? » (Gn 3,9), et il répond: « Je me suis caché » (v. 10). Dans le second cas, au contraire, il va à Marie, sans péché, qui répond: « Voici la servante du Seigneur » (Lc 1,38). « Me voici », c’est l’opposé de « Je me suis caché ». Le « me voici » ouvre à Dieu, tandis que le péché ferme, isole, fait rester seul avec soi-même.
« Me voici », c’est le mot clé de la vie. Il marque le passage d’une vie horizontale, centrée sur soi et sur ses besoins, à une vie verticale, élancée vers Dieu. « Me voici », c’est être disponible pour le Seigneur, c’est le remède à l’égoïsme, c’est l’antidote d’une vie insatisfaite à laquelle il manque toujours quelque chose. « Me voici », c’est le remède au vieillissement du péché, c’est la thérapie pour rester jeune intérieurement. « Me voici », c’est croire que Dieu compte plus que mon ‘moi’. C’est choisir de parier sur le Seigneur, docile à ses surprises. C’est pourquoi lui dire « Me voici », c’est le plus grand éloge que nous puissions lui offrir. Pourquoi ne pas commencer la journée comme ça par un « Me voici, Seigneur » ? Ce serait beau de dire tous les matins : « Me voici Seigneur : aujourd’hui que ta volonté soit faite en moi ».
Marie ajoute: « Qu’il m’advienne selon ta parole ». Elle ne dit pas: « advienne selon moi », mais « selon toi ». Elle ne pose pas de limites à Dieu, elle ne pense pas : « Je me dédie un peu à lui, je me dépêche, et ensuite je fais ce que je veux ». Non, Marie n’aime pas le Seigneur quand cela lui va, par à-coups. Elle vit en faisant confiance à Dieu en tout et pour tout. Voilà le secret de la vie. Il peut tout celui qui fait confiance à Dieu en tout.
Le Seigneur, chers frères et sœurs, souffre lorsque nous lui répondons comme Adam : « J’ai peur et je me suis caché ». Dieu est le Père, le plus tendre des pères, et il désire la confiance de ses enfants. Combien de fois au contraire, nous le soupçonnons - oui, nous soupçonnons Dieu ! Nous pensons qu’il peut nous envoyer quelque épreuve, nous priver de liberté, nous abandonner… C’est une grande tromperie, c’est la tentation des origines, la tentation du diable : inspirer la méfiance envers Dieu. Marie surmonte cette première tentation par son « Me voici ». Et aujourd’hui, nous regardons la beauté de la Vierge Marie qui est née et a vécu sans péché, toujours docile et transparente pour Dieu.
Cela ne signifie pas que la vie a été facile pour elle, non. Mais Marie fait passer la confiance en Dieu avant les problèmes. L’ange l’a quittée, mais elle croit que Dieu est resté avec elle, en elle, et elle fait confiance. Elle fait confiance à Dieu. Elle est sûre qu’avec le Seigneur tout ira bien, même si c’est d’une manière inattendue.
Voilà l’attitude sage : ne pas vivre en dépendant des problèmes - à peine l’un est fini que l’autre se présente ! Mais faire confiance à Dieu en s’en remettant à Lui chaque jour : « Me voici ». « Me voici », c’est la parole à prononcer, « Me voici », c’est notre prière.
Demandons à l’Immaculée d’avoir la grâce de vivre ainsi.

Angélus du dimanche 9 décembre 2018


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