Du Pape François

L’Avent

Aujourd’hui commence l’Avent, le temps liturgique qui nous prépare à Noël en nous invitant à lever les yeux et à ouvrir notre cœur pour accueillir Jésus. Pendant l’Avent, nous ne vivons pas seulement l’attente de Noël. Nous sommes également invités à réveiller l’attente du retour glorieux du Christ quand il reviendra à la fin des temps, et à nous préparer à la rencontre finale avec lui par des choix cohérents et courageux.

Nous faisons mémoire de Noël, nous attendons le retour glorieux du Christ, et aussi notre rencontre personnelle, le jour où le Seigneur nous appellera. Pendant ces quatre semaines, nous sommes appelés à sortir d’un mode de vie routinier, et à nous ouvrir. L’évangile de ce dimanche (Lc 21, 25… 36) nous avertit de ne pas nous laisser oppresser par un mode de vie égocentrique et par des rythmes convulsifs des journées. « Soyez vigilants, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les distractions, l’ivresse, et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe pas sur vous à l’improviste, nous dit Jésus. Veillez et priez en tout temps ».

Rester éveillés, et prier : voilà comment vivre ce temps à partir d’aujourd’hui, jusqu’à Noël. Le sommeil intérieur vient du fait de toujours tourner autour de nous-mêmes et de rester bloqués, enfermés dans notre propre vie avec ses problèmes, ses joies et ses douleurs, mais de toujours tourner autour de nous-mêmes. Ça fatigue, ça ennuie, et ça ferme à l’espérance. Voilà la racine de la torpeur et de la paresse dont parle l’Evangile. L’Avent nous invite à la vigilance, à regarder en dehors de nous-mêmes, à élargir notre esprit et notre cœur pour nous ouvrir aux besoins des gens, de nos frères. C’est un temps opportun pour ouvrir notre cœur, pour nous poser des questions concrètes sur comment et pour qui nous dépensons notre vie.

La deuxième attitude pour bien vivre le temps de l’attente du Seigneur c’est celle de la prière. « Levez-vous et relevez la tête, car votre libération est proche », avertit l’Evangile de Luc. Il s’agit de se lever et de prier, en tournant nos pensées et nos cœurs vers Jésus qui va venir. On se lève quand on attend quelque chose ou quelqu’un. Nous, nous attendons Jésus, nous voulons l’attendre dans la prière, qui est étroitement liée à la vigilance. Prier, attendre Jésus, s’ouvrir aux autres, être vigilants, pas fermés en nous-mêmes. Mais attention, si nous pensons à Noël dans un climat de consommation, ou je cherche ce que je peux acheter pour faire ceci ou cela, Jésus passera et nous le raterons. Nous attendons Jésus et nous voulons l’attendre dans la prière, qui est étroitement liée à la vigilance.

Quel est l’horizon de notre attente priante ? Dans la Bible  c’est surtout la voix des prophètes qui nous l’indique. Aujourd’hui, c’est celle de Jérémie, qui nous annonce : « Voici venir des jours où je réaliserai les promesses de bonheur que j’ai faites. Je ferai germer pour David un germe juste, qui exercera jugement et justice sur la terre » (Jr 33, 14-15).

Que la Vierge Marie, femme de l’attente et de la prière qui nous apporte Jésus, nous aide à fortifier notre espérance dans les promesses de son Fils Jésus, et qu’elle nous aide à découvrir qu’à travers le travail d’accouchement de l’histoire, Dieu reste fidèle et utilise même les erreurs humaines pour manifester sa miséricorde.

Angélus du dimanche 2 décembre 2018