23 mars 2019

Du Pape François


Que ta volonté soit faite




Nous poursuivons nos catéchèses sur le Notre Père et nous nous arrêtons aujourd’hui sur la troisième invocation : « Que ta volonté soit faite ». Il faut la lire en lien avec les deux premières - « que ton nom soit sanctifié » et « que ton règne vienne » -,  de sorte que l’ensemble forme un triptyque : « Que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, et que ta volonté soit faite ». Aujourd’hui, nous parlerons de la troisième.
Tout l’Évangile nous manifeste une inversion de perspective. Le pécheur Zachée monte sur un arbre parce qu’il veut voir Jésus, mais il ne sait pas que bien avant, Dieu s’était mis à sa recherche. En arrivant, Jésus lui dit : « Zachée, descends vite : aujourd’hui, il faut que j’aille demeurer dans ta maison ». Et à la fin, il déclare : « En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Lc 19,5.10). Voilà la volonté de Dieu, celle pour laquelle nous prions afin qu’elle se fasse.
Quelle est la volonté de Dieu incarnée en Jésus ? Chercher et sauver ce qui est perdu. Et dans la prière, nous demandons que la recherche de Dieu aboutisse, que son dessein universel s’accomplisse, d’abord en chacun de nous et ensuite dans le monde entier. Dieu est à ma recherche - chacun de nous peut le dire : Dieu me cherche ! Il cherche chacun personnellement. Comme Dieu est grand, et que d’amour derrière tout cela !
Dieu n’est pas ambigu, il ne se cache pas derrière des énigmes, il n’a pas planifié l’avenir du monde d’une manière indéchiffrable. Non, il est clair. Dans la première lettre à Timothée, saint Paul écrit : « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (2,4). Voilà, sans l’ombre d’un doute, la volonté de Dieu : le salut de l’homme, des hommes, de chacun de nous. Avec son amour, Dieu frappe à la porte de notre cœur. Pourquoi ? Pour nous attirer, pour nous attirer à lui et nous faire avancer sur le chemin du salut. Dieu est proche de chacun de nous par son amour, pour nous prendre par la main et nous conduire au salut. Que d’amour derrière cela !
En priant « Que ta volonté soit faite », est-ce que nous sommes invités à courber servilement la tête, comme si nous étions des esclaves ? Non ! Dieu nous veut libres, et c’est notre amour pour lui qui nous libère. Le Notre Père est la prière des fils, et non des esclaves, mais des fils qui connaissent le cœur de leur Père, et qui sont certains de son dessein d’amour.
Gare à nous si, en prononçant ces paroles, nous haussions les épaules en signe de capitulation devant un destin qui nous répugne, et que nous ne parvenons pas à changer. Au contraire, c’est une prière pleine d’une confiance ardente en Dieu, qui veut pour nous le bien, la vie et le salut. Une prière courageuse, et même combattive, parce que dans le monde il y a tellement, il y a trop de réalités qui ne sont pas selon le plan de Dieu et nous les connaissons. En paraphrasant le prophète Isaïe, nous pourrions dire : Ici, Père, il y a la guerre, des abus de pouvoir, l’exploitation, mais nous savons que tu veux notre bien. C’est pourquoi nous te supplions : Que ta volonté soit faite ! Renverse Seigneur les plans du monde, transforme les épées en charrues et les lances en faucilles - que personne ne s’entraîne plus à l’art de la guerre ! (cf. Is 2,4). Dieu veut la paix.
Le Notre Père est une prière qui attise en nous l’amour même de Jésus pour la volonté du Père, une flamme qui pousse à transformer le monde par l’amour. Le chrétien ne croit pas en un “sort“ inéluctable. Il croit en un salut qui attend de se manifester dans la vie de chaque homme et de chaque femme, et de se réaliser dans l’éternité. Si nous prions, c’est parce que nous croyons que Dieu peut et veut transformer la réalité en étant vainqueur du mal par le bien, et ça a du sens d’obéir et de s’abandonner à ce Dieu, même à l’heure de l’épreuve la plus dure.
Quand Jésus a fait l’expérience de l’angoisse dans le Jardin de Gethsémani et qu’il a prié : « Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe. Cependant, que soit faite non pas ma volonté, mais la tienne » (Lc 22,42), Jésus était écrasé par le mal du monde, mais il s’est abandonné avec confiance à l’océan d’amour de la volonté du Père.
Les martyrs non plus, dans leur épreuve, ne recherchaient pas la mort : ils recherchaient ce qui est après la mort, la résurrection. Par amour, Dieu peut nous faire marcher sur des sentiers difficiles, expérimenter des blessures et des épines douloureuses, mais il ne nous abandonnera jamais. Il sera toujours avec nous, à nos côtés, en nous. Pour un croyant, plus qu’une espérance, c’est une certitude : Dieu est avec moi.
Catéchèse du mercredi 20 mars 2019


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