Que
ta volonté soit faite
Nous
poursuivons nos catéchèses sur le Notre Père et nous nous arrêtons
aujourd’hui sur la troisième invocation : « Que ta
volonté soit faite ». Il faut la lire en lien avec les deux
premières - « que ton nom soit sanctifié » et « que
ton règne vienne » -, de sorte que l’ensemble forme un
triptyque : « Que ton nom soit sanctifié, que ton règne
vienne, et que ta volonté soit faite ». Aujourd’hui, nous
parlerons de la troisième.
Tout
l’Évangile nous manifeste une inversion de perspective. Le pécheur
Zachée monte sur un arbre parce qu’il veut voir Jésus, mais il ne
sait pas que bien avant, Dieu s’était mis à sa recherche. En
arrivant, Jésus lui dit : « Zachée, descends vite :
aujourd’hui, il faut que j’aille demeurer dans ta maison ».
Et à la fin, il déclare : « En effet, le Fils de l’homme
est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Lc 19,5.10).
Voilà la volonté de Dieu, celle pour laquelle nous prions afin
qu’elle se fasse.
Quelle
est la volonté de Dieu incarnée en Jésus ? Chercher et sauver
ce qui est perdu. Et dans la prière, nous demandons que la recherche
de Dieu aboutisse, que son dessein universel s’accomplisse, d’abord
en chacun de nous et ensuite dans le monde entier. Dieu est à ma
recherche - chacun de nous peut le dire : Dieu me cherche !
Il cherche chacun personnellement. Comme Dieu est grand, et que
d’amour derrière tout cela !
Dieu
n’est pas ambigu, il ne se cache pas derrière des énigmes, il n’a
pas planifié l’avenir du monde d’une manière indéchiffrable.
Non, il est clair. Dans la première lettre à Timothée, saint Paul
écrit : « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et
parviennent à la connaissance de la vérité » (2,4). Voilà,
sans l’ombre d’un doute, la volonté de Dieu : le salut de
l’homme, des hommes, de chacun de nous. Avec son amour, Dieu frappe
à la porte de notre cœur. Pourquoi ? Pour nous attirer, pour
nous attirer à lui et nous faire avancer sur le chemin du salut.
Dieu est proche de chacun de nous par son amour, pour nous prendre
par la main et nous conduire au salut. Que d’amour derrière cela !
En
priant « Que ta volonté soit faite », est-ce que nous
sommes invités à courber servilement la tête, comme si nous étions
des esclaves ? Non ! Dieu nous veut libres, et c’est
notre amour pour lui qui nous libère. Le Notre Père est la prière
des fils, et non des esclaves, mais des fils qui connaissent le cœur
de leur Père, et qui sont certains de son dessein d’amour.
Gare
à nous si, en prononçant ces paroles, nous haussions les épaules
en signe de capitulation devant un destin qui nous répugne, et que
nous ne parvenons pas à changer. Au contraire, c’est une prière
pleine d’une confiance ardente en Dieu, qui veut pour nous le bien,
la vie et le salut. Une prière courageuse, et même combattive,
parce que dans le monde il y a tellement, il y a trop de réalités
qui ne sont pas selon le plan de Dieu et nous les connaissons. En
paraphrasant le prophète Isaïe, nous pourrions dire : Ici,
Père, il y a la guerre, des abus de pouvoir, l’exploitation, mais
nous savons que tu veux notre bien. C’est pourquoi nous te
supplions : Que ta volonté soit faite ! Renverse Seigneur
les plans du monde, transforme les épées en charrues et les lances
en faucilles - que personne ne s’entraîne plus à l’art de
la guerre ! (cf. Is 2,4). Dieu veut la paix.
Le
Notre Père est une prière qui attise en nous l’amour même de
Jésus pour la volonté du Père, une flamme qui pousse à
transformer le monde par l’amour. Le chrétien ne croit pas en un
“sort“ inéluctable. Il croit en un salut qui attend de se
manifester dans la vie de chaque homme et de chaque femme, et de se
réaliser dans l’éternité. Si nous prions, c’est parce que nous
croyons que Dieu peut et veut transformer la réalité en étant
vainqueur du mal par le bien, et ça a du sens d’obéir et de
s’abandonner à ce Dieu, même à l’heure de l’épreuve la plus
dure.
Quand
Jésus a fait l’expérience de l’angoisse dans le Jardin de
Gethsémani et qu’il a prié : « Père, si tu le veux,
éloigne de moi cette coupe. Cependant, que soit faite non pas ma
volonté, mais la tienne » (Lc 22,42), Jésus était écrasé
par le mal du monde, mais il s’est abandonné avec confiance à
l’océan d’amour de la volonté du Père.
Les
martyrs non plus, dans leur épreuve, ne recherchaient pas la mort :
ils recherchaient ce qui est après la mort, la résurrection. Par
amour, Dieu peut nous faire marcher sur des sentiers difficiles,
expérimenter des blessures et des épines douloureuses, mais il ne
nous abandonnera jamais. Il sera toujours avec nous, à nos côtés,
en nous. Pour un croyant, plus qu’une espérance, c’est une
certitude : Dieu est avec moi.
Catéchèse
du mercredi 20 mars 2019
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