Allez !
L’Évangile
de Luc nous montre Jésus qui envoie en mission soixante-douze
disciples, en plus des douze apôtres (cf. Lc 10, 1… 20). Le
chiffre 72 indique probablement toutes les nations, en effet, dans le
Livre de la Genèse, l’on mentionne 72 nations différentes, et cet
envoi préfigure la mission de l’Église d’annoncer l’Évangile
à tous les peuples. À ces disciples, Jésus dit : « La moisson est
abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître
de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson ».
Cette
demande de Jésus est toujours valide. Nous devons toujours prier le
« maître de la moisson », c’est-à-dire Dieu le Père,
pour qu’il envoie des ouvriers travailler à son domaine qui est le
monde. Et chacun de nous doit le faire avec un cœur ouvert, avec une
attitude missionnaire. Notre prière ne doit pas être limitée
seulement à nos besoins, à nos nécessités : une prière est
vraiment chrétienne si elle a aussi une dimension universelle.
En
envoyant les 72 disciples, Jésus leur donne des instructions
précises, qui expriment les caractéristiques de la mission. La
première, c’est : Priez ! La deuxième : Allez ! Et
puis : Ne portez ni bourse, ni sac, et dites : « Paix à cette
maison ». Restez dans cette maison, ne passez pas de maison en
maison, guérissez les malades qui s’y trouvent et dites-leur :
« Le règne de Dieu s’est approché de vous », et si
vous n’êtes pas accueillis, allez sur les places et prenez congé.
Ces
impératifs montrent que la mission se fonde sur la prière, qu’elle
est itinérante et non pas immobile. Qu’elle demande détachement
et pauvreté. Qu’elle apporte la paix et la guérison, signes de la
proximité du Royaume de Dieu. Qu’elle n’est pas prosélytisme,
mais annonce et témoignage, et qu’elle demande aussi la franchise
et la liberté évangélique de s’en aller, en soulignant la
responsabilité d’avoir rejeté le message du salut, mais sans
condamnations ni malédictions.
Si
elle est vécue en ces termes, la mission de l’Eglise sera
caractérisée par la joie : Les 72 disciples revinrent tout
joyeux, note l’évangéliste. Il ne s’agit pas d’une joie
éphémère, qui jaillit du succès de la mission, mais une joie
enracinée dans cette promesse de Jésus : « Vos noms sont
inscrits dans les cieux ». Par cette expression, il entend la joie
intérieure et indestructible qui naît de la conscience d’avoir
été appelés par Dieu à suivre son Fils, c’est-à-dire la joie
d’être ses disciples.
Aujourd’hui,
chacun de nous, ici sur cette place, peut penser au nom qu’il a
reçu au jour de son baptême : eh bien ce nom est « inscrit
dans les cieux », dans le Cœur de Dieu Père. C’est la joie
de ce don qui fait de tout disciple un missionnaire, quelqu’un qui
marche en compagnie du Seigneur Jésus, qui apprend de Lui à se
dépenser sans réserve pour les autres, libéré de lui-même et de
ses biens.
Invoquons
la protection maternelle de la Très Sainte Vierge Marie, pour
qu’elle soutienne en tout lieu la mission des disciples du Christ,
la mission d’annoncer à tous que Dieu nous aime et nous appelle à
faire partie de son Royaume.
Angélus
7 juillet 2019
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