28 septembre 2019

Du Pape François


L’obéissance de la foi


Nous poursuivons la catéchèse sur les Actes des apôtres. Devant l’interdiction des juifs d’enseigner au nom du Christ, Pierre et les apôtres répondent courageusement qu’ils ne peuvent pas obéir à ceux qui veulent mettre fin au voyage de l’Évangile dans le monde.
Les Douze montrent ainsi qu’ils possèdent cette « obéissance de la foi » qu’ils voudront par la suite susciter en tous les hommes (cf. Rm 1,5). À partir de la Pentecôte, en effet, ce ne sont plus des hommes “seuls“. Ils font l’expérience de cette synergie particulière qui les fait se décentrer d’eux-mêmes et leur fait dire : « Nous avec l’Esprit-Saint » (Ac 5,32) ou « l’Esprit Saint et nous-mêmes » (Ac 15,28). Ils sentent qu’ils ne peuvent pas dire « je » tout seul : ce sont des hommes décentrés d’eux-mêmes.
Forts de cette alliance, les apôtres ne se laissent intimider par personne et ils avaient un courage impressionnant ! Nous avions pensé qu’ils étaient lâches - ils se sont tous enfuis quand Jésus a été arrêté. Mais, de lâches qu’ils étaient, ils sont devenus tellement courageux ! Pourquoi ? Parce que l’Esprit Saint est avec eux, et c’est ce qui nous arrive aussi.
Si nous avons en nous l’Esprit Saint, nous aurons le courage d’aller de l’avant, le courage de gagner de nombreux combats, non pas par nous-mêmes, mais par l’Esprit Saint qui est avec nous. Ils ne font pas marche arrière, en témoins intrépides de Jésus ressuscité, comme les martyrs de tous les temps, y compris notre temps. Les martyrs donnent leur vie, ils ne cachent pas le fait qu’ils sont chrétiens. Pensons à ces coptes orthodoxes chrétiens, de vrais travailleurs, sur la plage de la Libye il y a quatre ans : ils ont tous été égorgés. Mais le dernier mot qu’ils prononçaient était « Jésus, Jésus ». Ils n’avaient pas vendu leur foi, parce que l’Esprit Saint était avec eux. Ce sont les martyrs d’aujourd’hui !
Les apôtres sont les “mégaphones“ de l’Esprit Saint, envoyés par le Ressuscité pour annoncer promptement et sans hésitation la Parole qui donne le salut. Et vraiment, leur détermination fait trembler le système religieux juif qui se sent menacé, et répond violemment par des condamnations à mort. La persécution des chrétiens est toujours la même : les personnes qui ne veulent pas le christianisme se sentent menacées, alors elles donnent la mort aux chrétiens.
Mais, au milieu du Sanhédrin, s’élève la voix différente d’un pharisien qui choisit de réfréner la réaction des siens : il s’appelle Gamaliel, un homme prudent, « docteur de la loi, honoré par tout le peuple ». À son école, saint Paul a appris à observer « la Loi de nos pères » (Ac 22,3). Gamaliel prend la parole et montre à ses frères comment exercer l’art du discernement face à des situations qui dépassent les schémas habituels.
En nommant certains personnages qui s’étaient fait passer pour le Messie, il montre que tout projet purement humain peut d’abord trouver des appuis, et faire naufrage ensuite, tandis que tout ce qui vient d’en-haut et qui porte la signature de Dieu est destiné à durer.
Les projets humains échouent toujours - ils ont un temps, comme nous. Pensez à tous les projets politiques, et combien ils changent d’un côté ou de l’autre, dans tous les pays. Pensez aux grands empires, pensez aux dictatures du siècle dernier : ils se sentaient très puissants, ils pensaient dominer le monde. Et puis, tout s’est écroulé. Pensez encore aujourd’hui, aux empires d’aujourd’hui : ils s’écrouleront si Dieu n’est pas avec eux, parce que la force que les hommes ont en eux-mêmes ne dure pas. Seule la force de Dieu dure.
Pensons à l’histoire des chrétiens, et aussi à l’histoire de l’Église, avec tant de péchés, tant de scandales, avec tant de choses tristes pendant ces deux millénaires. Et pourquoi ne s’est-elle pas écroulée ? Parce que Dieu est là. Nous sommes pécheurs, et bien souvent aussi nous sommes cause de scandale. Mais Dieu est avec nous. Et Dieu nous sauve en premier, et eux ensuite ; mais le Seigneur sauve toujours. La force est « Dieu avec nous ».
Demandons à l’Esprit Saint d’agir en nous pour que, personnellement et communautairement, nous puissions acquérir l’habitus du discernement. Demandons-lui la grâce de savoir toujours voir l’unité de l’histoire du salut à travers les signes du passage de Dieu dans notre temps et sur les visages de ceux qui sont à côté de nous, pour que nous apprenions que le temps et les visages humains sont des messagers du Dieu vivant.

Audience du 18 septembre 2019

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