5 octobre 2019

Du Pape François


L’évangélisation ? Te laisser guider toi par l’Esprit Saint



Après le martyre d’Étienne, la “course“ de la Parole de Dieu semble subir un coup d’arrêt à cause du déchaînement d’une violente persécution contre l’Église de Jérusalem (cf. Ac 8,1). Pour cette raison, les apôtres restent à Jérusalem tandis que de nombreux chrétiens se dispersent dans d’autres lieux de la Judée et en Samarie.
Dans le livre des Actes, la persécution apparaît comme l’état permanent de la vie des disciples, selon ce qu’avait dit Jésus : « Si l’on m’a persécuté, on vous persécutera, vous aussi » (Jn 15,20). Mais, au lieu d’éteindre le feu de l’évangélisation, la persécution l’alimente encore plus.
Après que le diacre Philippe ait commencé à évangéliser les villes de Samarie, l’Esprit Saint le pousse à aller à la rencontre d’un étranger, au cœur ouvert à Dieu. Philippe se lève et part aussitôt. Sur une route déserte et dangereuse, il rencontre un haut fonctionnaire de la reine d’Éthiopie, administrateur de ses trésors. Cet homme, un eunuque, après s’être rendu à Jérusalem pour le culte, rentre dans son pays, et assis sur son char, il lit le rouleau du prophète Isaïe, notamment le quatrième “chant du Serviteur“.
Philippe s’approche du char et lui demande : « Comprends-tu ce que tu lis » ? L’Éthiopien répond : « Et comment le pourrais-je s’il n’y a personne pour me guider ? » (Ac 8,31). Cet homme puissant - il était le “ministre de l’économie“ - reconnaît qu’il a besoin d’être guidé pour comprendre la Parole de Dieu. Il est humble.
En fait, pour lire l’Écriture, en comprendre le sens et trouver la substance en allant au-delà de l’écorce, il faut faire appel à l’Esprit Saint. Le pape Benoît a dit que la véritable lecture de la Sainte Écriture, il fallait que ça devienne « le mouvement de mon existence » (Méditation, 6 octobre 2008). Entrer dans la Parole de Dieu, c’est être disposé à sortir de ses propres limites pour rencontrer et se conformer au Christ qui est la Parole vivante du Père.
Philippe offre à son interlocuteur la clé de lecture : ce doux Serviteur souffrant qui ne réagit pas au mal par le mal, qui est considéré comme ayant échoué, stérile et qui est finalement supprimé, eh bien c’est lui qui libère le peuple de l’iniquité et qui porte du fruit pour Dieu. Et il désigne précisément ce Christ qu’annoncent Philippe et toute l’Église, et qui nous a tous rachetés par sa Pâque. L’Éthiopien reconnaît alors le Christ et demande le baptême, et il professe sa foi dans le Seigneur Jésus.
Qui a poussé Philippe à aller dans le désert pour rencontrer cet homme ? Qui l’a poussé à s’approcher du char ? C’est l’Esprit Saint. L’Esprit Saint est le protagoniste de l’évangélisation.
On nous dit parfois : « Père, je vais évangéliser. – Ah oui ? que fais-tu ? – Eh bien je dis qui est Jésus, je cherche à convaincre les gens que Jésus est Dieu ». Mon cher, ce n’est pas cela l’évangélisation. C’est peut-être du prosélytisme, de la publicité, mais l’évangélisation, c’est de te laisser guider toi par l’Esprit Saint. Que ce soit lui qui te pousse à l’annonce, à l’annonce par le témoignage, y compris par le martyre, y compris par la parole, et par la joie – la joie jusque dans le martyre.
Et on voit Philippe, plein de joie, aller prêcher l’Évangile ailleurs…


Catéchèse du mercredi 2 octobre 2019

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