Confiants
et disponibles
Les
disciples demandent à Jésus : « Fais grandir en nous la foi
! ». Une belle prière que nous devrions prier souvent dans la
journée : « Fais grandir en nous la foi ! »
Jésus
répond par deux images : la graine de moutarde et le serviteur
disponible. « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de
moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : Déracine-toi et
va te planter dans la mer, et il vous aurait obéi ». Le mûrier est
un arbre robuste, bien enraciné dans la terre et résistant aux
vents. Jésus veut donc faire comprendre que la foi, même petite,
peut avoir la force de déraciner un mûrier, et puis de le planter
dans la mer - ce qui est encore plus improbable. Mais rien n’est
impossible à celui qui a la foi, parce qu’il ne s’en remet pas à
ses propres forces mais à Dieu, qui peut tout.
La
foi comparable au grain de moutarde est une foi qui n’est pas
orgueilleuse et sûre d’elle, elle ne fait pas semblant d’être
celle d’un grand croyant en faisant parfois des grimaces ! C’est
une foi qui, dans son humilité, sent un grand besoin de Dieu, et
dans sa petitesse, s’abandonne à Lui avec une pleine confiance.
C’est la foi qui nous donne la capacité de regarder avec espérance
les hauts et les bas de la vie, qui nous aide à accepter aussi les
échecs et les souffrances, dans la conscience que le mal n’a
jamais le dernier mot.
Comment
pouvons-nous savoir si nous avons vraiment la foi, c’est-à-dire si
notre foi, même minuscule, est sincère, pure, franche ? Jésus
l’explique en indiquant quelle est la mesure de la foi : le
service. Il le fait par une parabole qui semble un peu déconcertante
au premier abord, parce qu’elle présente la figure d’un maître
tyrannique et indifférent, qui n’a pas pitié de son serviteur qui
rentre fatigué des champs, mais lui ordonne de lui préparer à
manger. Ce n’est qu’après lui qu’il pourra se reposer et
manger. Mais cette façon de faire du maître fait ressortir le vrai
centre de la parabole, c’est-à-dire l’attitude de disponibilité
du serviteur. Jésus veut dire que l’homme de foi est comme cela à
l’égard de Dieu : il se remet complètement à sa volonté, sans
calculs ni prétentions.
Cette
attitude envers Dieu se reflète aussi dans notre façon de nous
comporter en communauté : elle se reflète dans la joie d’être au
service les uns des autres, en trouvant sa récompense en cela, et
non pas dans les reconnaissances et dans les bénéfices qui peuvent
en découler. C’est ce qu’enseigne Jésus à la fin de ce récit
: « Quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné,
dites : Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que
notre devoir ».
Serviteurs
inutiles, c’est-à-dire sans prétention d’être remerciés, sans
revendications. “Nous sommes de simples serviteurs” est une
expression d’humilité et de disponibilité, qui fait beaucoup de
bien à l’Église et qui rappelle l’attitude juste pour agir en
elle : le service humble, dont Jésus nous a donné l’exemple en
lavant les pieds de ses disciples (cf. Jn 13,3-17).
Que
la Vierge Marie, femme de foi, nous aide à aller sur cette route.
Nous nous adressons à elle à la veille de la fête de la Vierge du
Rosaire, en communion avec les fidèles rassemblés à Pompéi pour
la traditionnelle Supplique.
Angélus
du dimanche 7 octobre 2019
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