14 mars 2020

Du Pape François


Un désir à la racine de notre être





Dans l’audience de ce jour, nous continuons de méditer la lumineuse voie du bonheur que le Seigneur nous a confiée dans les Béatitudes, et nous arrivons à la quatrième : « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés » (Mt 5,6).
Que signifie avoir faim et soif de justice ? La faim et la soif de justice dont nous parle le Seigneur est plus profonde que le légitime besoin de justice humaine que tous les hommes portent dans leur cœur, et dans les Écritures nous voyons exprimée une soif plus profonde que la soif physique, et qui est un désir mis à la racine de notre être.
Un psaume dit : « Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube : mon âme a soif de toi. Après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau » (Ps 63,2). Les pères de l’Église parlent de cette aspiration qui habite le cœur de l’homme. Saint Augustin dit : « Tu nous as faits pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose en toi ». Il y a une soif intérieure, une faim intérieure, un désir…
Dans tous les cœurs, jusque dans la personne la plus corrompue et loin du bien, est cachée une aspiration à la lumière, même si elle se trouve sous les décombres de mensonges et d’erreurs, mais il y a toujours cette soif de la vérité et du bien, qui est en fait la soif de Dieu. C’est l’Esprit Saint qui suscite cette soif : c’est lui l’eau vive qui a modelé notre poussière, c’est lui le Souffle créateur qui lui a donné vie.
C’est pourquoi l’Église est envoyée annoncer à tous la Parole de Dieu, toute imprégnée de l’Esprit Saint : l’Évangile de Jésus Christ est la plus grande justice que l’on puisse offrir au cœur de l’humanité - qui en a un besoin vital même si elle ne s’en rend pas compte.
Il faut protéger et nourrir dans le cœur des enfants ce désir d’amour, de tendresse, d’accueil qu’ils expriment dans leurs élans sincères et lumineux, et chaque personne est appelée à redécouvrir ce qui compte vraiment, de quoi elle a vraiment besoin, ce qui fait vivre bien, et en même temps, ce qui est secondaire et dont on peut tranquillement se passer.
Dans cette béatitude qu’est la faim et la soif de justice, Jésus annonce qu’il existe une soif qui ne sera pas déçue, une soif qui sera assouvie parce qu’elle correspond au cœur même de Dieu, à son Saint Esprit qui est amour, à cette semence que le Saint Esprit a semée dans nos cœurs.
Que le Seigneur nous donne cette grâce : avoir cette soif de justice qui est ajustement à Dieu, volonté de le trouver, de le voir, et de laisser déborder son amour sur les autres.

Audience du mercredi 11 mars 2020

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.