19 décembre 2020

Du Pape François

 Bénissons, disons le bien !


Aujourd’hui, nous nous arrêtons sur une dimension essentielle de la prière : la bénédiction. Dans les récits de la création, Dieu bénit continuellement la vie. Il bénit les animaux, il bénit l’homme et la femme, et enfin il bénit le samedi, jour du repos pour se réjouir de toute la création. C’est Dieu qui bénit. Les premières pages de la Bible sont une continuelle bénédiction.

Au commencement du monde, il y a Dieu qui bénit, qui bien-dit, qui dit le bien. Il voit que toutes les œuvres de sa main sont bonnes et belles et quand il arrive à l’homme et que la création est achevée, il reconnaît que c’est « très bon » (Gn 1, 31).

Mais rapidement, cette beauté que Dieu a imprimée dans son œuvre s’altère, et l’être humain devient une créature dégénérée, capable de répandre dans le monde le mal et la mort. Mais rien ne pourra jamais effacer la première empreinte de Dieu, une empreinte de bonté que Dieu a mise dans le monde, dans la nature humaine, en chacun de nous : la capacité de bénir et le fait d’être béni. Dieu ne s’est pas trompé avec la création, ni avec la création de l’homme. L’espérance du monde réside complètement dans la bénédiction de Dieu : il continue de nous aimer et de vouloir notre bien.

La grande bénédiction de Dieu est en Jésus Christ : il est le grand don de Dieu, son Fils. C’est une bénédiction pour toute l’humanité, c’est une bénédiction qui nous a tous sauvés. Il est la Parole éternelle par laquelle le Père nous a bénis « alors que nous étions encore pécheurs », dit saint Paul (Rm 5, 8), Parole faite chair et offerte pour nous sur la croix.

Saint Paul proclame avec émotion le dessein d’amour de Dieu et dit ceci : « Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ ! Il nous a bénis et comblés des bénédictions de l’Esprit, au ciel, dans le Christ. Il nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints, immaculés en sa présence, dans l’amour. Il nous a prédestinés à être, pour lui, des fils adoptifs par Jésus, le Christ. Ainsi l’a voulu sa bonté, à la louange de gloire de sa grâce, la grâce qu’il nous donne dans le Fils bien-aimé ».

Il n’y a pas de péché qui puisse effacer complètement l’image du Christ présente en chacun de nous. Aucun péché ne peut effacer cette image que Dieu nous a donnée. L’image du Christ peut être défigurée, mais elle n’est jamais dérobée à la miséricorde de Dieu. Un pécheur peut rester dans ses erreurs pendant très longtemps, mais Dieu patiente jusqu’au dernier moment, espérant que ce cœur s’ouvrira enfin et changera.

Dieu est comme un bon père, il est comme une bonne mère qui ne cesse jamais d’aimer son enfant, quelle que soit son erreur, jamais. Pour Dieu, nous sommes plus importants que tous les péchés que nous pouvons commettre parce qu’il est père, il est mère, il est pur amour. Il nous a bénis à jamais et il ne cessera jamais de nous bénir.

Pensons à ce qu’a fait Jésus avec Zachée (cf. Lc 19, 1-10) par exemple. Tout le monde voyait en lui le mal. Jésus, lui, perçoit en lui une spirale de bien, et à partir de son désir de voir Jésus, il fait passer la miséricorde qui sauve. C’est ainsi que sont transformés d’abord le cœur, puis la vie de Zachée.

Dans les personnes rejetées et refusées, Jésus voit la bénédiction indélébile du Père : Zachée est un pécheur public, il a fait beaucoup de mal, mais Jésus voit ce signe indélébile de la bénédiction du Père, et de là sa compassion. Cette phrase revient si souvent dans l’Évangile : « il eut compassion » !

A Dieu qui bénit, nous aussi nous répondons en bénissant. La prière de bénédiction est la réponse de l’homme aux dons de Dieu : puisque Dieu bénit, le cœur de l’homme peut répondre en bénissant celui qui est la source de toute bénédiction. Nous pouvons non seulement bénir ce Dieu qui nous bénit, mais nous devons tout bénir en lui, bénir Dieu et bénir nos frères, bénir le monde. C’est cela la racine de la douceur chrétienne : la capacité de se savoir bénis, et la capacité de bénir.

Ce monde a besoin de bénédiction, et nous pouvons recevoir la bénédiction et donner la bénédiction, parce que le Père nous aime. Apprenons de lui à ne pas maudire, mais à bénir - ayons un cœur béni. La malédiction ne peut sortir d’un cœur béni. Que le Seigneur nous apprenne à ne jamais maudire, mais à bénir.


Audience du mercredi 2 décembre 2020




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