13 février 2021

Du Pape François

 

Comme un feu de braise, la prière…


Dans la catéchèse précédente, nous avons vu que la prière chrétienne est ancrée dans la liturgie. Aujourd’hui, nous mettons en lumière comment de la liturgie, la prière se poursuit dans la vie quotidienne, dans les rues, dans les bureaux, dans les moyens de transport… Là se poursuit le dialogue avec Dieu - celui qui prie est comme un amoureux qui porte toujours dans son cœur la personne aimée, où qu’il se trouve.

Tout est repris dans ce dialogue avec Dieu - chaque joie devient un motif de louange, chaque épreuve est l’occasion d’une demande d’aide. La prière est toujours vivante au cœur de nos vies, comme un feu de braise. Même quand la bouche ne parle pas, le cœur parle… Chaque pensée, même si elle est apparemment profane, peut être imprégnée de prière, et même dans l’intelligence humaine, il y a un aspect orant. En effet, l’intelligence éclaire les quelques pas qui se trouvent devant nous, et ensuite elle s’ouvre au mystère d’une réalité qui la précède et la dépasse.

La foi au Christ nous rend confiants dans le fait que là où nos yeux et les yeux de notre esprit ne peuvent pas voir, il n’y pas le néant, mais il y a quelqu’un qui nous attend, il y a une grâce infinie, et la prière chrétienne communique au cœur humain une espérance invincible : quelle que soit l’expérience qui advient sur notre chemin, l’amour de Dieu peut la transformer en bien.

C’est en tout temps, dans les événements de chaque jour que l’Esprit nous est offert pour faire jaillir la prière. Le temps est entre les mains du Père, et c’est dans l’aujourd’hui que nous le rencontrons : je rencontre Dieu aujourd’hui, dans l’aujourd’hui de la rencontre, et il n’y a pas un jour plus merveilleux que l’aujourd’hui que nous sommes en train de vivre. L’aujourd’hui est réel, l’aujourd’hui est concret, et la prière a lieu dans l’aujourd’hui. Jésus vient à notre rencontre aujourd’hui, cet aujourd’hui que nous sommes en train de vivre, et c’est la prière qui transforme cet aujourd’hui en grâce, et qui nous transforme. La prière apaise la colère, elle fortifie l’amour, elle démultiplie la joie, elle donne la force de pardonner.

À certains moments, il nous semblera que ce n’est plus nous qui vivons, mais que la grâce vit et œuvre en nous par le moyen de la prière. Et quand nous avons une pensée de colère, de mécontentement qui nous conduit vers l’amertume, arrêtons-nous et disons au Seigneur : Où es-tu? Et où suis-je en train d’aller ? Le Seigneur est là, le Seigneur nous donnera le mot juste, le conseil pour aller de l’avant sans ce fiel amer de la négativité.

La prière est toujours bienfaisante, elle nous fait avancer. Chaque jour qui commence, s’il est accueilli dans la prière, est abordé avec courage : les problèmes à affronter ne sont plus un obstacle à notre bonheur, mais des appels de Dieu, des occasions de rencontre avec Lui, et quand quelqu’un est accompagné par le Seigneur, il se sent plus courageux, plus libre, et également plus heureux.

Prions donc toujours pour tout et pour tous, également pour nos ennemis comme Jésus nous y a invités : « Priez pour vos ennemis » - la prière dispose à un amour surabondant. Prions pour nos proches, mais également pour ceux que nous ne connaissons pas, prions surtout pour les personnes malheureuses, pour celles qui pleurent dans la solitude et désespèrent qu’il n’y ait plus un amour qui palpite pour elles.

La prière accomplit des miracles, et les pauvres ont parfois l’intuition, par la grâce de Dieu, que même dans leur situation de précarité, la prière d’un chrétien a rendu présente la compassion de Jésus. Jésus regardait avec une grande tendresse les foules fatiguées et égarées comme des brebis sans berger (cf. Mc 6, 34). Il est le Seigneur de la compassion, de la proximité, de la tendresse, trois mots à ne pas oublier, jamais, parce que c’est le style du Seigneur : compassion, proximité, tendresse.

Jésus est venu pour nous sauver. Alors toi, ouvre ton cœur, pardonne, justifie les autres, comprends, sois proche toi aussi des autres, aie de la compassion, aie de la tendresse comme Jésus. Il faut aimer tous et chacun, en se rappelant dans la prière que nous sommes tous pécheurs, et dans le même temps, aimés de Dieu un par un. En aimant ainsi ce monde, en l’aimant avec tendresse, nous découvrirons que chaque jour, chaque chose porte cachée en elle un fragment du mystère de Dieu.

L’homme - la personne humaine, l’homme et la femme - est comme un souffle, comme un brin d’herbe, dit le psaume (cf. Ps 144, 4; 103,15), et Pascal écrivait : « Il ne faut pas que l’univers entier s’arme pour l’écraser : une vapeur, une goutte d’eau suffit pour le tuer ».

Nous sommes des êtres fragiles, mais nous pouvons prier. C’est notre plus grande dignité, c’est également notre force. Nous pouvons prier à chaque moment, dans chaque situation, parce que le Seigneur est proche de nous. Et quand une prière est selon le cœur de Jésus, elle obtient des miracles.


Audience du mercredi 13 février 2021




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