Du Pape François

 Sortez, n’ayez pas peur !

 

La jeunesse est courageuse et aime aller vers la vérité. Les jeunes aiment se frayer un chemin, être créatif. Mais la jeunesse doit faire attention à ne pas tomber dans ce que vous avez appelé les “critiques de salon” : des mots pour les mots... Un jeune doit être critique, mais il doit être constructif dans sa critique, parce qu'il y a une critique destructrice, qui fait beaucoup de critiques, mais n'ouvre pas de nouvelle voie.

Les jeunes doivent avoir le courage de construire, d'aller de l'avant, et de sortir des zones “confortables”. Un jeune qui choisit toujours de passer sa vie dans le confort est un jeune qui engraisse ! Mais il ne grossit pas du ventre, il engraisse de l'esprit ! C'est pourquoi je dis aux jeunes : Prenez des risques, sortez ! N'ayez pas peur ! La peur est une attitude dictatoriale qui rend paralytique, qui donne la paralysie.

Il est vrai que les jeunes peuvent faire des erreurs, mais je pose la question : Qu'est-ce qui est le plus grave ? Faire une erreur parce que je marche, ou ne pas faire d'erreur parce que je reste enfermé ? Tout le monde est d’accord, n’est-ce pas ? Un jeune qui ne prend pas de risques, qui a peur de se tromper, est un vieux !

Vous avez aussi parlé des médias. Aujourd'hui, il y a tellement de capacités, tellement de possibilités d'utiliser les médias, le téléphone portable, la télévision… Je vous pose la question : Est-ce une bonne chose d'utiliser les médias ou est-ce une mauvaise chose ? Réfléchissons : un jeune qui n'utilise pas les médias, à quoi ressemble-t-il ? Il est fermé. Un jeune qui vit totalement asservi aux médias, à quoi ressemble-t-il ? C'est un jeune perdu !

Tous les jeunes doivent utiliser les médias, mais il faut les utiliser pour qu'ils nous aident à avancer, et non pas pour qu'ils nous asservissent. Vous êtes d'accord ?

Je suis touché par votre capacité à vous les jeunes au dialogue interreligieux. c'est très important, parce que Dieu est Dieu pour tous, et nous sommes tous fils de Dieu. Certains sont sikhs, d'autres musulmans, d'autres hindous, d'autres chrétiens, ce sont des chemins différents, mais c’est le même Dieu. Le dialogue interreligieux entre les jeunes demande du courage, mais la jeunesse est l'âge du courage.

Je tiens à remercier Raaj et à répéter ce qu’il nous a dit : faire tout ce qui est possible pour maintenir une attitude courageuse et promouvoir un espace où les jeunes peuvent entrer et dialoguer. Parce que votre dialogue est un dialogue qui génère un chemin, qui ouvre la voie, et si vous dialoguez en tant que jeunes, vous dialoguerez aussi en tant qu'adultes, en tant que citoyens, en tant qu'hommes politiques.

Je voudrais vous dire quelque chose à ce propos : chaque dictature dans l'histoire, la première chose qu'elle fait, c'est de couper le dialogue.

Je vous remercie donc pour vos questions et je suis heureux de rencontrer des jeunes courageux, presque “sans-gêne”, mais ils sont bons ! Je vous souhaite à tous, jeunes, d'aller de l'avant avec espoir et de ne pas reculer ! Prenez des risques, sinon vos ventres s’engraissent ! 

Et maintenant, en silence, prions les uns pour les autres, en silence.

 

Que Dieu vous bénisse, et priez pour moi, comme je prie pour vous.

Rencontre interreligieuse avec les jeunes à Singapour 13 septembre 2024