17 mai 2014

Du Pape François 13/05/2014

Quand il y a tant de sérieux, il n’y a pas l’Esprit de Dieu !

     Les lectures du jour nous montrent deux groupes de personnes. Dans la première lecture, nous voyons ceux qui ont été dispersés à cause de la persécution qui a éclaté après le meurtre d’Étienne. Ils se sont dispersés en emportant la semence de l’Évangile, et ils la portent partout. Au début, ils s’adressent seulement aux juifs. Ensuite, de façon naturelle, certains d’entre eux qui avaient rejoint Antioche « commencèrent à s’adresser aussi aux grecs ». Et ainsi, lentement, ils ouvrent les portes aux grecs, aux païens. Une fois la nouvelle arrivée à Jérusalem, Barnabé est envoyé à Antioche pour faire une “visite d’inspection“. Et tous étaient contents parce qu’« une foule considérable avait adhéré au Seigneur ».
      Ces gens ne se sont pas dit : Allons tout d’abord vers les juifs, puis ensuite vers les grecs, les païens, et vers tout le monde. Non ! Ils se sont laissés porter par l’Esprit Saint, ils ont été dociles à l’Esprit Saint ! Ensuite, une chose en entraînant une autre, ils finissent par ouvrir leurs portes à tout le monde : ils ouvrent les portes aux païens - qui pour leur mentalité étaient “impurs“ -, c’est-à-dire à tout le monde ! C’est là le premier groupe de personnes, celles qui sont dociles à l’Esprit Saint. Parfois, l’Esprit Saint nous pousse à faire des choses fortes - comme il a poussé Philippe à baptiser le ministre éthiopien, ou comme il a poussé Pierre à baptiser Corneille.
      D’autres fois, l’Esprit Saint nous porte doucement, et la vertu est de se laisser porter par l’Esprit Saint, de ne pas opposer de résistance à l’Esprit Saint, d’être dociles à l’Esprit Saint. Et l’Esprit Saint agit aujourd’hui dans l’Église, il agit aujourd’hui dans notre vie. Quelqu’un parmi vous pourra me dire : Mais je ne l’ai jamais vu ! Eh bien fais attention à ce qui se passe, à ce qui te vient à l’esprit, à ce qui te vient dans le cœur. De bonnes choses ? C’est l’Esprit Saint qui t’invite à avancer sur ce chemin. Il faut de la docilité ! De la docilité à l’Esprit Saint.
     Le second groupe que nous montrent les lectures est celui des intellectuels, les docteurs de la Loi qui s’approchent de Jésus dans le Temple. Jésus a toujours eu des problèmes avec eux, parce qu’ils n’en finissaient pas de chercher à comprendre. Ils tournent toujours autour des mêmes choses parce qu’ils croient que la religion est seulement une affaire cérébrale, une affaire de lois. Pour eux, il fallait accomplir les commandements, et c’était tout. Ils n’imaginaient pas que l’Esprit Saint puisse exister et ils interrogeaient Jésus parce qu’ils voulaient discuter : tout était dans la tête, tout dans l’intellect. Chez ces gens, il n’y a pas de cœur, pas d’amour et de beauté, il n’y a pas d’harmonie. Ce sont des gens qui veulent seulement des explications.
      Et tu leur donnes des explications, et eux, non convaincus, reviennent avec une autre question. Et ainsi ils tournent, ils tournent… Comme ils ont tourné autour de Jésus toute sa vie, jusqu’au moment où ils ont réussi à s’emparer de lui et à le tuer ! Ils n’ouvrent pas leur cœur à l’Esprit Saint : ils croient que les choses de Dieu, elles aussi, ne peuvent se comprendre qu’avec la tête, avec les idées, avec leurs propres idées. Ils sont orgueilleux. Ils croient tout savoir, et ce qui n’entre pas dans leur intelligence n’est pas vrai : tu peux ressusciter un mort devant eux, ils ne croient pas !
       Jésus passe outre et dit quelque chose de très fort : « Vous ne croyez pas parce que vous n’êtes pas de mes brebis ». Vous ne croyez pas parce que vous n’appartenez pas au peuple d’Israël : vous êtes sortis de ce peuple, vous avez rejoint l’aristocratie de l’intellect. Ce comportement ferme le cœur : ils ont renié leur propre peuple.
       Ces gens se sont détachés du peuple de Dieu, et c’est pourquoi ils ne peuvent pas croire. La foi est un don de Dieu, mais la foi vient si tu appartiens au peuple, si tu es maintenant dans l’Église, si tu es aidé par les sacrements, par les frères, par l’assemblée, si tu crois que cette Église est le peuple de Dieu. Ces gens s’étaient détachés, ils ne croyaient pas dans le peuple de Dieu, ils croyaient seulement dans leurs propres affaires. Et ils avaient construit ainsi tout un système de commandements qui chassait les gens : ils chassaient les gens, et ils ne les laissaient pas entrer dans l’Église, dans le peuple ! C’est ça le péché de résistance à l’Esprit Saint.
       Deux groupes de gens donc : ceux de la douceur, le groupe des gens doux, humbles, ouverts à l’Esprit Saint, et l’autre, celui des gens orgueilleux, suffisants, superbes, détachés du peuple. L’aristocratie de l’intellect qui a fermé les portes et qui résistent à l’Esprit Saint. Et ça, ce n’est pas de l’entêtement, c’est plus que ça : c’est avoir le cœur dur, et c’est plus dangereux !
       En regardant ces deux groupes de personnes, demandons au Seigneur la grâce de la docilité à l’Esprit Saint, pour aller de l’avant dans la vie, pour être créatifs, être joyeux - parce que les gens de l’autre groupe n’étaient pas joyeux - et quand il y a tant de sérieux, il n’y a pas l’Esprit de Dieu ! Demandons donc la grâce de la docilité, et que l’Esprit Saint nous aide à nous défendre de cet autre mauvais esprit de la suffisance, de l’orgueil, de la fierté, de la fermeture du cœur à l’Esprit Saint.

Homélie du mardi 13 mai 2014 (Ac 11, 19-26 ; Jn 10, 22-30)




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