Comme un
enfant reçoit un cadeau : sans condition et le cœur ouvert
Jésus, qui
est sur le point d’affronter sa Passion, dit à ses disciples :
« Je vous donne ma paix » - une paix qui diffère
complètement de la paix que donne le monde, qui est une paix un peu
superficielle, une certaine tranquillité, une certaine joie aussi,
mais seulement jusqu’à un certain point.
La paix par
exemple que nous offre les richesses : Moi, je suis en paix
parce que j’ai tout réglé en ce qui
concerne ma vie, pour toute ma vie, je n’ai pas me faire de souci.
Je n'aurai pas de problèmes, parce que j'ai beaucoup d’argent. La
paix liée à la richesse… C’est là une paix que donne le monde,
et Jésus nous dit de ne pas nous fier à cette paix. Il nous dit
avec beaucoup de réalisme : Attention, il y a des voleurs !
Et les voleurs peuvent te voler tes richesses… La paix que te donne
l’argent n’est pas une paix définitive. Et pense aussi que le
métal peut rouiller ! (cf.
Mt 6, 19). Ça veut dire quoi ?
Un krach boursier, et tout ton argent s’en va ! Ce n’est pas
une paix sûre, c’est une paix superficielle, temporaire.
Il y a aussi
la paix qui vient du pouvoir, mais elle ne fonctionne pas non plus :
un coup d’état te l’enlève ! Pensez à la paix d’Hérode,
quand les mages lui ont annoncé qu’un roi était né en Israël !
Sa paix s’en est allée d’un coup… Il y a aussi la paix qui
vient de la vanité, mais elle est liée à la conjoncture :
aujourd’hui, je suis estimé, et demain je serai insulté - comme
Jésus entre le dimanche des Rameaux et le vendredi saint…
La paix que
donne Jésus a une tout autre consistance. La paix de Jésus est une
personne : c’est l’Esprit Saint. Le jour même de la
résurrection, il vient au Cénacle, et son salut est : « La
paix soit avec vous. Recevez l’Esprit Saint ». C’est cela
la paix de Jésus : c’est une personne, et c’est un grand
cadeau ! Et quand l’Esprit Saint est dans notre cœur,
personne ne peut en enlever la paix, personne ! C’est une paix
définitive. Quel est notre travail à nous ? Garder cette paix,
oui, la garder. C’est une paix vaste, qui n’est pas mienne :
elle est d’une autre personne qui me l’offre, d’une autre
personne qui est dans mon cœur, et qui m’accompagne toute la vie.
Le Seigneur me l’a donnée.
Nous avons
reçu cette paix au baptême et à la confirmation, mais surtout,
elle se reçoit comme un enfant reçoit un cadeau : sans
condition et le cœur ouvert. Et on “garde“ l’Esprit Saint sans
le mettre en cage, mais en demandant son aide à ce grand cadeau de
Dieu.
Si vous avez
cette paix que donne l’Esprit Saint, si vous avez l’Esprit Saint
en vous et en êtes conscients, votre cœur ne sera pas troublé.
Paul nous dit que pour entrer dans le Royaume de Dieu, il faut passer
pas de nombreuses tribulations. Et tous, nous tous, nous en avons
tant ! Des plus petites, des plus grandes… Mais « que
votre cœur ne se trouble pas » : c’est cela la paix de
Jésus. C’est la présence de l’Esprit Saint qui fait que notre
cœur est en paix. Pas anesthésié : non, en paix !
Conscient, et en paix. Cette paix que seule la présence de Dieu
donne.
Homélie du
mardi 20 mai 2014 (Ac 14, 19-28 ; Jn 14, 27-31)
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