Marie,
l’Église, et notre petite âme…
Après nous
avoir montré la Croix glorieuse, la liturgie nous fait voir la Mère,
humble et douce. Dans la lettre aux Hébreux, Paul emploie trois mots
forts : il dit que Jésus a « appris », « obéi »,
et « souffert ». C’est le contraire de ce qui est
arrivé à notre père Adam, qui n’a pas voulu apprendre ce que le
Seigneur lui commandait, qui n’a pas voulu souffrir, ni obéir.
Jésus au contraire, alors qu’il est Dieu, s’est anéanti, il
s’est humilié en se faisant serviteur, et c’est cela la gloire
de la Croix de Jésus.
Jésus est
venu dans le monde pour apprendre à être homme, et en étant homme,
cheminer avec les hommes. Il est venu dans le monde pour obéir, et
il a obéi. Mais cette obéissance, il l’a apprise à partir de la
souffrance. Adam est sorti du paradis avec une promesse, une promesse
qui s’est perpétuée à travers les siècles. Aujourd’hui, par
l’obéissance, l’anéantissement et l’humiliation de Jésus,
cette promesse se transforme en espérance et le peuple de Dieu
chemine avec la certitude de l’espérance. Et la Mère, « nouvelle
Éve », participe à ce chemin du Fils : elle apprend,
elle souffre et elle obéit - et elle devient Mère.
L’Évangile
nous montre Marie au pied de la Croix. Jésus dit à Jean :
« Voici ta mère ». Marie est une Mère bénie, et c’est
là notre espérance : nous ne sommes pas orphelins. Nous avons
Marie pour Mère, mais l’Église aussi est notre Mère, et l’Église
aussi est une Mère bénie quand elle suit le même chemin que Jésus
et Marie, le chemin de l’obéissance, le chemin de la souffrance,
et qu’elle a l’attitude d’apprendre continuellement le chemin
du Seigneur. Ces deux femmes - Marie et l’Église - portent
l’espérance qu’est le Christ, elles
nous donnent le Christ, elles engendrent le Christ en nous. Sans
Marie, il n’y aurait pas eu Jésus. Sans l’Église, nous ne
pouvons pas avancer.
Deux femmes,
deux Mères, et à leur côté, notre âme qui, comme le disait le
moine Isaac, abbé de l’abbaye de l’Étoile, est féminine et
ressemble à Marie et à l’Église.
Aujourd’hui,
en regardant cette femme debout au pied de la Croix, résolue à
suivre son Fils dans la souffrance pour apprendre l’obéissance,
nous regardons l’Église, et nous regardons notre Mère. Mais nous
regardons aussi notre petite âme, qui ne se perdra jamais tant
qu’elle restera au côté de ces grandes femmes qui nous
accompagnent dans la vie : Marie, et l’Église. Et de même
que nos ancêtres sont sortis du paradis avec une promesse, nous
pouvons aujourd’hui aller de l’avant avec une espérance, avec
l’espérance que nous donne Marie notre Mère, debout au pied de la
Croix, et notre sainte Mère, l’Église hiérarchique.
Homélie du
lundi 15 septembre 2014 (He 5, 7-9 ; Jn 19, 25-27)
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