La
correction fraternelle, une action pour guérir le corps de l’Église,
dans l’amour et la douceur
L’Évangile
de ce jour nous parle de la correction fraternelle. On ne peut pas
corriger quelqu’un sans amour et sans charité - on ne peut pas
faire une intervention chirurgicale sans anesthésie : on ne
peut pas, parce que sinon, le malade mourrait de douleur. Eh bien la
charité est comme une anesthésie qui aide à recevoir les soins et
à accepter la correction : on prend le frère à part, avec
douceur, avec amour, et on lui parle.
En second
lieu, il faut parler en vérité, il ne faut pas dire une chose qui
n’est pas vraie. Si souvent dans nos communautés, on dit des
choses à propos d’une autre personne qui ne sont pas vraies :
ce sont des calomnies. Ou bien si elles sont vraies, on se donne le
droit de détruire la réputation de cette personne. Les commérages
blessent. Les commérages sont des gifles données à la réputation
d’une personne, des gifles données à son cœur. Bien sûr, quand
on te dit la vérité, ce n’est pas beau à entendre, mais si c’est
dit avec charité et amour, c’est plus facile à accepter. Et donc
si on doit parler des défauts des autres, que ce soit avec charité.
Le troisième
point, c’est qu’il faut corriger avec humilité : si tu dois
corriger un tout petit défaut, pense que tu en as toi-même tant de
plus gros !
La
correction fraternelle est une action pour guérir le corps de
l’Église. Il y a un trou, là, dans le tissu de l’Église, qu’il
faut absolument recoudre. Et comme nos mères et nos grands-mères le
font quand elles reprisent un vêtement, avec tellement de
délicatesse, c’est de la même manière que nous devons exercer la
correction fraternelle. Si tu n’es pas capable de l’exercer avec
amour, avec charité, dans la vérité et avec humilité, tu
offenseras et tu blesseras le cœur de la personne. Tu rajouteras un
commérage qui blessera, et comme le dit Jésus, tu deviendras un
aveugle hypocrite : « Hypocrite, enlève la poutre qui est
dans ton œil ! » Hypocrite !... Reconnais que tu es
plus pécheur que l’autre, et pourtant, tu dois en tant que frère
l’aider à se corriger.
Un signe qui
peut-être peut nous aider, c’est le fait de ressentir un certain
plaisir quand nous remarquons quelque chose qui ne va pas, et que
nous estimons que nous devons faire une correction. Là, nous devons
faire attention parce que ça ne vient pas du Seigneur. Quand ça
vient du Seigneur, il y a toujours la croix, la difficulté que nous
avons à faire une chose bonne, mais aussi l’amour qui nous porte à
la douceur.
Alors ne
fais pas le juge ! Nous chrétiens, nous sommes souvent tentés
de jouer les docteurs, et de sortir du jeu du péché et de la grâce
comme si nous étions des anges. Non ! C’est ce que dit Paul :
« Il ne faut pas qu’après avoir prêché aux autres,
moi-même je sois disqualifié ! » (1
Co 9, 27).
Prenons un
chrétien qui, dans la communauté, n’agit pas - y compris pour la
correction fraternelle - dans la charité, dans la vérité, et avec
humilité. Eh bien il est disqualifié : il n’a pas réussi à
devenir un chrétien mature !
Que le
Seigneur nous aide dans ce service fraternel, à la fois très beau
et très douloureux, qui consiste à aider nos frères et sœurs à
être meilleurs, et qu’il nous aide à le faire toujours avec
charité, en vérité, et avec humilité.
Homélie du
vendredi 12 septembre 2014 (1 Co 9, 16… 27 ; Lc 6, 39-42)
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