14 septembre 2014

Du Pape François 12/09/2014

La correction fraternelle, une action pour guérir le corps de l’Église, dans l’amour et la douceur


     L’Évangile de ce jour nous parle de la correction fraternelle. On ne peut pas corriger quelqu’un sans amour et sans charité - on ne peut pas faire une intervention chirurgicale sans anesthésie : on ne peut pas, parce que sinon, le malade mourrait de douleur. Eh bien la charité est comme une anesthésie qui aide à recevoir les soins et à accepter la correction : on prend le frère à part, avec douceur, avec amour, et on lui parle.
     En second lieu, il faut parler en vérité, il ne faut pas dire une chose qui n’est pas vraie. Si souvent dans nos communautés, on dit des choses à propos d’une autre personne qui ne sont pas vraies : ce sont des calomnies. Ou bien si elles sont vraies, on se donne le droit de détruire la réputation de cette personne. Les commérages blessent. Les commérages sont des gifles données à la réputation d’une personne, des gifles données à son cœur. Bien sûr, quand on te dit la vérité, ce n’est pas beau à entendre, mais si c’est dit avec charité et amour, c’est plus facile à accepter. Et donc si on doit parler des défauts des autres, que ce soit avec charité.
     Le troisième point, c’est qu’il faut corriger avec humilité : si tu dois corriger un tout petit défaut, pense que tu en as toi-même tant de plus gros !
     La correction fraternelle est une action pour guérir le corps de l’Église. Il y a un trou, là, dans le tissu de l’Église, qu’il faut absolument recoudre. Et comme nos mères et nos grands-mères le font quand elles reprisent un vêtement, avec tellement de délicatesse, c’est de la même manière que nous devons exercer la correction fraternelle. Si tu n’es pas capable de l’exercer avec amour, avec charité, dans la vérité et avec humilité, tu offenseras et tu blesseras le cœur de la personne. Tu rajouteras un commérage qui blessera, et comme le dit Jésus, tu deviendras un aveugle hypocrite : « Hypocrite, enlève la poutre qui est dans ton œil ! » Hypocrite !... Reconnais que tu es plus pécheur que l’autre, et pourtant, tu dois en tant que frère l’aider à se corriger.
     Un signe qui peut-être peut nous aider, c’est le fait de ressentir un certain plaisir quand nous remarquons quelque chose qui ne va pas, et que nous estimons que nous devons faire une correction. Là, nous devons faire attention parce que ça ne vient pas du Seigneur. Quand ça vient du Seigneur, il y a toujours la croix, la difficulté que nous avons à faire une chose bonne, mais aussi l’amour qui nous porte à la douceur.
       Alors ne fais pas le juge ! Nous chrétiens, nous sommes souvent tentés de jouer les docteurs, et de sortir du jeu du péché et de la grâce comme si nous étions des anges. Non ! C’est ce que dit Paul : « Il ne faut pas qu’après avoir prêché aux autres, moi-même je sois disqualifié ! » (1 Co 9, 27).
      Prenons un chrétien qui, dans la communauté, n’agit pas - y compris pour la correction fraternelle - dans la charité, dans la vérité, et avec humilité. Eh bien il est disqualifié : il n’a pas réussi à devenir un chrétien mature !
     Que le Seigneur nous aide dans ce service fraternel, à la fois très beau et très douloureux, qui consiste à aider nos frères et sœurs à être meilleurs, et qu’il nous aide à le faire toujours avec charité, en vérité, et avec humilité.

Homélie du vendredi 12 septembre 2014 (1 Co 9, 16… 27 ; Lc 6, 39-42)



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