Ai-je
rencontré Jésus Christ ? Ai-je senti sa force ?
Dans la
première lettre aux Corinthiens, Paul invite ceux qui se croient
sages à « devenir fous pour devenir sages, parce que la
sagesse de ce monde est sottise devant Dieu ». Paul nous dit
que la force de la Parole de Dieu, celle qui change les cœurs, qui
change le monde, qui nous donne de l’espérance, qui nous donne la
vie, n’est pas dans la sagesse humaine : elle n’est pas dans
la manière de bien parler et de bien dire les choses avec une
intelligence humaine, non ! Ça, c’est de la sottise, dit-il !
La force de la parole de Dieu vient d’ailleurs.
La force de
la Parole de Dieu passe par le cœur du prédicateur, et c’est
pourquoi Paul dit à ceux qui prêchent la parole de Dieu :
Devenez fous ! C’est-à-dire : ne mettez pas votre
sécurité dans votre sagesse, dans la sagesse du monde.
L’apôtre
Paul ne se vantait pas de ses études - il avait pourtant étudié
avec les plus grands professeurs de l’époque -, mais seulement de
deux choses. Il dit lui-même : Je me glorifierai seulement de
mes péchés (cf.
2 Co 12, 9). Ça, ça
scandalise ! Et puis dans un autre passage : Je me
glorifierai seulement du Christ, et du Christ crucifié (cf.
1 Co 1, 23).
La force de
la Parole de Dieu vient de la rencontre entre mes péchés, et le
Sang du Christ qui me sauve. Et quand il n’y a pas cette rencontre,
le cœur n’a pas de force. Quand on oublie cette rencontre que nous
avons eue dans notre vie, nous devenons mondains, nous voulons parler
des choses de Dieu avec un langage humain, et ça ne sert à rien :
ça ne donne pas la vie.
Pierre lui
aussi, dans l’Évangile de la pêche miraculeuse, fait l’expérience
de rencontrer Jésus en voyant son propre péché : il voit la
force de Jésus, et il se voit lui-même. Il se jette à ses pieds en
disant : « Seigneur, éloigne-toi de moi car je suis un
homme pécheur ».
Le salut est
dans cette rencontre entre le Christ et mes péchés, et le
lieu privilégié pour la rencontre avec Jésus Christ, ce sont nos
propres péchés. Si un chrétien n’est pas capable de se sentir
pécheur - et sauvé par le sang du Christ : ce Christ que nous
voyons là sur ce crucifix -, alors c’est un chrétien à
mi-chemin, un chrétien tiède. Et quand nous trouvons des églises
qui se dégradent, des paroisses qui se dégradent, des institutions
qui se dégradent, eh bien c’est sûr que les chrétiens qui sont
là n’ont jamais rencontré Jésus Christ - ou bien ils ont oublié
cette rencontre avec Jésus Christ. La force de la vie chrétienne,
et la force de la Parole de Dieu, vient de ce moment où moi,
pécheur, je rencontre Jésus Christ : cette rencontre
bouleverse ma vie, change ma vie… Et elle te donne la force
d’annoncer le salut aux autres !
Est-ce que
je suis capable de dire au Seigneur : Je suis pécheur - mais
pas en théorie : en confessant concrètement mon péché ?
Et est-ce que je suis capable de croire que Lui, par son Sang, m’a
sauvé du péché et m’a donné une vie nouvelle ?
Est-ce que
je donne ma confiance au Christ ? Et est-ce que je me glorifie
de la croix du Christ, et est-ce que je
me glorifie de mes péchés, en ce sens-là ?
Revenons au
moment de notre rencontre avec Jésus Christ pour vérifier si nous
ne l’avons pas oubliée, et demandons-nous : Ai-je rencontré Jésus
Christ ? Ai-je senti sa force ?
Homélie du
jeudi 4 septembre 2014 (1 Co 3, 18-23 ; Lc 5, 1-11)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.