8 septembre 2014

Du Pape François du 04/09/2014

Ai-je rencontré Jésus Christ ? Ai-je senti sa force ?


     Dans la première lettre aux Corinthiens, Paul invite ceux qui se croient sages à « devenir fous pour devenir sages, parce que la sagesse de ce monde est sottise devant Dieu ». Paul nous dit que la force de la Parole de Dieu, celle qui change les cœurs, qui change le monde, qui nous donne de l’espérance, qui nous donne la vie, n’est pas dans la sagesse humaine : elle n’est pas dans la manière de bien parler et de bien dire les choses avec une intelligence humaine, non ! Ça, c’est de la sottise, dit-il ! La force de la parole de Dieu vient d’ailleurs.
     La force de la Parole de Dieu passe par le cœur du prédicateur, et c’est pourquoi Paul dit à ceux qui prêchent la parole de Dieu : Devenez fous ! C’est-à-dire : ne mettez pas votre sécurité dans votre sagesse, dans la sagesse du monde.
     L’apôtre Paul ne se vantait pas de ses études - il avait pourtant étudié avec les plus grands professeurs de l’époque -, mais seulement de deux choses. Il dit lui-même : Je me glorifierai seulement de mes péchés (cf. 2 Co 12, 9). Ça, ça scandalise ! Et puis dans un autre passage : Je me glorifierai seulement du Christ, et du Christ crucifié (cf. 1 Co 1, 23).
     La force de la Parole de Dieu vient de la rencontre entre mes péchés, et le Sang du Christ qui me sauve. Et quand il n’y a pas cette rencontre, le cœur n’a pas de force. Quand on oublie cette rencontre que nous avons eue dans notre vie, nous devenons mondains, nous voulons parler des choses de Dieu avec un langage humain, et ça ne sert à rien : ça ne donne pas la vie.
     Pierre lui aussi, dans l’Évangile de la pêche miraculeuse, fait l’expérience de rencontrer Jésus en voyant son propre péché : il voit la force de Jésus, et il se voit lui-même. Il se jette à ses pieds en disant : « Seigneur, éloigne-toi de moi car je suis un homme pécheur ».
     Le salut est dans cette rencontre entre le Christ et mes péchés, et le lieu privilégié pour la rencontre avec Jésus Christ, ce sont nos propres péchés. Si un chrétien n’est pas capable de se sentir pécheur - et sauvé par le sang du Christ : ce Christ que nous voyons là sur ce crucifix -, alors c’est un chrétien à mi-chemin, un chrétien tiède. Et quand nous trouvons des églises qui se dégradent, des paroisses qui se dégradent, des institutions qui se dégradent, eh bien c’est sûr que les chrétiens qui sont là n’ont jamais rencontré Jésus Christ - ou bien ils ont oublié cette rencontre avec Jésus Christ. La force de la vie chrétienne, et la force de la Parole de Dieu, vient de ce moment où moi, pécheur, je rencontre Jésus Christ : cette rencontre bouleverse ma vie, change ma vie… Et elle te donne la force d’annoncer le salut aux autres !
     Est-ce que je suis capable de dire au Seigneur : Je suis pécheur - mais pas en théorie : en confessant concrètement mon péché ? Et est-ce que je suis capable de croire que Lui, par son Sang, m’a sauvé du péché et m’a donné une vie nouvelle ?
       Est-ce que je donne ma confiance au Christ ? Et est-ce que je me glorifie de la croix du Christ, et est-ce que je me glorifie de mes péchés, en ce sens-là ?
     Revenons au moment de notre rencontre avec Jésus Christ pour vérifier si nous ne l’avons pas oubliée, et demandons-nous : Ai-je rencontré Jésus Christ ? Ai-je senti sa force ?


Homélie du jeudi 4 septembre 2014 (1 Co 3, 18-23 ; Lc 5, 1-11)




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.