13 octobre 2014

Du Pape François 07/10/2014

Notre histoire commence dans le Cœur de Dieu



     Le Seigneur a fait choix de son peuple et il l’a accompagné au long de son chemin dans le désert, pendant toute sa vie. Dans le passage de la lettre aux Galates que nous venons de lire, saint Paul fait mémoire de sa vie, sans cacher ses péchés. Eh bien ce que Dieu a fait avec son peuple, il l’a fait avec chacun de nous.
     Nous avons été choisis. Pourquoi moi est-ce que je suis chrétien, et pas celui là-bas, qui n’a jamais entendu parler de Jésus-Christ ? C’est une grâce, une grâce d’amour. Il faut donc faire mémoire de cette réalité, mais dans ce qu’elle a de concret - et c’est ce que fait Paul en confessant avoir persécuté l’Église férocement. Paul ne dit pas : Je suis bon, je suis le fils d’un tel, j’ai de la noblesse. Mais il affirme : J’ai été un persécuteur, j’ai été mauvais !  Paul fait mémoire de son parcours, et ainsi, il remonte au commencement.
     Cette habitude de faire mémoire de notre vie n’est pas très répandue parmi nous. Nous oublions les choses, nous vivons dans le moment qui advient, et nous oublions notre histoire. Mais chacun de nous a une histoire : une histoire de grâce, une histoire de péché, un cheminement, tant de choses… Et nous ferions bien de prier avec notre histoire. C’est ce que fait Paul quand il raconte un peu de son histoire - mais en général, il dit : Lui m’a choisi ! Lui m’a appelé ! Lui m’a sauvé ! Lui a été mon compagnon de route…
     Faire mémoire de sa propre vie, c’est rendre gloire à Dieu. Faire mémoire de nos péchés, dont le Seigneur nous a sauvés, c’est rendre gloire à Dieu. C’est pourquoi Paul dit qu’il ne se vante que de deux choses : de ses propres péchés, et de la grâce du Christ crucifié, de sa grâce. Il faisait mémoire de ses péchés et se vantait ainsi : J’ai été pécheur, mais le Christ crucifié m’a sauvé, et il se vantait du Christ. Ça, c’est la manière dont Paul fait mémoire - celle à laquelle Jésus lui-même nous invite.
     Quand Jésus dit à Marthe : « Tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses, mais une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part », qu’est-ce que ça veut dire ? Écouter le Seigneur, et faire mémoire. Nous ne pouvons pas prier chaque jour comme si nous n’avions pas d’histoire. Chacun de nous a sa propre histoire, et avec cette histoire dans le cœur, nous allons à la prière comme le fait Marie. Mais si souvent nous sommes distraits, comme Marthe, par nos activités, par notre journée, par les choses que nous devons faire, et nous oublions notre histoire.
       Notre relation à Dieu ne commence pas le jour de notre baptême : là, elle est scellée, mais elle commence quand Dieu, depuis l’éternité, nous a regardés et nous a choisis. Elle commence dans le Cœur de Dieu.
     Il faut faire mémoire de ce choix de Dieu sur nous. Faire mémoire de notre chemin d’alliance. Cette alliance, l’avons-nous gardée, ou non ? Eh bien non : nous sommes pécheurs, mais nous faisons mémoire, et nous faisons mémoire de la promesse que Dieu a faite et qui ne déçoit jamais, et c’est là notre espérance. C’est ça la vraie prière.
       Prions avec le psaume que nous venons d’entendre : « Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais ! Tu sais quand je m’assois, quand je me lève. De très loin tu pénètres mes pensées, tous mes chemins te sont familiers » (Ps 138 1-3). C’est ça prier, c’est faire mémoire devant Dieu de notre histoire, parce que notre histoire est l’histoire de son amour envers nous.

Homélie du mardi 7 octobre 2014




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