15 juin 2015

Du Pape François pour la Fête du Sacré Cœur 2014

Notre Père aime les liens, il crée des liens, des liens qui libèrent



     « Le Seigneur s’est attaché à vous, il vous a choisis » (cf. Dt 7, 7) : Dieu s’est attaché à nous, il nous a choisis, et ce lien est pour toujours - pas tant parce que nous sommes fidèles, mais parce que le Seigneur est fidèle et supporte nos infidélités, nos lenteurs et nos chutes.
     Dieu n’a pas peur de s’attacher. Cela peut nous sembler étrange : parfois, nous appelons Dieu “l’Absolu“, ce qui, littéralement, signifie “détaché“, “indépendant“, “illimité“. Mais en réalité, notre Père est “absolu“ toujours et uniquement dans l’amour : par amour, il fait alliance avec Abraham, avec Isaac, avec Jacob, et ainsi de suite. Il aime les liens, il crée des liens, des liens qui libèrent au lieu de contraindre.
     Nous avons redit, avec le psaume : « L’amour du Seigneur est pour toujours » (cf. Ps 103). En revanche, un autre psaume affirme à propos de nous, les hommes et les femmes : « La fidélité a disparu chez les fils de l’homme » (cf. Ps 12, 2). Aujourd’hui en particulier, la fidélité est une valeur en crise parce que nous sommes poussés à rechercher toujours le changement, une supposée nouveauté, en négociant les racines de notre existence, de notre foi. Mais si elle n’est pas fidèle à ses racines, une société n’avance pas : elle peut faire de grands progrès techniques, mais ce n’est pas un progrès intégral, de tout l’homme et de tous les hommes.
     L’amour fidèle de Dieu pour son peuple s’est manifesté et réalisé pleinement en Jésus Christ qui, pour honorer le lien de Dieu avec son peuple, s’est fait notre esclave, s’est dépouillé de sa gloire et a assumé la forme de serviteur. Dans son amour, il ne s’est pas retiré devant notre ingratitude et encore moins devant notre refus. Saint Paul nous le rappelle : « Si nous sommes infidèles, lui - Jésus - reste fidèle, car il ne peut se renier lui-même» (2 Tm 2, 13). Jésus demeure fidèle, il ne trahit jamais : même quand nous nous sommes trompés, il nous attend toujours pour nous pardonner, il est le visage du Père miséricordieux.
     Cet amour, cette fidélité du Seigneur manifestent l’humilité de son Cœur. Jésus n’est pas venu pour conquérir les hommes comme les rois et les puissants de ce monde, mais il est venu offrir son amour avec douceur et humilité. C’est ainsi qu’il s’est défini lui-même : « Mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 29). Et le sens de la fête du Sacré-Cœur de Jésus, que nous célébrons aujourd’hui, est de découvrir toujours plus et de nous laisser envelopper par l’humble fidélité et par la douceur de l’amour du Christ, qui nous révèle la miséricorde du Père. Nous pouvons expérimenter et goûter la tendresse de cet amour à toutes les saisons de la vie : au temps de la joie et dans celui de la tristesse, au temps de la santé et dans celui de l’infirmité et de la maladie.
     La fidélité de Dieu nous apprend à accueillir la vie comme l’avènement de son amour et nous permet de témoigner de cet amour pour nos frères dans un service humble et doux.
Chers frères, dans le Christ nous contemplons la fidélité de Dieu. Chaque geste, chaque parole de Jésus laisse transparaître l’amour miséricordieux et fidèle du Père. Alors disons au Seigneur : Seigneur Jésus, rends mon cœur toujours plus semblable au tien, plein d’amour et de fidélité.

Homélie pour la fête du Sacré Cœur 27 juin 2014


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