6 septembre 2015

Du Pape François 02/09/2015

Le génie familial : les gestes du cœur, les gestes de l’amour


      … Quand Jésus affirme le primat de la foi en Dieu, il ne trouve pas de comparaison plus significative que les liens familiaux. Par ailleurs, ces liens familiaux, ressaisis dans l’expérience de la foi et de l’amour de Dieu, sont transformés, investis d’un sens plus grand, et deviennent capables d’aller au delà d’eux-mêmes pour susciter une paternité et une maternité plus amples, qui permettent d’accueillir comme frères et sœurs ceux aussi qui sont en marge de tout lien.
      Un jour, à celui qui lui disait que sa mère et ses frères étaient là dehors et le cherchaient, Jésus répond en indiquant ses disciples : « Voici ma mère et mes frères ! Celui qui fait la volonté de Dieu est pour moi un frère, une sœur et une mère » (Mc 3, 34-35).
      L’invitation à resituer les liens familiaux en relation avec l’obéissance de la foi et l’alliance avec le Seigneur ne les annihile pas. Au contraire, ça les protège, les dégage de l’égoïsme, les préserve de la dégradation, les sauvegarde pour la vie qui ne meurt pas. La diffusion d’un style familial dans les relations humaines est une bénédiction pour les peuples, et elle ramène l’espérance sur la terre.
     Quand les relations familiales laissent la conversion à l’Évangile s’emparer d’elles, elles deviennent capables de choses impensables, qui rendent tangible l’œuvre de Dieu - les œuvres que Dieu a accomplies dans l’histoire, comme celles que Jésus a accomplies pour les hommes, les femmes, les enfants qu’il a rencontrés. Un sourire, miraculeusement arraché au désespoir d’un enfant abandonné qui recommence à vivre, nous manifeste l’action de Dieu dans le monde mieux que mille traités de théologie. Un seul homme et une seule femme capables de risquer leur vie et de se sacrifier pour le fils de quelqu’un d’autre, et pas seulement pour le leur, nous manifestent des choses de l’amour que beaucoup de scientifiques ne comprennent plus. Et là où il y a ces relations familiales, naissent ces gestes du cœur qui sont plus éloquents que les mots - les gestes de l’amour… Ça fait beaucoup réfléchir !
     La sagesse de ces liens, qui ne s’achètent et ne se vendent pas, est le don le meilleur du génie familial. C’est au sein de la famille que nous apprenons à grandir dans l’atmosphère qui émane de la sagesse de ces liens. Leur “grammaire“ s’apprend là - et il est bien difficile de l’apprendre ailleurs -, et c’est précisément à travers ce langage que Dieu se fait comprendre de tous.
     Une famille qui répond à l’appel de Dieu subordonne à nouveau la régence du monde à l’alliance de l’homme et de la femme avec Dieu. Pensez au développement possible de ce témoignage aujourd’hui. Imaginons que le gouvernail de l’histoire - de la société, de l’économie, de la politique - soit enfin remis à l’alliance de l’homme et de la femme, pour qu’ils gouvernent en ayant le regard tourné vers les générations à venir… Les “thèmes“ de la terre et de la maison, de l’économie et du travail, seraient abordés sur une musique bien différente !
     Si nous redonnions son rôle premier - à commencer par l’Église - à la famille qui écoute la Parole de Dieu et la met en pratique, nous deviendrions comme le bon vin à Cana, comme le levain de Dieu qui fait lever la pâte !
     L’alliance de la famille avec Dieu est appelée aujourd’hui à endiguer la désertification de la ville moderne au niveau communautaire. Nos villes deviennent des déserts par manque d’amour, par manque de sourire. Tant de divertissements sont proposés, tant de choses pour perdre son temps, pour faire rire - mais il manque l’amour. Le sourire d’une famille est capable de vaincre cette désertification de nos cités. Ça, c’est la victoire de l’amour de la famille.
      Aucune ingénierie économique ou politique n’est en mesure de se substituer à ce qu’apporte la famille. Les projets façon tour de Babel construisent des gratte-ciels sans vie. L’Esprit de Dieu, lui, fait fleurir les déserts (cf. Is 32, 15). Nous devons sortir des tours et des chambres blindées fabriquées par les élites, pour fréquenter à nouveau les maisons, les espaces ouverts des multitudes, ouverts à l’amour de la famille.
      La communion des charismes - ceux qui sont donnés au sacrement du mariage, et ceux qui sont accordés à la consécration pour le Royaume de Dieu - est destinée à transformer l’Église en un lieu pleinement familial pour la rencontre avec Dieu. Allons de l’avant sur ce chemin-là, ne perdons pas l’espérance : là où il y a une famille où l’on s’aime, cette famille est capable de réchauffer le cœur de toute une ville par son témoignage d’amour.
      Priez pour moi, prions les uns pour les autres pour que nous devenions capables de reconnaître et de soutenir les visites de Dieu.
      L’Esprit apportera un joyeux bouleversement dans les familles chrétiennes, et la cité de l’homme sortira de sa dépression !

Audience générale du 2 septembre 2015



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