Ce qui se passe entre l’homme et la femme
marque toute chose de son empreinte
Chers frères et sœurs, bonjour ! Le
tournant de civilisation actuel apparaît marqué par les effets à
long terme d’une société administrée par la technocratie
économique. La subordination de l’éthique à la logique du profit
dispose de moyens considérables et d’un appui médiatique énorme.
Dans ce cadre, une alliance nouvelle
de l’homme et de la femme devient
non seulement nécessaire,
mais également stratégique
pour l’émancipation des peuples de la colonisation de l’argent.
Cette alliance
doit à nouveau orienter la politique, l’économie et la
cohabitation
sociale : elle décide de
l’habitabilité de la terre, de la
transmission du sens de la vie,
des liens entre la mémoire et
l’espérance.
Cette alliance de l’homme et de la femme est
la grammaire génératrice, le “nœud d’or“, pourrions-nous
dire, de la communauté conjugale et familiale. La foi puise cette
grammaire dans la sagesse de la
création de Dieu,
qui a confié à la famille
non pas le soin d’une intimité qui
soit sa propre fin, mais le projet
émouvant de rendre le monde
“domestique“. C’est la
famille qui se trouve à la
source, à la
base de cette culture
universelle qui nous sauve.
Elle nous sauve
de tant, tant d’attaques, de tant de destructions, de tant de
colonisations, comme celle de l’argent ou des idéologies qui
menacent tellement le monde. La
famille est la
base pour se défendre !
Le monde créé
est confié à l’homme et à la
femme : ce
qui se passe entre eux marque
toute chose de son empreinte. Leur
refus de la bénédiction de Dieu aboutit fatalement à un délire de
toute-puissance qui ruine toutes choses : c’est ce que nous
appelons “péché originel“ - et nous venons tous au monde en
héritant de cette maladie.
Malgré cela, nous ne sommes ni maudits, ni
abandonnés à nous-mêmes. L’antique récit du premier amour de
Dieu pour l’homme et la femme avait déjà à cet égard des pages
écrites en lettres de feu ! « Je mettrai une hostilité entre toi
et la femme, entre ton lignage et le sien » (Gn
3, 15a) : ce sont les
paroles que Dieu adresse au serpent trompeur, séducteur.
Par ces paroles, Dieu entoure la
femme d’une barrière
protectrice contre le mal, à
laquelle elle peut recourir - si elle le veut - pour chaque
génération. Ça veut dire que la
femme porte une bénédiction secrète
et spéciale
pour la défense de sa créature
contre le Malin - comme la femme de
l’Apocalypse qui court cacher son fils à l’abri du Dragon, et
Dieu la protège (cf.
Ap 12, 6).
Pensez à la profondeur
qui s’ouvre ici ! Il existe
beaucoup de lieux communs, souvent offensants, sur la femme
tentatrice qui inspire le mal. Alors qu’il y a au contraire un
espace pour une théologie de la
femme, à la hauteur de cette
bénédiction de Dieu pour elle et pour sa descendance !
En tout cas, la protection
miséricordieuse de Dieu à l’égard de l’homme et de la femme ne
leur fait jamais défaut pour tous
les deux, ne l’oublions pas ! Dans son langage symbolique, la Bible
nous dit qu’avant de les éloigner du jardin d’Éden, Dieu fait à
l’homme et à la femme des tuniques en cuir et les en revêt (cf.
Gn 3, 21). Ce geste
de tendresse signifie que même dans
les douloureuses conséquences de notre péché, Dieu ne veut pas que
nous restions nus et abandonnés à notre destin de pécheurs. Cette
tendresse divine, cette attention envers nous, nous la voyons
incarnée en Jésus de Nazareth, fils de Dieu « né d’une femme »
(Gal
4, 4) - et saint Paul dit encore
: « Alors que nous étions encore pécheurs, le Christ est mort pour
nous » (Rm
5, 8), ce
Christ né de la femme, né
d’une femme. Il est la caresse
de Dieu sur nos plaies, sur nos
erreurs, sur nos péchés. Dieu nous aime tel que nous sommes et veut
nous porter, nous faire aller de l’avant avec son projet, et la
femme est celle
qui est plus forte, celle qui
accomplit ce projet.
La promesse que Dieu fait à l’homme et à la
femme, à l’origine de l’histoire, inclut tous les êtres
humains, jusqu’à la fin de l’histoire. Si
nous avons suffisamment la foi, les
familles des différents peuples de la terre se reconnaîtront dans
cette bénédiction. De toute façon,
quiconque se laisse toucher par cette vision - peu importe le peuple,
le pays, la religion à laquelle il appartient -, qu’il
se mette en route avec nous !
Il sera notre frère et notre sœur, sans prosélytisme. Marchons
ensemble sous cette bénédiction et portés par ce dessein de Dieu
de faire de nous tous des frères dans la vie, dans un monde qui va
de l’avant et qui naît justement de la famille : de l’union
de l’homme et de la femme.
Que
Dieu vous bénisse, familles de tous les
coins de la terre, que Dieu vous bénisse tous !
Audience
générale du 16 septembre 2015
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