24 janvier 2016

Du Pape François 18/01/2016


Que le Seigneur nous donne la grâce d’un cœur ouvert !






Dans la première lecture, tirée du premier livre de Samuel, nous avons entendu comment le roi Saül est rejeté par Dieu pour n’avoir pas obéi. Le Seigneur lui a dit qu’il remporterait la bataille, qu’il serait victorieux, mais que tout ce qu’il prendrait devait être voué à l’extermination. Et Saül n’a pas obéi.
Quand le prophète le lui reproche et le rejette au nom de Dieu comme roi d’Israël, Saül donne une explication : « J’ai écouté la voix du peuple qui voulait prendre le meilleur du bétail pour offrir un sacrifice au Seigneur ».
C’est une bonne chose que de faire un sacrifice, mais le Seigneur avait ordonné, avait demandé de faire autre chose. C’est pourquoi Samuel dit à Saül : « Le Seigneur aime-t-il les holocaustes et les sacrifices autant que l’obéissance à sa Parole ? » C’est donc que l’obéissance va plus loin et est supérieure aux paroles de justification de Saül disant : J’ai écouté le peuple. Le peuple m’a dit : On a toujours fait comme ça ! Ce qui a plus de valeur dans le butin ira au service du Seigneur, soit pour le Temple, soit pour des sacrifices. On a toujours fait comme ça !
Le roi aurait dû changer ce “On a toujours fait comme ça !“ Mais il dit à Samuel : « Jai eu peur du peuple ». Saül a eu peur, et c’est pourquoi il a laissé les choses se faire, contre la volonté du Seigneur.
On retrouve la même attitude dans l’Évangile quand les docteurs de la Loi reprochent à Jésus que ses disciples ne jeûnent pas : On a toujours fait comme ça ! Pourquoi ne jeûnent-ils pas ? Et Jésus répond avec ce principe de vie : « Personne ne raccommode un vieux vêtement avec une pièce d’étoffe neuve : autrement, le morceau neuf ajouté tire sur le vieux tissu et la déchirure s’agrandit. Ou encore, personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres. Car alors, le vin fera éclater les outres, et l’on perd à la fois le vin, et les outres. À vin nouveau, outres neuves ».
Est-ce que ça veut dire que la loi change ? Non ! Ça veut plutôt dire que la loi est au service de l’homme, qui est au service de Dieu, et c’est pourquoi l’homme doit avoir le cœur ouvert. L’attitude de celui qui dit : On a toujours fait comme ça, naît en réalité d’un cœur fermé.
Jésus a dit : « Je vous enverrai l’Esprit Saint qui vous conduira à la vérité tout entière », et donc si tu as le cœur fermé à la nouveauté de l’Esprit Saint, tu n’arriveras jamais à la vérité tout entière. Ta vie chrétienne sera une vie moitié, moitié, une vie raccommodée, rapiécée avec des nouveautés, mais sur une structure qui n’est pas ouverte à la voix du Seigneur. Tu as un cœur fermé, qui n’est pas capable de changer les outres.
Ça a été le péché du roi Saül, pour lequel il a été rejeté. Et c’est aussi le péché de tant de chrétiens qui s’agrippent à ce qui s’est toujours fait, et qui ne veulent pas changer les outres. Ils finissent ainsi par vivre une vie à moitié, rapiécée, raccommodée, dénuée de sens.
Pourquoi est-ce si grave ? Pourquoi le Seigneur rejette-t-il Saül et choisit-il un autre roi ? C’est parce que son cœur est fermé : il n’écoute pas la voix du Seigneur, il n’est pas ouvert à la nouveauté du Seigneur, à L’Esprit Saint qui nous surprend toujours. Ça, affirme Samuel, c’est être pécheur : « La révolte est un péché, comme la divination. L’obstination est une faute, comme la consultation des idoles ». Et donc les chrétiens obstinés – On a toujours fait comme ça : c’est ça le chemin, c’est ça la voie – pèchent !
Le résultat de cette attitude est que le fait de ne pas changer est plus important que ce qui a été dit. Ce que je pense moi – à partir de moi et de mon cœur fermé – est plus important que la Parole du Seigneur - l’obstination est un péché d’idolâtrie, et le chrétien qui s’obstine pèche par idolâtrie.
Le message que l’Église nous donne aujourd’hui, c’est ce que Jésus dit avec tant de force : « À vin nouveau, outres neuves » ! Les habitudes doivent se renouveler face à la nouveauté de l'Esprit, aux surprises de Dieu.
Que le Seigneur nous donne la grâce d’un cœur ouvert, ouvert à la voix de l’Esprit Saint, qui sache discerner ce qui est fondamental et ne doit pas changer, de ce qui doit changer pour pouvoir accueillir la nouveauté de l’Esprit Saint.

Homélie du lundi 18 janvier 2016 à Sainte Marthe (1 S, 15, 16-23 ; Mc 2, 18-22)




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