17 janvier 2016

Du Pape François 13/01/2016

La fidélité dans la miséricorde : l’être de Dieu




Chers frères et sœurs, bonjour !
Aujourd’hui, nous commençons les catéchèses sur la miséricorde dans une perspective biblique, afin d’apprendre la miséricorde en écoutant ce que Dieu lui-même nous enseigne par sa parole. Nous partons de l’Ancien Testament, qui nous prépare et nous conduit à la pleine révélation de Jésus Christ, en qui se révèle de manière accomplie la miséricorde du Père.
Dans l’Écriture Sainte, le Seigneur est présenté comme « Dieu miséricordieux ». C’est son nom, à travers lequel il nous révèle, pour ainsi dire, son visage et son cœur. Comme le raconte le livre de l’Exode, en se révélant à Moïse, Dieu se définit lui-même ainsi : « Le Seigneur, Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de vérité, qui garde sa fidélité » (Ex 34,6-7)
Le Seigneur est « miséricordieux » : ce mot évoque une attitude de tendresse comme celle d’une mère à l’égard de son enfant. En effet, le terme hébreu employé par la Bible fait penser aux entrailles ou encore au sein maternel. C’est pourquoi, l’image qu’il suggère est celle d’un Dieu qui se laisse émouvoir et attendrir par nous, comme une mère quand elle prend son petit enfant dans ses bras, désireuse de seulement aimer, protéger, aider, prête à tout donner, et à se donner. C’est l’image que suggère ce terme. Un amour, donc, qui pourrait se définir comme “viscéral“, dans le bon sens du terme.
Il est ensuite écrit que le Seigneur est « tendre », dans le sens où il fait grâce, il a compassion : dans sa grandeur, il se penche sur celui qui est faible et pauvre, toujours prêt à accueillir, à comprendre, à pardonner. Il est comme le père de la parabole rapportée dans l’Évangile de Luc (cf. Lc 15,11-32) : un père qui ne s’enferme pas dans le ressentiment parce que son plus jeune fils l’a abandonné, mais qui, au contraire, continue de l’attendre - il l’a engendré - et puis qui court à sa rencontre et l’embrasse, ne lui laisse même pas terminer sa confession - comme s’il lui couvrait la bouche - tant son amour et sa joie de l’avoir retrouvé sont grands. Et ensuite, il va même appeler son fils aîné qui s’indigne et ne veut pas participer à la fête - ce fils qui est toujours resté à la maison, mais en vivant davantage comme un serviteur que comme un fils. Et sur lui aussi, le père se penche, l’invite à entrer, cherche à ouvrir son cœur à l’amour pour que personne ne soit exclu de la fête de la miséricorde : la miséricorde est une fête !
De ce Dieu miséricordieux, il est aussi dit qu’il est « lent à la colère », littéralement “long de respiration“, c’est-à-dire avec la respiration ample de la longanimité et de la capacité à supporter. Dieu sait attendre, son temps n’est pas le temps impatient des hommes. Il est comme l’agriculteur sage qui sait attendre, qui laisse au bon grain le temps de pousser malgré l’ivraie (cf. Mt 13,24-30).
Et enfin, le Seigneur se proclame « plein d’amour et de vérité, qui garde sa fidélité ». Comme elle est belle, cette définition de Dieu : tout y est ! Parce que Dieu est grand et puissant, mais cette grandeur et cette puissance se déploient dans son amour pour nous, nous qui sommes si petits, si incapables. Le terme d’ “amour“ employé ici indique l’affection, la grâce, la bonté - ce n’est pas l’amour des feuilletons télévisés !… C’est l’amour qui fait le premier pas, qui ne dépend pas des mérites humains, mais qui est d’une immense gratuité. C’est la sollicitude divine que rien ne peut arrêter, pas même le péché, parce qu’elle sait aller au-delà du péché, vaincre le mal et pardonner.
Une « fidélité » sans limites : voilà le dernier mot de la révélation de Dieu à Moïse. La fidélité de Dieu ne diminue jamais, parce que le Seigneur est le gardien qui, comme le dit le psaume, ne s’endort pas mais veille continuellement sur nous pour nous conduire à la vie : « Qu'il empêche ton pied de glisser, qu'il ne dorme pas, ton gardien. Non, il ne dort pas, ne sommeille pas, le gardien d'Israël. (...) Le Seigneur te gardera de tout mal, il gardera ta vie. Le Seigneur te gardera, au départ et au retour, maintenant, à jamais » (Ps 121,3-4 ; 7-8).
Ce Dieu miséricordieux est fidèle dans sa miséricorde, et saint Paul dit quelque chose de beau : « Si tu ne lui es pas fidèle, lui demeurera fidèle parce qu’il ne peut pas se renier » (2 Tim 2, 13). La fidélité dans la miséricorde est précisément l’être de Dieu. C’est pourquoi Dieu est totalement et toujours fiable : une présence solide, et stable - c’est cela, la certitude de notre foi.
Alors en ce Jubilé de la miséricorde, faisons-lui totalement confiance, et expérimentons la joie d’être aimés par ce « Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de vérité, qui garde sa fidélité ».

Audience générale du 13 janvier 2016



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