20 février 2016

Du Pape François 13/02/2016

La tendresse de Dieu : l’unique force capable de conquérir le cœur des hommes


Je sais qu’en contemplant les yeux de la Vierge, j’atteins le regard de votre peuple qui, en elle, a appris à se manifester. Je sais qu’aucune autre voix ne peut exprimer avec autant de profondeur le cœur mexicain comme la Vierge peut m’en parler : elle protège ses plus hautes aspirations et ses espérances les plus cachées, elle recueille ses joies et ses larmes. Elle comprend ses nombreuses langues et leur répond avec la tendresse de la Mère, parce que ce sont ses propres enfants.
Comme le fit saint Juan Diego et comme le firent les générations successives des enfants de la Guadalupana, le Pape également, depuis longtemps, cultivait le désir de la regarder. Mieux, je voulais, moi-même, être sous son regard maternel.
J’ai beaucoup réfléchi sur le mystère de ce regard et je vous prie d’accueillir ce qui jaillit de mon cœur de Pasteur en ce moment.
Avant tout, la ‘‘Vierge Morenita’’ nous enseigne que l’unique force capable de conquérir le cœur des hommes est la tendresse de Dieu. Ce qui enchante et attire, ce qui fait fléchir et vainc, ce qui ouvre et délie les chaînes, ce n’est pas la force des instruments ou la dureté de la loi, mais la faiblesse toute-puissante de l’amour divin, qui est la force irrésistible de sa douceur et la promesse irréversible de sa miséricorde.
Dans vos regards, chers évêques, le peuple mexicain a le droit de trouver les traits de ceux qui ‘‘ont vu le Seigneur’’ (cf. Jn 20, 25), de ceux qui ont été avec Dieu. C’est l’essentiel.
Si notre regard ne témoigne pas d’avoir vu Jésus, alors ses paroles dont nous faisons mémoire ne représenteraient que des figures rhétoriques vides. Peut-être exprimeraient-elles la nostalgie de ceux qui ne peuvent pas oublier le Seigneur, mais de toute façon, elles ne seraient que le balbutiement d’orphelins près du tombeau. Des mots en fin de compte incapables d’empêcher que le monde soit abandonné et réduit à sa propre puissance désespérée.
Que vos regards soient capables de croiser le regard des jeunes, de les aimer et de saisir ce qu’ils cherchent avec ce courage avec lequel beaucoup, comme les apôtres, ont quitté barques et filets sur l’autre rive de la mer (Mc 1, 17-18), ont abandonné des bancs d’extorsions en vue de suivre le Seigneur de la vraie richesse (Mt 9, 9).
Je vous prie de ne pas tomber dans la paralysie de donner de vieilles réponses aux questions nouvelles. Votre passé est une source de richesses à creuser qui peut inspirer le présent et illuminer l’avenir. Malheur à vous si vous vous endormez sur vos lauriers ! Il ne faut pas mépriser l’héritage reçu : sauvegardez-le par un travail constant. Vous êtes assis sur les épaules de géants : évêques, prêtres, religieux, religieuses et les laïcs, fidèles ‘‘jusqu’au bout’’, qui ont offert leur vie pour que l’Eglise puisse accomplir sa propre mission. Du haut de ce podium, vous êtes appelés à lancer un large regard sur le champ du Seigneur pour jeter la semence et attendre la récolte.


Le Pape François aux évêques réunis au sanctuaire de Notre Dame de Guadalupe

13 février 2016  

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